A force de nous bassiner avec le thrash revival, on en viendrait presque à se mélanger furieusement les pinceaux. Parce qu’entre les vieux groupes old-school de retour du diable vauvert en jouant du thrash finalement à l’approche plutôt moderne (
Exodus ou
Testament), les jeunes groupes d’ados encore pustuleux qui jouent du old school vintage de chez vintage, (les
Merciless Death et autres
Fueled By Fire), ceux qui en vingt ans n’ont pas pris une ride (
Death Angel), on ne sait plus vraiment ce que old school signifie.
Ou plutôt si, parce que dans le tas, on trouve des mecs qui sans faire trop de bruit ont traversé presque trois décennies sans dénaturer leur approche musicale ; et ceux-là peuvent vêtir leur veste à patchs poussiéreuse avec une certaine légitimité.
Hirax est de ceux là.
A la fois figure éternelle du thrash ricain, avec son charismatique vocaliste le sieur DePena, sans jamais réellement se hisser en première division parmi les gros bras,
Hirax -comme ses collègues- marque une longue pause à l’orée des nineties, mais contrairement à nombre de ses petits copains, le groupe repart avec son bâton de pèlerin dès 1997. Et là où les américains se singularisent un peu plus, c’est qu’ils n’ont pas renié un instant leur vieux thrash un brin primitif. Précurseurs du revival ? Au moins personne ne peut les taxer d’opportunisme lorsque sort
The New Age of Terror, le premier vrai full length de leur période « moderne ».
Et c’est une petite leçon de thrash à l’ancienne que l’on reçoit. Un son chaleureux pas pollué par une prod’ très vintage, avec ce qu’il faut de profondeur pour ne pas perdre d’impact... mais le rendu sort bien des années 80...
Et puis ce classicisme élégant des riffs très directs, qui permettent à tout instant de toucher du doigt l’héritage légitime du heavy metal, du punk et du hardcore. Accessible, direct, plein d’énergie, ce thrash n’a pas la flamboyance de certains groupes de la Bay-
Area, ni la virulence de certains thrashers germains, bien que son côté guerrier s'en rapproche davantage.
Par contre, un groove étonnant, ce soupçon d’allant qui fait que sans démonstration technique (malgré de biens jolis soli), l’assise musicale est vraiment séduisante.
Et puis il y a la prestation de DePena, génial, occupant un espace gigantesque, apportant cette touche émotionnelle singulière, conjuguant un lyrisme hérité du heavy, une énergie étonnante et une agressivité toujours élégante.
Assurément l’une des meilleures voix du thrash metal, qui livre la une prestation de haut vol, malgré un léger manque de variété.
De quoi passer de bien bonnes heures de plaisir, à fredonner le refrain du rugueux
Hell On
Earth, à sauter comme un fou sur un percutant
Suffer (ah les accélérations dans les gencives !), sans oublier l’excellent tryptique Killswitch – Hostile
Territory –
The New Age of Terror qui marque d’entrée le territoire avec autorité (les trois premiers mots de l’album étant «
Fight !
Fight !
Fight ! »).
A dire vrai on n’a pas à déplorer de morceau de qualité moindre, y compris dans des titres plus atypiques, comme quelques courtes instrumentales de très bon goût, ou le rafraîchissement du fameux
El Diablo Negro (le morceau de la renaissance d’
Hirax).
Un bon disque de thrash authentique, sans prétention, taillé pour la scène (il convient de le souligner), de ceux qui viennent éternellement renforcer les fondements du mouvement (de l’imagerie aux thématiques des textes, en passant par les bases musicales).
LE thrash old school, il est là. Et c’est sacrément bon.
domage que le groupe passe assez inapercu
muerte al metal falsooo!
J'aime beaucoup ce groupe on ne peut pas faire plus authentique que hirax pour son amour du Thrash Old school qui fait mal et fait du bien en même temps. Dommage que hirax soit trop peu prolifique.
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