The Pureheart's Breed

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16/20
Nom du groupe Scandelion
Nom de l'album The Pureheart's Breed
Type Album
Date de parution 2008
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Intro
Ecouter01:42
2.
 Eternal Flame's Prophecy
Ecouter03:58
3.
 Blood Chains
Ecouter03:18
4.
 Where Dreams Comes True
Ecouter05:06
5.
 Desolation Is My Name
Ecouter03:37
6.
 Justice Murdered
Ecouter05:43
7.
 Soulless
Ecouter03:36
8.
 Lost War at Nightfall
Ecouter04:14
9.
 The Supreme Torment of Silence
Ecouter03:52
10.
 Another Fairytale
Ecouter04:26

Durée totale : 39:32

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Scandelion



Chronique @ ericb4

14 Août 2016

Quelques erreurs de jeunesse restent à éradiquer pour l'emporter...

Créé en 2002 par le claviériste et vocaliste Jorge Afonso (ex-Archantia, ex-Dystopian Wrath, ex-FallenHall, ex-Scrotex), le sextet metal gothique symphonique à chant féminin canarien, natif de la Grande Canarie, ultérieurement insallé à Londres, s'est laissé pas moins de 6 ans avant d'accoucher de son premier bébé intitulé « The Pureheart's Breed », auto-production jeune mais soignée de 10 titres inscrits sur 40 minutes d'un message musical entraînant, pugnace et tout en nuances. Pour mener à bien son projet, Jorge s'est octroyé les talents conjugués de la soprano Sonia Hernandez et de musiciens aguerris dont : Eloy Munoz (guitare) ; Alvaro Ramirez (guitare) ; Sergio Alonso (basse) et Alejandro Castro (batterie). Ensemble, ils explorent des contrées tour à tour épiques, diluviennes et romantique, invitatoires à la captation de nos sens, évoquant les univers de Sirenia, Forever Slave, Arven, Rawkfist, Angelical Tears, entre autres.

Quelques moments bien sentis, chacun à sa manière, interpellent, attirent inconsciemment le pavillon, renseignant de fait sur la capacité du groupe à communiquer et à essaimer son propos. D'une part, l'élégant et engageant « Blood Chains », à la manière d'Arven, livre une piste pop-metal symphonique aux refrains magnétiques, aux envolées lyriques à la fois maîtrisées et savamment contenues, à peine interrompues par des phases instrumentales techniquement rigoureuses et sans débauche ostentatoire d'effets, qui en fondent les stigmates d'un hit en puissance. Dans une dynamique plus contenue, le collectif canarien marque encore quelques points. Ainsi, un doux carillon entame la sculpturale et sensible power ballade progressive « Where Dreams Comes True », exercice qu'affectionne particulièrement le combo, ayant soigné sa ligne mélodique pour la rendre à la fois accessible et dotée de quelques subtilités atmosphériques. Dans cette agréable ronde, la sirène témoigne d'habileté dans ses modulations, même si quelques carences en matière de placement s'invitent également à la danse. En outre un sémillant solo de guitare interrompt un instant la chevauchée, permettant d'apprécier au passage un joli legato. Dans cette mouvance, le serein et feutré « Another Fairytale » est une délectable ballade en duo mixte en voix claires, conjuguant les célestes volutes de Sonia et les délicats médiums de Jorge, suite à une longue ouverture instrumentale. Sans que l'on s'y attende, les patines de la maîtresse de cérémonie livrent ici de fines oscillations et un léger vibrato qui n'auront aucun mal à toucher l'âme des fans des sources sus-citées. Une manière bien pensée de clôturer cette première pièce en actes, en somme.

