Parfois, au cours de ce difficile périple du chroniqueur cherchant à percer le mystère de quelques groupes inconnus, lire les sous-entendus de ces dossiers de presse dithyrambiques, ou de ces biographies officielles encenseuses, s'avère aussi compliqué que de déchiffrer une de ces langues antiques dont plus personne n'a le secret. Et parfois la mauvaise foi y est tellement évidente, que le message y est d'une clarté sans faille. Lorsque, par exemple, nos amis argentins de
Blindside, devenus pour une raison qui m'échappe
Blindside Symphony, annoncent fièrement que The
Fall of Our Fellowship, leur précédent opus, a atteint les sommets d'une renommée internationale apparaissant sur de nombreux médias internet populaire et de renom, il y a évidemment une malhonnêteté intellectuelle, ou peut-être un aveuglement sans commune mesure, allez savoir, qui ne laissera que peu de doutes quant à la vérité. Quand il renchérit en affirmant que son nouvel effort,
The Journey, est composé de 12 titres dont certains sont issus de sa première démo et que le reste est du nouveau matériel, là encore, il tronque la réalité puisqu'en fait ce second opus est constitué de l'ensemble des 9 pistes de cette première maquette agrémentée de, seulement, 3 nouvelles chansons. Mais, au fond, qui pourrait leur en vouloir d'utiliser de tels stratagèmes alors que même les plus illustres ne se privent pas d'en faire autant.
En revanche, là où il nous sera compliqué d'être aussi indulgent, c'est concernant le
Power Metal Européen toujours aussi italien (
Rhapsody,
Skylark,
Vision Divine...mais surtout
Rhapsody) et toujours aussi anecdotique que nous servent, une fois encore, Emilio "Emifer" Fernandez et ses acolytes.
Reconnaissons tout de même que le mixage de ce
Journey offre à ses titres une tenue nettement plus acceptable que celle qu'ils revêtaient sur ce piètre opus sorti un an plus tôt. On est d'ailleurs ravi d'entendre, enfin, quelques riffs de guitares même si l'on regrettera toujours encore qu'ils soient un peu trop en retrait par rapport à ces claviers omniprésents. Et ce d'autant plus que, la plupart du temps, ces démonstrations de synthés manquent cruellement de cette ampleur et de cette grandiloquence, pourtant, indispensables au genre.
Notons aussi qu'à contrario de nombre de ses petits camarades,
Blindside Symphony a la délicatesse de ne pas s'adonner aux faussetés crispantes, aux placements hasardeux, aux erreurs techniques de jeunesse ou aux constructions absconses. Non, son truc à lui ce sont les prestations sans inspiration et sans une once de caractère propre.
Pour ce qui est des trois inédits, à savoir l'instrumental Celgar, Laurion et
Swords of
Freedom, ils sont, encore une fois, des démonstrations sans grand intérêt de cette fascination que le groupe latin semble vouer au plus fameux groupe ultramontain.
The Journey est donc un album dont la forme aura été améliorée mais dont le fond sera toujours aussi fade et inintéressant plagiant sans aucun scrupule les travaux des
Luca Turilli, Alex Staropoli et autres Fabio Lionne.
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