The Red Jewel

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16/20
Nom du groupe Tartaros (NOR)
Nom de l'album The Red Jewel
Type Album
Date de parution 1999
Style MusicalBlack Symphonique
Membres possèdant cet album36

Tracklist

1. The Lamentable Sonata (Intro)
2. The Ruby Mine
3. A Shape in Fair Disguise
4. Storm of Terror
5. Into the Faculty of Wonderful Secrets
6. The Red Jewel
7. The Intense Domain of Grievousness
8. The 5th and the Hysteric

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Tartaros (NOR)


Chronique @ Vinterdrom

23 Novembre 2010
La Harvest Symphony no. 1 de Tartaros ayant remporté un franc succès à sa sortie en 1997, de par sa vision originale d'un black metal animé de ressorts et effets-chocs inhérents aux films d'horreur (le terme "horror metal" en sera d'ailleurs issu), dessinée par les exploits claviéristiques de son créateur, le norvégien Joachim Rygg alias Charmand Grimloch (à l'époque musicien de session chez Emperor), c'est dans la plus parfaite logique qu'une suite fût engendrée deux années plus tard. Il faut dire que cet EP, premier opus intitulé "The Grand Psychotic Castle" et rapidement élevé au rang de culte, parvenait habilement, malgré certaines lacunes, à scénographier un environnement cauchemardesque à la hauteur de son titre : un immense château hanté d'une cohorte d'esprits aliénés.
La Harvest Symphony no. 2 baptisée "The Red Jewel" se voulut donc, logiquement là aussi, plus spectaculaire, plus ébouriffante, plus terrifiante … Ainsi en a toujours été le propre des séries d'épouvante : à chaque nouvel épisode, il faut en donner plus, encore plus, toujours plus au sacro-saint spectateur qui ne demande d'ailleurs qu'à en prendre plein la vue.

Moteur … action !

Si le fond ne change pas sur ce premier full-length, le sieur Grimloch œuvrant une nouvelle fois à l'orchestration d'une symphonie macabre écrite sur partition extrême, la forme a en revanche bien évolué, l'artiste lui conférant un surplus de violence metal, cherchant à lacérer la chair par l'assaut d'une avalanche de riffs aussi aiguisés que la mimine du père Krueger, aspirant à broyer les os en imposant un rythme effréné par le pilonnage incessant d'une boite à rythmes directement branchée sur la foudre céleste, appuyé par la volonté de scotcher l'auditeur en de terribles ictus de frayeur.
La question reste de savoir si ce bien ambitieux Charmand a réussi dans son entreprise ? Mon avis est clair : sans être un fiasco ni un bide complet, "The Red Jewel" n'en demeure pas moins un semi-échec.

Et pourtant, quelle ouverture fichtrement prodigieuse ! C'est tout un orchestre de macchabées qui est à l'œuvre, brillamment dirigé par le Grand Maître de Cérémonie maniant la baguette en des gestes fous et virevoltants : "The Lamentable Sonata" obsède par sa chorale entêtante et psalmodiante, étourdit par ses harmonies lancinantes, chacune propulsée d'un éclat de tonnerre et ponctuée d'un piano malsain résonnant dans l'antique auditorium baigné d'une lueur rouge sang.
Mais la subjugation laisse vite place à la déception, dès lors que "The Ruby Mine" et son déferlement de guitares s'abattent comme une herse, cassant brutalement la grandiloquence symphonique et la puissance évocatrice au profit d'un bourrinage étalé jusqu'aux ultimes secondes de "The 5th and the Hysteric", d'une manière si systématique que ledit bourrinage en devient rapidement stérile. Car si la nervosité des cordes électriques fait illusion un moment, leur gratouillement simpliste et leurs plans répétitifs font tourner en rond des morceaux qui finissent par désagréablement se ressembler.
En outre, cette impression qui m'est fort déplaisamment persistante se trouve amplifiée par une boîte à rythmes qui, bien que bénéficiant d'un meilleur traitement sonore que sur l'EP, joue le peu envieux rôle de nuisible par sa propension à s'activer toute seule dans son coin sans véritablement propulser les compositions en avant, à l'exception de l'offensive sans pitié de "Storm of Terror" et du final hystérique du morceau-titre, … soit en de très rares, trop rares occasions …
…Comme celles qui sont laissées aux claviers d'exprimer leurs surnaturelles virtuosité et inventivité, furtivement entrevues sur les fugaces ouvertures horrifiques dont sont dotés la plupart des morceaux, malheureusement réduites à quelques secondes, ainsi que par des manifestations stridentes à la trajectoire aussi versatile qu'un poltergeist, glaçant l'échine sur certains instants de "The Ruby Mine", "The Intense Domain of Grievousness" ou encore "Into the Faculty of Wonderful Secrets" avec son pont instrumental, variante d'un thème musical bien connu, évoquant le fameux repaire du Crypt Keeper.
C'est malgré tout un sentiment de trop peu qui prévaut …Enchaînés, écrasés qu'ils sont par la prédominance métallique, exclus au fin fond des cachots du manoir, l'on ne peut qu'éphémèrement et à grand peine percevoir les lointains hurlements de peine et de rage de ces damnés claviers, suppliant qu'on daigne venir les délivrer, implorant de conduire la sarabande spectrale.

