The Raven that Refused to Sing (and Other Stories)

Liste des groupes Metal Progressif Steven Wilson The Raven that Refused to Sing (and Other Stories)
ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Steven Wilson
Nom de l'album The Raven that Refused to Sing (and Other Stories)
Type Album
Date de parution 25 Fevrier 2013
Labels KScope
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album74

Tracklist

1. Luminol 12:10
2. Drive Home 07:37
3. The Holy Drinker 10:13
4. The Pin Drop 05:03
5. The Watchmaker 11:43
6. The Raven That Refused to Sing 07:57
Total playing time 54:43

Acheter cet album

 $13.90  173,99 €  949,04 €  £42.64  $31.89  7,70 €  30,61 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Steven Wilson


Chronique @ BestJules69

03 Mars 2013

De deux oeuvres grandioses en découle une troisième.

Explorer des contrées musicales nouvelles. Faire entrevoir la lumière à travers une musique sombre et minimaliste. Repousser encore et encore les limites pour voir toujours plus loin, viser toujours plus haut. Assumer sa différence, son génie hors du commun. Ne jamais cesser de surprendre, d’impressionner. Être visionnaire. Avoir une longueur d’avance sur son temps... et notre temps…
Il n’est aujourd’hui qu’une poignée d’artistes capables de telles prouesses musicales. S’inscrivant dans la digne lignée des artistes/génies qui tiennent entre leurs deux mains le fil conducteur de la musique que tant d’autres n’ont jamais touché du doigt, Steven Wilson, bourreau de travail, nous propose son troisième album solo. Traditionalistes, s’abstenir…

On se souvient bien sûr de la noirceur de « Fear of a blank Planet », ou, plus récemment, du visionnaire « Storm Corrosion », sans oublier « Insurgentes » ou encore « Grace for Drowning ». Voilà un certain nombre de chefs d’œuvres produits avec des formations différentes qui font de la sortie d’un album avec Steven un événement à part entière… Ainsi, «The raven that refused to sing » était attendu avec un haut niveau d’exigence de la part des connaisseurs. Rassurez vous, les incessantes montées d’adrénaline que provoque l’écoute de l’album témoignent de la grande qualité et de la sincérité de cette œuvre.
Car si Steven ne modifie pas fondamentalement sa façon de penser et de concevoir ses compositions, cela n’en déteint en aucun cas sur la qualité de la musique. L’épuration sonore si caractéristique de la musique du l’artiste se retrouve dès « Luminol » et son premier riff de guitare basse. Le morceau, long d’une douzaine de minutes, ouvre l’album dans une atmosphère plutôt lumineuse (logique à la vue du titre), laissant parfois place à des moments plus tendus. On remarque également le rôle de certains instruments aux sonorités fluides et pures. On retrouve quelques airs de flûte ou de piano qui viennent étoffer la production, qui perd par moments ses allures minimalistes avec quelques riffs ou solos de guitare très prononcés.

Un album de Steven ne se limite jamais à décrire un seul et unique paysage, mais joue au contraire sur la juxtaposition des atmosphères souvent contradictoires et ambivalentes. Ainsi, on retrouve après un « Luminol » plutôt enthousiaste un « Drive home » cette fois-ci beaucoup plus sombre et mélancolique. On fera bien sûr le parallèle avec la noirceur de l’excellent « Fear of a blank planet » de Porcupine Tree. Des similitudes sont notables avec le refrain de « My Ashes » et son fond d’instruments à corde, qui provoque l’émoi de l’auditeur et qui fait la force de la musique de Porcupine Tree et plus particulièrement de Steven. Car si des titres opaques et profonds comme « Holy drinker » peuvent être dérangeants ou sembler décousus au premier abord, c’est bien parce qu’il s’agit d’une musique de détail et d’atmosphère, faite pour être écoutée dans des conditions optimales de profondeur et de réceptivité, sans quoi elle ne peut dévoiler ses richesses. Écouter l’album d’une oreille distraite reviendrait donc à ne pas prêter attention au travail d’harmoniques et d’instrumentation de l’artiste, pourtant central dans ce morceau, dont la fin vous écrase littéralement sous le poids de ses riffs de guitare massifs et rugueux avant de se radoucir pour les dernières secondes…

