Raging Violence

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14/20
Nom du groupe Hirax
Nom de l'album Raging Violence
Type Album
Date de parution 15 Octobre 1985
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album50

Tracklist

1.
 Demons - Evil Forces
 03:25
2.
 Blitzkrieg Air Attack
 02:08
3.
 Guardian Protector
 01:37
4.
 Bombs of Death
 01:47
5.
 Defeat of Amalek
 03:08
6.
 Raging Violence
 02:53
7.
 Call of the Gods
 01:20
8.
 Warlords Command
 02:39
9.
 Suicide
 02:37
10.
 Executed
 01:40
11.
 The Gauntlet
 02:03
12.
 Destruction and Terror
 02:33
13.
 Destroy
 01:07
14.
 Bloodbath
 01:55

Durée totale : 30:52

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Hirax


Chronique @ largod

12 Mars 2015

Puzzle et glaviot

Une fois de plus, la Californie vit naitre à Cypress, sous la houlette du vocaliste Katon W. de Pena, le groupe LA Kaos fin 1983, rapidement renommé Hirax l’année suivante.
Profitant de l’âge primitif du thrash que certains n’appelaient que speed metal à l’époque, la formation constituée du jeune black au chant, de Bob Savage à la guitare, de Gary Monardo à la basse et de Brian Keith à la batterie écumera sans relâche la baie de San Francisco aux côtés de Metallica, Slayer et Exodus au point de sortir une première démo qu’ils utilisèrent comme carte de visite et étendard de leur énergie inextinguible. Influencé par la nouvelle vague britannique dont on ne rappellera pas le nom, leur style va évoluer avec l’arrivée de Scott Owen et de John Tabares, respectivement guitariste et batteur. Délaissant leur approche initiale metal-classique, le raz de marée véloce sur lequel surfaient déjà Venom et leurs compagnons de la Bay Area fit bouillir l’adrénaline de leur musique en un geyser résolument plus déstructuré et véhément. Cette mutation fut remarquée par Metal Blade qui signa Hirax pour enregistrer « Bombs of Death » sur la légendaire compilation « Metal Massacre VI », sur laquelle on trouvait, excusez du peu, Slayer, Voïvod, Celtic Frost, Metal Church, Fates Warning et Trouble.

Hirax figure parmi les pionniers d’un genre musical ne se limitant pas à puiser ses racines dans un registre simple et unique, copiable à l’infini. Ils furent parmi les premiers à avoir jeté les ponts et créer des passerelles entre différents styles. Ce mouvement baptisé crossover va très vite adouber de nouvelles pousses comme DRI ou Corrosion of Conformity. La scène Américaine applique sans pitié le concept du « Marche ou crève » et nécessite de se démarquer de la masse ambiante au risque de crever la bouche ouverte et les yeux fixés sur le ciel bleu azur de Beverly Crest. Malgré la présence de « Destruction and Terror » sur la toute première compilation d’Earache « Angelican Scrape Attic », Hirax restera fidèle à Metal Blade pour sortir son premier album en 1985 « Raging Violence », qui porte sur la pochette intérieure la délicate dédicace suivante : Tom G. Warrior and Celtic Frost (Pure Death Metal).

Tête de lecture à peine posée sur le vinyle, le sillon crache un son compact et serré de metal-thrash-core, speedé aux hormones de croissance et concocté par Bill Metoyer. Les quatorze morceaux arrivent péniblement à dépasser les trente minutes. A-t-on donc à faire à des ébauches de titres ou à un jet de violence concis et imparable ? Sans doute un peu des deux. Cette anarchie sonore ressemble fort à un glaviot d’adolescent perturbé, piochant à sa guise dans des univers qu’il décide d’assembler comme un grossier puzzle.

Pour s’y retrouver dans ce dédale, il suffirait presque de se munir du sacro-saint guide des codes musicaux de metal hurlant. Et encore, le chemin s’avère chaotique.
Tout commence par un cri. Une introduction hurlée à la face du Monde comme Cronos de Venom savait si bien en faire puis « Demons – Evil Forces » expédie son heavy-thrashcore au riff lourd et saccadé sur vos corps terrassés par la basse de Monardo et le travail sur la double pédale de Tabares mais surpris par le chant clair de Katon. Rien d’étonnant au final d’entendre cet excellent vocaliste puisqu’Hirax ne respecte aucune règle qui pourrait lui être dictée par un usage. La rage incandescente qui coule dans les veines du jeune combo les transforme en suceurs de sang à l’agressivité démoniaque d’un Slayer comme sur « Bombs of Death », au riff sublime et au break brise-nuque, ainsi que sur le trop court « Executed », pendu à la rythmique hors d’haleine qui tranche autant qu’une lame de guillotine.
L’insolence juvénile d’Hirax s’exprime sur le punk-thrash « Destroy », véritable invitation à tout casser et se poursuit dans un déluge de blast de batterie sur l’apocalyptique « Defeat of Amalek » dont le riff schizophrénique de Scott Owen et la basse de boucher de l’Italo-Américain rivalisent avec le chant décharné de Katon qui fait penser à celui d’Agent Steel mais en moins aigu. « The Gauntlet » est lui aussi à ranger dans le foutoir sonique des titres les plus brutaux et déjantés de cette galette.