Mais l'intérêt de cette rondelle ne se limite pas aux titres sus-mentionnés, nos acolytes ayant également rendu plus vigoureux, voire incandescent, un opus déjà bien habité. Non sans rappeler Forever Slave, avec un zeste de Sirenia (seconde mouture) dans son déroulement harmonique, le frondeur « Eternal Flame's Prophecy » lacère le tympan par ses riffs corrosifs, tout en évoluant sur une souriante grève mélodique, mise en habits de lumière par les graciles et claires volutes oratoires de la jeune princesse. Encore prise dans son jus, cette offensive laisse néanmoins entrevoir la capacité du groupe à déclencher spontanément un headbang, notamment sur un pont technico-mélodique bien enlevé. De même, le véloce « Desolation Is My Name » lâche prestement les chevaux pour une traversée sous haute tension, et ce, sans y perdre en luminescence mélodique tout le long et agrémentée de quelques ondulations violoneuses et de rampes aux claviers bien coordonnées. Les angéliques inflexions de la belle s'impriment parfaitement à la trame d'ensemble, dans la veine conjointe de Rawkfist et d'Arven. Enfin, un sémillant piano/voix aussitôt rejoint par une section rythmique enjouée s'offre à nous sur « Soulless », originale piste sympho progressif à la touche dark, sur laquelle, les amples stridulations de la douce suivent le convoi orchestral à la trace tout en offrant quelques saisissantes mais perfectibles montées d'aigus.

Malgré tant de qualités, certains passages demeurent quelque peu déconcertants. Tout d'abord, « Justice Murdered », titre gothique à la touche power symphonique, se cale sur une intrigante polyrythmie. Ce faisant, il dégaine ses riffs crayeux, un tapping martelant, des blasts cinglants, tout en suivant un schéma percussif précis, à la frappe sèche et d'une régularité pendulaire. Tout en recelant quelques effets de surprise, le morceau emprunte un cheminement mélodique sans réelle incohérence mais peinant à trouver la voie de la communication de sa charge émotionnelle. Une accroche partielle en découle, sans pour autant nous désengager prématurément de la piste, mais on est bel et bien un cran en-dessous du niveau de composition des morceaux sus-cités. Plus encore, un vibrant tapping nous assaille sur « Lost War at Nightfall », féroce piste doom gothique octroyant d'intéressants changements de tonalité et de complexes harmoniques, mais qui s'enlise dans d'inquiétants marécages mélodiques pour nous aspirer par le fond, in fine. Dans cette veine atmosphérique et rythmique se dessine « The Supreme Torment of Silence », libérant des growls caverneux mais mal dosés et positionnés, dont l'économie n'aurait pas entaché une piste qui, en l'état, n'a pas les artifices harmoniques requis, même dans un registre ne les appelant pas nécessairement de ses vœux, pour l'emporter.

A l'issue de ce périple, on comprend que l'on a affaire à une formation pleine d'allant, dotée de sérieuses compétences techniques, ayant soigné ses enregistrements et son mixage, mais dont la mise en valeur, par une esthétique mélodique plus efficiente, davantage d'épaisseur artistique, reste à parfaire. De même, elle se fera fort de diversifier sa palette atmosphérique, de renforcer son assise vocale, par l'octroi de choeurs ou de timbres alternatifs et d'ouvrir le champ des possibles stylistiques. Certes, ils nous ont légué un instrumental, mais trop inconsistant pour nous retenir bien longtemps. Ainsi, de sinueuses et enveloppantes nappes synthétiques apparaissent corroborées à une violoneuse assise sur « Intro », laconique entame instrumentale progressive, foncièrement classique dans sa structure et son climat. C'est dire que la jeune troupe devra non seulement élever le niveau de ses prérogatives, mais aussi affiner le trait, venir à bout de quelques irrégularités pour espérer faire partie des valeurs montantes du registre dont elle se prévaut. On ira donc jeter une oreille attentive pour une écoute ou deux, pour le plaisir de la découverte. On attend donc un salvateur sursaut pour le combo ibérique s'il souhaite s'illustrer sur cette scène metal où la concurrence ne laissera pas de place à quelque flottement que ce soit. La balle est désormais dans leur camp...

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