Avec ce troisième véritable album baptisé
The Castle of a Thousand Mirrors les Argentins de
Blindside Symphony réussissent l'incroyable exploit de nous plonger dans une mélancolie noire et un accablement sans commune mesure avant même qu'
Anatomy of Chaos, premier véritable morceau de cet opus, n'atteigne le cap fatidique de la première minute. Ce titre, fort de ses volutes transalpines et
Power Metal symptomatiques, de ses pianos d'un classicisme achevé et de ses chants terriblement communs, de ses enchainements énigmatiques et de sa grandiloquence anémique, de sa créativité éteinte et des mornes plaines qu'il nous fait traverser, est, en effet, un véritable calvaire dès ses premières mesures. Un exploit vous dis-je.
Et, malheureusement, le reste de cet opus ne sera guère mieux.
Deux ans seront pourtant passés depuis cet horrible
The Strike of the White Dragons sorti en
2012. Deux ans que la formation n'aura donc pas mis à profit pour rendre son travail moins creux, inconsistant et inintéressant. On peut donc sans problème parler d'un statut quo affreux pour ce groupe de
Power Metal aux influences italiennes flagrantes (
Rhapsody et
Luca Turilli en tête) et pour cette musique ordinaire et sans envergure qu'il nous offre en des titres d'une abyssale médiocrité.
Après un tel constat d'échec, il serait assez facile pour moi de se contenter, en une longue diatribe acerbe dont j'ai le secret, et avec cette précision quasi chirurgical qui est la mienne (du moins j'aime à le croire), de détailler quelques unes des pistes les moins réussies de ce manifeste. Le plus complexe étant de les départager dans ce concours de nullité. Abstenons-nous. Abstenons nous car l'exercice n'aura que peu d'intérêt et plutôt que de nous faire d'inextricable nœud de cerveau en tentant d'élire le pire titre de ce plaidoyer, revenons sur cette ahurissante incapacité chronique de ces natifs de Bahía Blanca à construire une continuité en des morceaux dont chaque instant peut nous faire basculer vers tout autres choses sans raisons apparentes. Sans fluidité. Et sans forcément de lien. Une attitude qui aura le don de faire naitre en l'auditeur déconcerté une certaine incompréhension.
Au chapitre des choses qui changent, car il y en a tout de même, saluons les arrivés de Federico Vidart à la batterie et de Gonzalo Mayo à la guitare venant enfin compléter le line up de ce collectif. Saluons les même si, soyons francs, elles n'auront pas beaucoup d'incidences dans un ensemble qu'on sent dirigé de manière quasi exclusive par son fondateur Emilio Fernandez (aka EmiFer).
Il vous faudra donc faire preuve d'une abnégation et d'une bravoure exemplaire pour endurer une telle purge jusqu'au bout. Une longue, et douloureuse, agonie que, malgré un certain appétit pour le cynisme, je ne souhaite pas même à mon pire ennemi.
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