The Quest

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18/20
Nom du groupe Leah
Nom de l'album The Quest
Type Album
Date de parution 05 Octobre 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album21

Tracklist

1.
 The Quest
Ecouter10:19
2.
 Edge of Your Sword
Ecouter05:02
3.
 Lion Arises
Ecouter04:41
4.
 Heir
Ecouter04:08
5.
 Ruins of Illusion
Ecouter04:19
6.
 Labyrinth
Ecouter05:16
7.
 Abyss
Ecouter05:33
8.
 Oblivion (Between Two Worlds)
Ecouter05:05
9.
 Ghost Upon a Throne
Ecouter04:30
10.
 The Water Is Wide
Ecouter03:19

Durée totale : 52:12

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Leah



Chronique @ ericb4

16 Août 2019

Une œuvre pétrie d'élégance et des plus enveloppantes...

Il est des formations sachant prendre le temps nécessaire à le pleine maturité de leurs compositions pour revenir plus fort, plus habitées dans la course. Soucieuse, comme à l'accoutumée, de l'optimale finalisation de sa production d'ensemble, la talentueuse et polyvalente artiste canadienne originaire de Vancouver serait du nombre. Aussi, pas moins de trois longues années séparent « The Quest », album studio généreux de ses 52 minutes sorti chez Inner Wound Recordings, de son prédécesseur, le galvanisant et pléthorique « Kings & Queens ». Le temps pour l'auteure/compositrice/interprète et claviériste de peaufiner ses gammes et ses arpèges, d'affiner le trait de sa plume, de générer de nouvelles sonorités et de réaliser, en filigrane, trois singles (« The Dragonborn Comes » en 2017 ; « Lion Arises » et « Edge of Your Sword » en 2018), les deux derniers étant inscrits parmi les 10 pistes que compte la présente et luxuriante rondelle.

A l'image du précédent effort, la belle a requis les talents de musiciens aguerris, à savoir : Troy Donockley (Nightwish, Auri) à la cornemuse et aux flûtes ; Barend Courbois (Blind Guardian, Vengeance, ex-Biss, ex-Tank) à la basse ; Timo Somers (Delain, Vengeance) aux guitares ; Sander Zoer (Tragul, ex-Delain, ex-Nemesea, ex-Antares, ex-Secret Rule) à la batterie et aux percussions ; Chen Balbus (Orphaned Land) au saz (luth à manche long d'origine persane) et à l'oud (luth à manche court d'origine arabe). De cette fructueuse collaboration émane une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonique gothique, aux relents folk, prog, et plus atmosphérique aujourd'hui qu'hier, dans la veine de Delain, Nightwish, Leaves' Eyes, Enya, Loreena McKennitt et Elane.

Produit et arrangé par Oliver Philipps, mastérisé et mixé par un certain Jacob Hansen (ingénieur du son danois connu pour avoir oeuvré auprès d'Avantasia, Bare Infinity, Delain, Diabulus In Musica, Epica, Evergrey, Imperia, Kamelot, Sirenia, entre autres), le manifeste bénéficie, en outre, d'un enregistrement d'excellente facture, ne concédant que bien peu de sonorités parasites, et d'un mixage laissant entrevoir un parfait équilibre entre lignes de chant et instrumentation. Pour mettre les petits plats dans les grands, Leah a à nouveau sollicité la palette graphique de Jan Yrlund (Darkgrove Design), prolifique illustrateur finlandais, auteur de l'artwork relatif à de multiples pochettes d'albums (Amberian Dawn, Delain, Coronatus, Imperial Age, Korpiklaani...).

Dès l'ouverture du rideau, a contrario de ses aînés, le méfait nous plonge au cœur d'une ample pièce en actes estampée rock'n'metal symphonico-progressif, un brin cinématique, la seule et unique de la rondelle. Un exercice de style aussi exigeant que délicat, dont le positionnement dans la tracklist aurait de quoi décontenancer, voire décourager plus d'un pavillon non aguerri à poursuivre la lecture de l'opus. Un pari osé donc, mais relevé de main de maître par le combo nord-américain. Ainsi, au fil de ses quelque 10 minutes d'un spectacle à la fois enivrant et empli de mystère, le titre éponyme de l'album, « The Quest », nous octroie une large palette de sonorités tout droit venues du fond des âges. A la confluence entre Enya et Nightwish, l'orgiaque fresque se pare d'une mélodicité aux fines nuances tout en nous réservant moult péripéties sur notre chemin. En outre, le subtil toucher de Chen Balbus au saz confère un zeste d'orientalité à une plage jouissant d'arrangements de fort bon aloi, mise en habits de lumière par les cristallines et enveloppantes inflexions de la sirène. Assurément l'une des pépites de l'opus.

