Ancient Winter

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15/20
Nom du groupe Leah
Nom de l'album Ancient Winter
Type Album
Date de parution 15 Novembre 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album15

Tracklist

1.
 The Whole World Summons
Ecouter04:58
2.
 Light of the World
Ecouter04:22
3.
 Upon Your Destiny
Ecouter06:06
4.
 Redemption
Ecouter05:23
5.
 The Messenger
Ecouter02:12
6.
 Gaudete
Ecouter03:30
7.
 Puer Natus
Ecouter03:22
8.
 Noël Nouvelet
Ecouter05:15

Durée totale : 35:08

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Leah



Chronique @ ericb4

11 Juillet 2020

Dans l'ombre de son prédécesseur, la touche soft rock en prime, la fibre metal en moins...

Portée par un élégant et enveloppant « The Quest », son troisième album full length, la prolifique auteure/compositrice, interprète et claviériste artiste canadienne native de Vancouver ne mettra pas plus d'une année pour revenir dans les rangs. Et ce, munie d'un opus de même acabit, signé chez Ex Cathedra Records, et répondant au nom de « Ancient Winter » ; une rondelle modeste de ses 35 minutes sur lesquelles s'enchaînent sereinement 9 pistes, dont le single « Redemption ». A l'instar de sa plantureuse devancière, la galette nous plonge dans un registre pop-rock atmosphérique gothique aux touches symphonique, folk et world music, à l'empreinte metal aujourd'hui plus en retrait qu'hier, dans le sillage de Blackmore's Night, Elane, Lyriel, Eluveitie, Clannad, Faun et Nightwish. Bien plus que de chercher à se terrer dans l'ombre de son illustre aîné, ce nouvel effort le complète judicieusement, disséminant au passage d'inédites sonorités, tout en se révélant un poil plus énigmatique, plus authentique, plus ensorcelant encore...

Dans ce dessein, ont été requis les talents de musiciens chevronnés tels que : Troy Donockley (Nightwish, Auri...), aux flûtes, cornemuses et sifflets ; Anna Murphy (Cellar Darling, Nucleus Torn, ex-Eluveitie), à la vielle à roue ; Shir-Ran Yinon (Ingrimm, ex-Eluveitie, ex-Epica... en live), à l'alto et au violon. Lui aussi produit et arrangé par Oliver Phillips, mixé et mastérisé, cette fois, par Tom Müller (Flatliners Studio), le méfait jouit d'un enregistrement de fort bon aloi, de finitions passées au crible, et surtout d'une belle profondeur de champ acoustique. Bref, une ingénierie du son plutôt soignée mais non aseptisée, assurant une optimale mise en relief d'un set de compositions transpirant la féconde inspiration de son auteure. Mais entrons plutôt dans la petite goélette en quête de trésors secrètement enfouis dans ses cales...


Comme il nous y avait déjà sensibilisés, le combo nord-américain serait pourvu de cette rare faculté à concocter ces séries d'accords qui, sans l'ombre d'un nuage, font mouche. Ce qu'illustre son single « Redemption », tubesque mid tempo folk rock atmosphérique aux riffs émoussés adossés à une rythmique soyeuse, au carrefour de Lyriel, Faun et Elane. Une heureuse cohabitation entre instruments folkloriques s'observe, ayant pour corollaire de grisants arpèges mis en exergue par les magnétiques modulations de la sirène.

Ayant parfois opté pour d'amples espaces d'expression de nature rock folk progressif, le collectif canadien s'y est exécuté avec maestria, nous intimant, une fois encore, de ne pas quitter précipitamment le gréement. Ainsi, démarrant à pas de loup, l'élégant « Upon Your Destiny » dissémine ses 6 minutes d'une fresque des plus poignantes, d'une confondante fluidité mélodique et calée sur un cheminement d'harmoniques aussi complexe qu'infiltrant. Quand le corps orchestral se densifie et que s'y accolent les troublantes patines de la princesse, un agréable sentiment de plénitude pourrait bien happer un pavillon déjà sensibilisé aux vibes insufflées par le groupe. Par ailleurs, c'est d'un battement de cils que l'on restera rivé aux enchanteresses séries de notes exhalant des entrailles de « Noël Nouvelet » ; low tempo progressif dans l'ombre de Clannad, au fondant refrain que l'on entonnerait en boucle, cheveux au vent.