Dieu sait si les musiciens d’Hirax sont incapables de rester en place.
Défiguré de testostérone, « Guardian Protector » fait office de massage cardiaque accéléré ou d’une hyper ventilation derrière un moteur d’A380. Dans le genre speed-thrash qui bastonne, « Blitzkrieg Air Attack » lâche son tapis de bombes avec un riffing vif et sec, complice du chant maîtrisé de Katon. Le travail de destruction continue sur « Suicide » et son cortège terrifiant administré par Monardo et Tabares, possédés et la bave aux lèvres. Comment ne pas tomber à genoux devant le furieux « Bloodbath » qui, non content de vous passer dessus, vous assèchera jusqu’à l’ultime goutte de votre précieux liquide vital, pompé par une triplette guitare-basse-batterie sanguinaire.
Les copains de James Hetfield brouillent aussi les pistes en endossant cuir et clous par exemple sur le torturé et hachuré « Raging Violence » au riff abrasif et à la vélocité contrariée, traversé par un pont de basse à décoller les rétines. La minute et vingt secondes du lancinant et intense « Call of the Gods » rappelle qu’Hirax procède toujours par touches comme une œuvre qui restera inachevée. Débutant la face 2, on retiendra de « Warlords command » son riff elliptique et son solo, certes bref mais réel, autant que la basse titanesque et le break qui endolorit les cervicales. Le chant de Katon W. de Pena trace son sillon et il est amusant de savoir que Paul Baloff (RIP) remplacera de manière ponctuelle fin 88 celui qui donne une identité si singulière à la musique de ce groupe. Au final, « Destruction and Terror » prouve qu’il reste le chainon manquant entre les différentes franges du thrash, à la fois heavy, speed et core dans sa construction, dont les fondations sont bâties sur la rugueuse contribution aux fûts de John Tabares.

Vous voici munis de différentes pièces, plus ou moins courtes en durée, plus ou moins charpentées dans leur mélodie, qui vous sont données pêle-mêle. Hirax les livre brutes et gorgées de sève. A vous de procéder à l’assemblage ou de vous contenter de cette insouciante communion entre rage et violence. Cette première copie restera un brouillon légendaire, album à part et pierre supplémentaire de l’imposant édifice de la musique ultime.


Didier – février 2015
You must believe in Me my son
I am the Lord God, the holy one

17 Commentaires

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grogwy - 08 Novembre 2016:

Pour information Napalm Death interprète en conclusion de son très bon album de reprises "Leaders Not Followers" part 2 (2004) le très court et intense titre (vingt huit secondes) d'Hirax "hate, fear and power" (issu du mini lp du même nom datant de 1986).Un bien sympathique hommage.

samolice - 17 Décembre 2017:

Un album bien sympa. Comme la chro! 

Grogwy, je viens de voir ton post de 2016; Pour les zicos black jouant du métal, tu cites mon idole, Phil' (nannn pas toi Swit), et 2 formations underground. Ca fait pas beaucoup quand même non? Même les nanas étaient bien plus nombreuses à l'époque.

MarkoFromMars - 18 Décembre 2017:

Y avait aussi Strattson en France.

Rossbaycult - 18 Décembre 2017:

On est bien d'accord que Hirax ne vient pas du hardcore. Son évolution musicale est complètement différente de groupes tels que D.R.I. ou C.O.C. qui, eux, sont des groupes de hardcore qui se sont metallisés. Hirax c'est un groupe de metal qui s'est crossoverisé. A leurs tous débuts, quand le groupe s'appelait LA Kaos, c'était du heavy metal à la Saxon.

Mais le groupe qui va vraiment les influencer et les tourner vers le speed, c'est Exciter. La démo 84 d'Hirax c'est du pur Exciter. L'influence crossover ne commence réellement qu'en 1985 avec leur split avec Sacrilege, Concrete Sox et des groupes de punk..

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