Charmand Grimloch est un artiste à l'imagination débordante, sa capacité à créer des compositions alambiquées est évidente. C'est aussi et surtout l'un des plus talentueux claviéristes que le metal extrême ait connu …
… Alors pourquoi avoir relégué aux oubliettes son point fort pour exhiber en façade des éléments qu'il ne maîtrise que trop peu et qui, à force de vouloir trop trancher dans le vif, finissent par trancher dans le vide ? … Probablement dans l'objectif de ne pas stagner par rapport à "The Grand Psychotic Castle" … Probablement aussi afin d'accentuer la distinction entre Tartaros et son side-project de "classical horror" The Thrill, un projet sans une once de metal en gestation durant la phase de composition de "The Red Jewel" …
Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir fait appel à des musiciens de session chevronnés ? Pourquoi ne pas avoir confié la production à un avis extérieur ? … Certainement dans l'optique de réaliser la vision de sa grand œuvre sans aucune interférence, mais Grimloch, émoussé par des mois de travail, n'avait manifestement pas (encore ?) la carrure pour tout supporter tout seul confiné dans son propre cercueil des SMI Studios. Résultat : le disque présente un mixage aussi modelé qu'une planche de fortune, laissant quasi-constamment les instruments au même niveau les uns par rapport aux autres, compromettant par là même l'appréciation de sa richesse intrinsèque.

Cette Harvest Symphony no.2, que je qualifierais d'inachevée, révèle autant de questions demeurées en suspens que de promesses d'intenses frissons qui ont tourné à la mauvaise senteur de sapin … Soit à la parfaite image des différents desseins de Charmand Grimloch, soudainement passés à trépas quelques mois après la sortie de cet unique album chez Necropolis qui, comble de déveine, finira également par périr sur l'impitoyable autel du metal extrême.

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Chronique @ Nattskog

08 Mai 2004
Beaucoup plus aboutie que la première, la « Harvest Symphony no. 2 » demeure dans le même style, bizarre et effrayant du monde de Grimloch.
Cette fois-ci, pas de doute, tout est fait aux claviers ! C'est un véritable exploit technique. Les environnements musicaux des titres sont assez semblables à ceux que l'on trouve sur la première symphonie, mais le mode d'utilisation des guitares change, pour être beaucoup plus original et saccadé que d'habitude dans le black. Toujours d'une rapidité déconcertante, parfois calquées sur les claviers symphoniques, cela donne un aspect général très étrange et très technique à l'ensemble. Les lies de claviers se rapprochent du style d'Emperor (ce n'est pas pour rien qu'ils l'ont choisi) en plus filmique et omniprésent. Tartaros sans claviers, c'est comme un apéro sans Pastis, un non sens !
L'intro est magnifique et envoûtante, assez théâtrale, voire gothique - pas au sens actuel du terme - et décadente. La tension monte au fur et à mesure pour déboucher sur une furie, le premier titre, très énergique annonce tout de suite la couleur pour la suite, une envolée de chauves-souris et de vampires en vieilles dentelles, qui s'achève par un final monstrueux où des miaulements de chats (noirs forcément) se mêlent aux chauves-souris et aux vampires en dentelles déjà présents dans la musique, pour donner une ambiance - non pas de décharge municipale - mais assez étrange qui rappelle quelques bon vieux films d'horreur de jadis.
Les paroles sont elles aussi très inspirées d'un monde théâtrale romantique : on est emmené dans l'univers déchu d'un XVIIIème siècle plein de vampires et montres de toutes sortes (peut être que la musique aurait convenu pour la bande son de « Van Helsing » - en fait, depuis, je l'ai vu... ça n'irait pas du tout :D).
Quant au livret, il mérite une mention spéciale : il est tout simplement superbe, très glauque dans les tons, plein d'illustrations d'ornements diaboliques et de griffons. Une mention spéciale en dernière page laisse prévoire un prochain album, qui n'a pas encore vu le jour et qui ne le verra sans doute jamais.
Spécialement recommandé aux amateurs de Cradle et d'Emperor ou approchant.

Nattskog

2 Commentaires

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xolios - 07 Août 2010: Merci! Grâce à toi et à ta chronique, je me suis penché sur ce groupe, et le coup d'foudre à eu lieu! :D
Mais quel dommage, qu'il n'y a qu'un seul album...
Mais comme le groupe n'a pas splitté, il y aura t-il une chance, de voir un nouveaux CD, pour bientot?
Constantine - 14 Octobre 2011: Un nouvel album de Tartaros... J'avoue que la nouvelle serait énorme.
J'ai passionement adoré le EP, et cet album, certe pour moi un peu en dessous de la folie du Ep, est tt de même un incontournable de ce black vampirique qui seviçait à l'epoque.
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