Auteur d’un premier album de très haute volée injustement resté dans l’ombre des grands de leur scène nationale, les hommes de Linus Nirbrant continuent leur collaboration avec les pourvoyeurs en chef du « Swedish Melodic Black / Death » , j’ai nommé No Fashion Records. Délaissant cette fois le légendaire
Abyss studio de Peter Tägtgren, A Canorous Quintet intègre une autre antre mythique : le Sunlight de Tomas Skogsberg. Ainsi naquit
The Only Pure Hate (1998) en pleine opération grand public lancée par la Göteborg compagnie.
Rassurez vous, A Canorous Quintet n’a pas suivi la voie de la facilité et de l’aseptisation choisie par
In Flames, (et des petits nouveaux comme
Soilwork ou Guardenian surfant eux aussi sur la vague) n’hésitant pas désormais à draguer les kids fans de Neo
Metal.
The Only Pure Hate reste dans une veine Black / Death, Death / Black pour être précis, le côté Death
Metal ayant légèrement pris le dessus par rapport à
Silence of the World Beyond. Selfdeceiver taille d’entrée dans le vif avec des estocades si caractéristiques de ce coin du globe, le vocaliste Mårten Hansen n’a rien perdu se sa pugnacité, son phrasé venimeux accompagne magistralement un Death / Black simultanément agressif et mélodique.
Si on constate une légère baisse d’intensité au niveau de l’occultisme et des ambiances sombres, celle-ci est compensée par un surcroît de violence au niveau des compositions. Thomas Skogsberg proposant une productions aux petits oignons, très râpeuses et mettant en valeur les riffs aiguisés comme des rasoirs de la paire Nirbrant / Pignon. Avec ses linéaires Black impitoyables, la dualité growl / scream et un double pédalage constant,
Red symbolise parfaitement la volonté du groupe de toujours se maintenir à la frontière de deux styles sans que l’un ne prenne le pas sur l’autre. L’épique The Complete
Emptiness montre même des relents de Heavy
Metal couillu, disséminés sur un titre percutant et violent.
Une trilogie conceptuelle intéressante clôt l’album, maintenant la densité jusqu’au bout et permettant à
Leo Pignon et ses amis de rendre une copie sans faute.
Sous estimé et passé rapidement en pertes et profits d’une scène trop productive pour tout retenir, A Canorous Quintet n’a pas survécu longtemps à ce pourtant excellent
The Only Pure Hate, annonçant son split en 1999. Le groupe s’est malgré tout reformé quelques années plus tard et évolue à présent sous le patronyme
This Ending, proposant toujours de la musique de qualité, mais désormais empreinte de touches modernes et dénuée de ce côté sombre qui nous est si cher.
En bon conservateur réfractaire à l’évolution, surtout si est commerciale (quand on fait de l’œil aux kids à casquettes de MTV, je ne vois pas quel autre terme pourrait convenir, n’en déplaise aux fans du Death mélo nouvelle génération), je conseillerai donc d’en rester à la première mouture du groupe, et donc notamment de
The Only Pure Hate, symbolisant l’une des seules sorties post 1996 conservant l’esprit d’origine du style.
Amen.
BG
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