Les territoires Australiens que l'on ne connaît désormais plus que par ces formations de hard-rock ayant connu un succès fou et presque indéfinissable à l'échelle mondiale, disposent néanmoins d'un potentiel mélodique assez incroyable. Si l'on s'attache plus particulièrement à la scène progressiste de Perth dont les fameux
Karnivool et autres, on peut se dire que l'Australie est bien loin d'avoir dit son dernier mot.
On pourrait donc considérer le style d'Arkayan, groupe formé en 2009, comme étant né de la rencontre entre les prodiges Américains de
Tool et des influences heavy de la période early-
Soundgarden (c'est-à-dire s'étendant aux premières productions). Autrement dit, il s'agirait d'un assemblage entre des sonorités clairement issues du metal progressif par cette instrumentation souvent riche et complexe ainsi que des parties plus lourdes, souvent agrémentées par des riffs solides et quelques screams. Le titre d'ouverture "Long Standing
Silence" illustre d'ailleurs très bien le propos avec ce riff d'entrée assez tranchant et ces deux voix qui s'assemblent, se rassemblent puis résonnent, produisant un effet fort intéressant à l'oreille.
Plutôt que de parler de duels vocaux entre le chant féminin/masculin que l'on retrouve globalement sur l'ensemble de la tracklist, il serait davantage préférable d'employer le terme d'osmose musicale. En effet, d'un côté se dresse une voix masculine, celle de Jon Mazzardis, qui semble être nettement plus présente et se placer comme le chant lead (conducteur) d'Arkayan et de l'autre, une voix féminine pleine de douceur et de légèreté faisant très souvent office de soutien vocal comme c'est le cas sur "BonJovi Friday" pour n'en nommer qu'un seul. Mais cela n'empêche pourtant pas Rachelina Santella de tenter une percée remarquable sur certains passages groovy de "Vanishing" où elle nous interprète un véritable solo (cf. à partir de 03:28) ou de marquer son auditeur grâce à des airs plus traditionnels et envoûtants au niveau des pièces acoustiques telles que "Amputations" par exemple.
D'autre part, le quintet agrémente cet EP de parties vocales des plus agréables comme en contient un "One Man
Avalanche" où les mélodies semblent de mises avec une intro bien mélancolique, une voix aux effets atmosphériques et une clôture/outro où Rachelina Santella s'approprie parfaitement son registre, parfois même à la limite du folklorique. Nous parlions d'éléments acoustiques, ils sont donc présents chez "Amputations" et "One Sided Decisions" et peuvent orienter un léger côté grunge, auquel le quintet semble tenir. Toutefois, sur cet EP, Arkayan emprunte davantage au heavy rock par les grosses guitares et les screams présents sur "
Moving Mountains" ou bien "New
Decay".
En conclusion, les Australiens manquent d'un petit quelque chose pour faire la différence et ce, malgré qu'il n'y est rien à véritablement déplorer dans cette tracklist. Il aurait peut-être fallu davantage de diversité, de folies voire d'une efficacité doublement renforcée mais ce premier EP du nom de "Away from the World" reste agréable et surtout bien composé.
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