Liste des groupes Black Death Necrowretch The Ones from Hell

Après un "Satanic Slavery" hautement qualitatif, Necrowretch a fini par s'imposer comme une valeur sûre de la scène extrême hexagonale. Sillonnant moult contrées, le combo a réussi a poser ses sarcophages en Turquie, pour une série de gigs qui sera tout sauf anodine, déjà car il n'est jamais chose aisée de pratiquer une telle musique dans ce pays, mais surtout, cette étape aura un impact majeur sur ce quatrième macchabée, exhumé par le trio et nommé "The Ones from Hell".

En préambule, il est à noter que l'artwork, très influencé oriental, différent de "Satanic Slavery" (et des disques précédents), est signé par Stephan Thanneur. L'imagerie de ce nouvel opus annonce la naissance d'une nouvelle ère pour Necrowretch.

En effet, même si Necrowretch est toujours bel et bien ancré dans le satanisme le plus profond (les multiples "Hail Satan" de "Luciferian Sovranty"), l'influence oriental éclabousse l'ensemble de cet enregistrement empreint d'un mysticisme prégnant. Les rythmiques les plus furieuses sont toujours présentes comme "Pure Hellfire" (sans doute un des meilleurs morceaux du groupe), "Luciferian Sovranty", "Darkness Supreme", "Necrowretch" ou encore l'accélération du morceau titre, avec cette identité musicale immédiatement identifiable mais les atmosphères sinistres, obscurs, occultes et oppressantes prennent littéralement le pouvoir sur "The Ones from Hell". De prime abord, il semblerait même que Necrowretch ait levé le pied de l'accélérateur mais c'est pour mieux entraîner l'auditeur dans les flammes de l'enfer, "Codex Obscuritas" et la première partie du morceau éponyme en sont le parfait exemple, un mid-tempo entêtant, presque hypnotique, qui prend possession de votre cortex pour ne jamais le quitter.

Necrowretch fait sa mue (l'âge de la maturité?) certes mais il reste toujours haineux et le côté diabolique de sa musique est bien mis en évidence grâce à un enregistrement en condition "live", sans artifices, avec un minimum de prises (l'écoute du vinyle au casque à fort volume est flagrante en ce sens), mettant encore plus en exergue la spontanéité et l'authenticité du groupe. Mais que dire du chant complètement démoniaque de Vlad, totalement possédé et habité par le Malin (les vocaux ont été enregistré en un seul jour), qui ajoute encore plus à l'obscurité de "The Ones from Hell", les choeurs religieux sur la fin de l'instrumental "Through The Black Abyss" appuie également en ce sens.

Les thèmes abordés sur "The Ones from Hell" tournent autour des religions orientales (vu d'une perspective sataniste évidemment), du monde arabe au Zoroastrisme et des sectes Ismaeliennes. Et fait, l'opus est scindé en deux parties assez distinctes avec les quatre premiers titres (correspondant à la face A du vinyle), d'obédience vifs, relatant la venue des messagers du Mal, et les quatre suivants, moins nerveux et plus lourds, correspondant à la descente aux enfers.

L'ensemble est exécuté avec une vraie maestria car seule la performance compte et peu importe si par moment, l'intensité faiblit. L'authenticité et le sentiment d'urgence qui a toujours fait l'ADN de Necrowretch est toujours, quant à elle, présente. La production est à l'avenant, très ancrée dans le passé et moins "charbonneuse" que sur ses méfaits précédents, avec également moins de reverb sur les vocaux de Vlad.

Pourtant, votre serviteur ne vous cache pas, que malgré son adoration pour le trio et ce depuis ses balbutiements, les premières écoutes m'ont laissé circonspect. En effet, j'avais trouvé ce disque plus "calme" (tout est relatif, il s'agit de Necrowretch) car je n'avais pas capté l'essence même de cette oeuvre, qui excelle dans l'occultisme, le malsain et le dérangeant. Mais après enchaînement des écoutes attentives et une fois pénétré dans l'antre de la Bête, on ne peut que constater la magnificence de cet ode au Malin.

Avec "The Ones from Hell", Necrowretch vient d'accoucher, une nouvelle fois, d'un album majeur qui fera certainement date dans la discographie du groupe mais également au sein de l'underground hexagonal, ouvrant par la même occasion, une nouvelle ère pour la formation, dans laquelle l'oppression, l'obscurité et Satan prendront une place prépondérante. Même si l'essence du groupe reste bien présente, il est inutile de comparer cette offrande à "Satanic Slavery", sous peine de rester au bord de la fosse commune.