Liste des groupes Grunge Arkayan The Marsh Chapel Experiment

Nous attendions ce moment avec impatience. Le grand réveil des Australiens d'Arkayan qui jusque-là, avaient su faire du EP "Away from the World" une production satisfaisante, bien qu'assez singulière sur la forme, faute à un manque profondeur dans les mélodies. On peut donc comprendre que les auditeurs étaient conduits à espérer mieux pour la suite, surtout étant donné le fabuleux potentiel musical de ce quatuor encore non exprimé. Mais le combo ne compte cependant pas en rester là puisqu'il nous revient deux ans plus tard avec un second extended play nommé "The Marsh Chapel Experiment" représentant dès à présent, le symbole de sa réussite.

Arrivé à ce stade, Arkayan cherche donc à consolider son style, en misant davantage sur les mélodies, tout en lâchant des riffs d'autant plus percutants voire maîtrisés. C'est pourquoi, il nous emmène dans le vif du sujet avec une introduction très étrange, presque -core, avec la magique "Ganglion" faisant tout de suite son effet. Jon Mazzardis & Raq Santella, quant à eux, nous témoignent d'un regain d'assurance tant d'un point de vue vocal qu'artistique avec des lignes particulièrement envoûtantes sinon atmosphériques (chant féminin) ou bien plus enclin à renvoyer vers une culture heavy (surtout au niveau des screams).

Si le charme n'avait au cas où, pas encore opéré, reste la doublette "Scarecrow"/"Drapetomania" qui ne manquera sans doute pas de vous étonner et de vous en faire voir. Quelque chose d'étonnant réunit alors ces deux titres, qui pourtant, n'ont pas été placés à la suite l'un de l'autre. Peut-être une sorte de lien magique qui fait que l'on ne peut les séparer et les évoquer de manière bien distincte (puisque les riffs de ces deux titres restent dans la même veine, de même que leur structure musicale). Là où l'identité assumée d'Arkayan fait son retour, plus imposante que jamais par rapport à "Away from the World" et réunissant les multiples facettes de leur musique. Car avant toute chose, il s'agit bel et bien d'un groupe interprétant le metal progressif mais bien entendu, sous une forme bien à lui. Derrière les gros riffs présentés sur "Scarecrow" tantôt prog, tantôt heavy, on sent désormais une certaine touche sombre sur le fond, plus explicite sur d'autres notes frissonnantes d'émotion (cf. à partir de 01:13 par exemple).

Tool pourrait être fier des influences qu'il a pu disperser autour de lui, jusqu'à la capitale de l'Australie-Occidentale, Perth. Une instrumentation lourde et complexe sur des mélodies soft et contemporaines : une recette pour le moins efficace et révélatrice du talent qui nous est présentée ici. Et les vocaux, quasi angéliques tant ils sont impeccablement doux et s'allient superbement bien avec les atmosphères mises en avant sur cette doublette. L'aspect aérien de "Drapetomania" laissant notamment place à une succession de screams rageurs lancés par Jon Mazzardis, qui non dénuée de sens, apporte une intensité supplémentaire, une plus grande émotion auprès de l'auditeur (où Jon s'exprimera presque de la même façon sur la fin de "Cincinatti Time Waste").

A l'inverse, deux autres titres, à savoir la presque instrumentale et très noisy "Chundle!" (hormis la prononciation d'un seul mot balancé à l'improviste) et l'efficace "The Mentank Chair" pourraient être considérés comme une sorte de heavy-grunge par ces sonorités lourdes et ces guitares épaisses si caractéristiques du genre.

Il est trop tôt pour dire ce que l'avenir nous réserve mais sur ce "The Marsh Chapel Experiment" - Arkayan prend véritablement son envol et solidifie à peu près tout les aspects de sa musique. En souhaitant que le reste de leur parcours discographique soit aussi digne d’intérêt et alléchant que ce second EP auto-produit.