Porté au panthéon par des monuments comme Storm of the Light’s
Bane (
Dissection) et
The Gallery (
Dark Tranquillity), le Death mélodique venu de Suède a littéralement pris d’assaut la planète au milieu des nineties, portant au passage un coup supplémentaire au Death
Metal traditionnel, déjà bien groggy par l’explosion de la vague Black norvégienne.
Dans ce contexte, No Fashion Records s’est spécialisé dans ce style aux frontières du Black et du Death, leur dernière recrue de l’époque se nomme A Canorous Quintet (désormais renommé
This Ending). Déjà auteur du bon mini
As Tears fin
1994 et actif depuis 1991, les hommes de Linus Nirbrant ont enfin l’opportunité de mettre en boite leur premier Full Lenght intitulé
Silence of the World Beyond (1996).
Fort d’une pochette sombre et énigmatique de Tommy Wihlstrand, le titre éponyme donne le ton, dominé par le chant très hargneux de Mårten Hansen et les guitares simultanément mélodiques et incisives de la paire Nirbrant / Pignon (
Leo, pas François), on pense au premier album de
In Flames. Mais ce titre d’ouverture n’est qu’un prélude, la suite s’annonçant plus violente dès Naked With Open
Eyes et des riffs mordants à souhait.
A Canorous Quintet reprend incontestablement la recette du Death / Black à la suédoise, les ombres de
Dissection et
Unanimated ne sont pas loin, cela dit les musiciens apportent une touche personnelle qui permet de les différencier : un surcroît d’agressivité par rapport à leurs compatriotes cités. Les deux Peter, Tägtgren pour les prises de son et In De Bettou pour le mixage et mastering, ne sont certainement pas étrangers à ce son tranchant qui sied si bien au style du groupe.
Spellbound représente la quintessence même de la musique de A Canorous Quintet, débutant dans un registre furieux très Black
Metal, l’enchaînement à 00 : 38 avec un passage bien plus lourd est un pur régal, et toujours ce chant terrible de Mårten, renforçant encore l’énergie développée. Intelligemment, les suédois savent aussi placer épisodiquement quelques schémas plus posés avec arpèges et guitares mélancoliques, c’est notamment le cas avec
Orchid’s
Sleep, étirée sur plus de 6 minutes.
La qualité d’un album se juge souvent sur la seconde partie, fréquemment moins étoffée que la première et propice à des décrochages, or
Silence of the World Beyond ne baisse pas de régime au contraire, le diptyque de fin
Burning, Emotionless et
Dream Reality, s’avérant même être l’apogée du skeud avec une succession de cavalcades Death / Black et de riffs entêtants en veux tu en voilà, le second rappellera certainement quelque chose à ceux qui ont aimé le
Reflections le second
Centinex.
Aussi percutant que
At The Gates, aussi sombre que
Dissection,
Silence of the World Beyond est bel et bien un album de haute volée parmi les meilleurs de la scène swedish melodic Death / Black. Seuls manquent à l’appel quelques soli qui auraient magnifier le tout et peut-être permis au groupe de Linus Nirbrant de s’extirper de l’underground avec un disque invincible. A défaut de conquérir le monde, A Canorous Quintet a proposé un premier album redoutable d’efficacité et déjà incroyablement mature.
Si vous désespérez de trouver votre bonheur dans le Death mélodique actuel aseptisé et dénué du côté ténébreux, et que vous ne possédez pas encore
Silence of the World Beyond, il est impératif d’y remédier, à condition de le trouver à prix décent, ce qui n’est pas chose aisée…
BG
Fabien.
Moi aussi je suis un nostalgique des vieilles productions de Black / Death No Fashion, dont certaines ont bercé mes 20 ans.
J'ai aussi fait quelques régularisations No Fashion il y a quelque temps : le Decameron et les deux premiers Mörk Gryning.
Ça faisait un petit moment que j'avais Silence of the World Beyond dans les cartons, mais je bloquais sur la façon de l'aborder.
J'avais réussi à choper ce premier album de A Canorous Quintet il y a quelques temps pour une somme équivalente à un disque classique (12 euros), en revanche je me casse toujours les dents sur le MCD As Tears.
Le Vinterland est aussi dans mon viseur, mais jusqu'ici je ne l'ai pas encore trouvé à prix décent.
En revanche tant qu'on est dans le Death mélodique, je viens de choper A Velvet Creation de Eucharist pour 7 euros sur Price Minister, j'adore ce site, une vrai mine d'or pour les radins...
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