Quand il ralentit un tantinet sa marche, le combo trouve là encore matière à nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste, d'une part, « Light of the World », orientalisant low/mid tempo à la confluence entre Faun et Nightwish, où flûte gracile, vielle à roue, violoncelle et percussions tribales tout en retenue nous immergent dans une mer certes limpide mais à l'insoupçonnée agitation intérieure. C'est dans une ambiance digne d'un conte des mille et une nuits, propice au total enivrement de nos sens, où viennent nous caresser les angéliques inflexions de la belle, que nous mène la troupe. Dans une atmosphère médiévale et davantage empreints de mystère, sous l'impulsion commune d'un virevoltant toucher d'archet et de sulfureuses oscillations d'une flûte joviale, dans la lignée de Blackmore's Night et Faun, « Gaudete » et « Puer Natus », quant à eux, nous mènent d'un coup d'un seul au sein d'une dense et frissonnante forêt instrumentale aux arbres séculaires, derrière lesquels semblent se cacher des elfes. Des terres de tradition séculaire, voire de légende, largement visitées par le combo, où se meut le fluide et prégnant filet oratoire de la charismatique frontwoman, et ce, pour un rendu confondant de finesse et d'emphase.

Par ailleurs, c'est au cœur d'un océan de félicité que nous plongent ses moments intimistes, dont les pénétrantes portées s'avèrent fortement chargées en émotions et des plus difficiles à endiguer. Ainsi, « The Whole World Summons » se pose telle une ballade romantique aux délicats effluves roots, sous-tendue par de violoneuses et enveloppantes ondulations, à mi-chemin entre Blackmore's Night et Elane. Une pièce tout en douceur et en profondeur, dotée d'une mélodicité toute de nuances cousue, mise en habits de soie par les cristallines volutes de la maîtresse de cérémonie, qui nous relie, l'espace d'un instant, avec d'ancestrales civilisations. Dans cette mouvance, on retiendra également la brève et cinématique ballade a-rythmique « The Messenger » qui, en dépit d'une linéaire mélodie, révèle la richesse de ses arrangements, tout en nous propulsant bien au-delà du plancher des vaches, pour un voyage en totale apesanteur. Pour les seuls amateurs de moments de profonde zénitude, toutefois.


On l'aura compris, la troupe canadienne nous immerge au sein d'une œuvre tout en retenue, en délicatesse, bien plus féline et intimiste qu'offensive et enjouée, plus volontiers estampée folk rock symphonique que metal symphonique folk. Nous éloignant toujours un peu plus du caractère épique et romanesque d'un luxuriant « Kings & Queens », le groupe nous rapproche ainsi de l'atmosphère un brin évanescente d'un secret et néanmoins poignant « The Quest », la touche soft rock en prime, la fibre metal en moins. Si l'ingénierie du son n'a à souffrir d'aucune approximation susceptible de ternir le message musical, et si le potentiel technique demeure difficile à prendre en défaut, les lignes mélodiques, elles, demeurent agréables, à défaut de s'avérer des plus mémorables.

Au-delà de ce constat, un tympan déjà sensibilisé aux vibes du groupe aurait requis un propos plus varié sur les plans rythmique et vocal, des exercices de style moins stéréotypés qu'ils n'apparaissent ainsi que l'une ou l'autre prise de risque consentie, ici encore aux abonnés absents. La troupe nous mène néanmoins au cœur d'un singulier et troublant paysage de notes, mis en exergue par un parterre d'instrumentistes chevronnés et une interprète bien habitée, apte à élargir le champ de son auditorat, au risque toutefois de décontenancer, sans nécessairement les décevoir, ses fans de la première heure...

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