Par ailleurs, à l'instar de son illustre devancière, la galette nous livre une kyrielle d'espaces d'expression enveloppants, propices à un headbang subreptice et qui ne vous quitteront pas d'un pouce. Ainsi, à l'aune de leurs refrains catchy et de leurs grisantes variations atmosphériques et rythmiques, les entraînants et ''delainiens'' « Edge of Your Sword » et « Ghost Upon a Throne » jouent tous deux, à leur manière, dans la catégorie des hits en puissance. Délivrant chacun une saisissante montée en puissance du corps orchestral doublée des troublantes et claires impulsions de la déesse, ces brûlots ne rateront pas leur cible. Enfin, on ne résistera pas davantage à l'onde de choc cristallisée par « Abyss », puissant et enchanteur mid tempo folk symphonique et progressif aux riffs épais que n'aurait guère renié Leaves' Eyes. C'est dire...

Plus en retenue, d'autres morceaux ne se révéleront guère moins impactants, loin s'en faut. Dans cette énergie, on retiendra l'orientalisant mid tempo « Lion Arises » tant au regard de ses couplets finement ciselés que de son vibrant solo de guitare signé Timo Somers. Dans la tourmente, un break opportun s'intercale, alors prestement balayé par la déferlante sur la crête d'un refrain immersif à souhait. Et ce ne sont ni les ensorcelantes volutes de la belle ni les gracieuses ondulations mélodiques qui démentiront le sentiment d'être aux prises avec une piste aisément inscriptible dans les charts. Tout aussi envoûtant, dans la même mouvance mais dans une ambiance résolument roots, l'engageant mid tempo « Heir » distille un léger tapping, de grisants gimmicks guitaristiques et des enchaînements d'accords difficiles à prendre en défaut.

Lorsqu'elle nous immerge au sein d'intimistes instants, la belle révèle ses mots bleus les plus sensibles, nous poussant alors dans nos derniers retranchements. Aussi, ne mettra-t-on qu'une poignée de secondes pour se voir gagné par l'émotion à l'aune de « Ruins of Illusion », hypnotique ballade folk atmosphérique à mi-chemin entre Delain et Elane. Tant les cristallines modulations de la maîtresse de cérémonie que les oscillations d'une flûte gracile et le fin picking à l'oud feront plier l'échine à plus d'une âme rétive. D'autre part, c'est dans un monde onirique que nous mène « Labyrinth », troublante ballade progressive aux sonorités folk semblant empruntées à Loreena McKennitt. Ce voyage en apesanteur recèle une belle gradation du corps instrumental, un poignant solo de guitare et d'insoupçonnés changements de tonalité. A la belle, eu égard à ses caressantes ondulations de contribuer à feutrer l'ambiance. Et comment esquiver « Oblivion (Between Two Worlds) », magnétique ballade aux airs d'un slow qui emballe, infiltrée par de fringantes sinuosités flûtesques et mise en habits de soie par les pénétrantes modulations de la douce ? Souffle ultime de l'opus, la ballade a-rythmique « The Water Is Wide », quant à elle, revêt l'aspect d'une frissonnante incantation qui, en dépit d'une mélodicité linéaire, trouvera néanmoins le chemin pour se lover en profondeur dans le pavillon du chaland pour ne plus en ressortir. Chapeau bas.

Pour son retour, Leah signe une œuvre d'envergure, pétrie d'élégance et délicieusement enveloppante. Digne héritière de son illustre aînée, la pléthorique et pénétrante galette s'en distingue cependant par un parfum d'Orient plus profondément inscrit dans ses gênes et son caractère un poil moins frondeur. A nouveau, l'ingénierie du son s'avère rutilante, les lignes mélodiques efficaces et l'émotion au rendez-vous de nos attentes. Variée sur les plans atmosphérique et rythmique, la rondelle l'est bien moins sur l'axe vocal, la belle monopolisant le micro de bout en bout de notre parcours. On aurait également souhaité l'une ou l'autre prise de risque et un zeste d'originalité accolés à une offrande qui, pourtant, les aurait appelés de ses vœux. Cela étant, la diva nous livre un message musical aussi puissant que sensible, susceptible de toucher un auditorat déjà en phase avec les travaux de ses maîtres inspirateurs. L'aventure continue sereinement pour l'artiste canadienne...

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