Vous l’aurez compris, la facilité d’accès n’est en aucun cas la marque de fabrique de la musique du britannique. Chaque composition demande d’être écoutée à de multiples reprises pour en saisir la complexité et l’apprécier à sa juste valeur. Sous des apparences minimalistes se cache une réalité bien plus dense et complexe, qu’il serait insolent de prétendre comprendre. « The Watchmaker », véritable voyage émotionnel, illustre parfaitement les arguments avancés précédemment. Après une première partie épurée jusqu’à la moelle et emprunte de tristesse, dont la musique est pleurée par de douces notes de guitare ainsi que de subtils accords de pianos, il se profile un univers plus dense mais aussi plus optimiste. On retrouve les ballades des flûtes de « Luminol ». La guitare s’enflamme dans un solo technique et éclatant. La musique s’emballe avant de se radoucir et de retrouver une teneur beaucoup plus épurée et nostalgique, qui elle-même se verra relayée par une fin aux allures massives et inquiétantes vous renvoyant à la figure la petitesse de votre existence…

La conclusion. La fin. Le néant. L’aventure s’achève avec le morceau éponyme « The raven that refused to sing ». La voix de Steven, empreinte de souffrance, semble habitée par une force surnaturelle. Le morceau se fait de plus opaque. Les nappes sonores gagnent en intensité, avant d’être relayées par un thème de violons à l’extrême aigu, plus tard repris par les guitares. Quelques courtes interventions de flûtes viennent renforcer le travail d’harmoniques phénoménal du britannique. L’auditeur est littéralement en osmose avec la musique. La fin est proche, et se matérialise sous la forme d’une simple phrase de piano. Puis, plus rien…

A la quasi perfection de la musique s’ajoute une excellente recherche conceptuelle de Steven, qui livre ce troisième opus avec un coffret très travaillé, assorti d’un livret riche en illustrations qu’on prendra plaisir à observer et observer encore…
Que dire de cette œuvre magistrale, si ce n'est que les mots manquent pour exprimer la puissance des émotions et l'extraordinaire sincérité que véhicule l'album? Tout à l’image de la pochette, on en reste bouche bée, les yeux grands ouverts mais vidés de leur âme. De deux œuvres grandioses en découle une troisième. « Jamais deux sans trois », a-t-on coutume de dire.

18/20

14 Commentaires

4 J'aime

Partager

BestJules69 - 10 Mars 2013: "clairement éclaircie", je n'irai quand même pas jusque là.
Effectivement, quand on écoute Insurgentes, on est tout de suite happé dans la noirceur d'un gouffre, même s'il y a aussi des titres plus lumineux comme harmony Korine.
Dans The raven, même s'il dispose de titres plus clair comme Luminol, Steven n'a pas pour autant renié le côté mélancolique et déprimant de sa musique. Des titres comme "holy drinker" ou "Drive Home" (plus de la tristesse que de la noirceur pour celu-ci) en témoignent.
Mais c'est vrai qu'on est pas dans la noirceur d'insurgentes, j'en conviens ;)
Vic26 - 10 Mars 2013: Et bien justement, Pour moi, Drive Home n'est aucunement triste, plutôt apaisée au contraire, même si les paroles vont dans le sens inverse. Après c'est sur que les sentiments ressentis à l'écoute diffèrent d'une personne à l'autre, et plus particulièrement dans le cas de Steven Wilson. Mais on ne peut tout de même pas nier que les ambiances ont considérablement changé!
Laissclayespool - 15 Mai 2013: Comment fait ce type pour pondre des chefs d'oeuvre aussi régulièrement alors que d'autres accouchent d'un truc "sympa" une fois dans leur carrière...je l'écoute depuis des mois et je ne m'en lasse toujours pas. Cette ligne de chant en intro de The Pin drop, la cassure au milieu de The Watchmaker...j'en ai des frissons à chaque fois. On est loin du métal parfois mais que c'est beau, aérien sans jamais être pompeux.
darwinwild - 04 Septembre 2016: Connaissant Steven Wilson depuis quelque temps et ayant écouté tous ses projets (Porcupine Tree, Storm Corrosion, IEM, Bass Communion, No-Man, Blackfield et albums solo), J'ai tout de suite été pris par cette oeuvre depuis les premiers rugissements de Luminol jusqu'aux dernières notes de piano légères qui viennent conclure le titre "the raven that refused to sing".
Impossible de décrocher une seule seconde de cet album.

Comme le dit si bien la chronique c'est un album conceptuel comme le sera le suivant "hand cannot erase" et ça c'est un bon point pour moi.
l'album à quelques détails près est homogène dans l'esprit, le style et les ambiances.
petit bémol le titre "the pin drop" reste moins intense et intéressant que le reste du disque.

Selon moi (ce n'est que mon avis personnel encore une fois) Cet album est sans aucun doute l'une des plus belles surprises musicale de ses dix dernières années, et surement l'un des plus grands chefs-d'oeuvre du rock progressif de la nouvelle génération.

Il pourrait même largement rivaliser avec les grandes oeuvre de la grande époque tel que "close to the edge" (yes) ou "wish you were here" (pink floyd) par exemple.

A posséder absolument!
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire