Retour en force de
Blaze "
Survivor" Bayley en cette année 2008, avec un nouvel album au titre évocateur, un nouveau line-up, un nouveau manager, et une nouvelle écurie. Si sur le papier, c'est tout beau, tout neuf, la décennie qui sépare cet album de son éviction de la Vierge de Fer n'a pas été sans heurts. En effet, le bonhomme, au sens premier du terme, est passé des highlights du star system conféré artificiellement par la notoriété d'Iron Maiden, au mépris le plus inqualifiable, pour mieux repartir à la conquête de SES fans, avec lesquels il a scellé un Pacte, que ni la
Mort, ni même Dieu ne pourront dissoudre.
N'ayant laissé aucune trace inoxydable durant son bref passage au sein de la Vierge de Fer, on pouvait craindre le pire après sa brutale éviction. Mais alors que sa situation devenait au plus haut point incertaine,
Blaze, contre toute attente, organisa sa propre mue et se libéra en l'espace d'un triptyque des plus convaincants. Les 3 albums sortis sous le nom de
Blaze proposaient un Heavy
Metal de facture ultra classique, contrebalancé par une production moderne et écrasante, mais des plus solides dans son exécution, alternant avec maîtrise, passage speed, moments plus mélodiques, refrains accrocheurs et rythmique en béton armé, tout cela au service d'une voix, reconnaissable entre mille (haïe par un plus grand nombre encore). La simplicité de ces créations n'avaient en réalité de sens que par rapport à un seul et unique but, communier avec son public. Car comme il le clame lui-même, c'est dans et par ce lien avec les fans que
Blaze puise la force qui lui permet de se relever de tous les pièges, accidents et autres coups du sort qui s'abattent sur lui. Ce n'est pas un hasard, si le
Live in Poland, proposé par
Metal Mind, en 2007, lui permit de se relancer pour la énième fois, le temps de reforger un line-up. Et
Blaze, en vieux briscard, sait s'entourer et trouver du sang neuf pour réalimenter les rouages, le choix des Bermudez Brothers (guitares & basse) se révèle salutaire puisque leur investissement est total, tant dans l'écriture que la production, dans ce nouveau projet, dénommé
Blaze Bayley, désormais.
The Man Who Would Not Die sonne comme une mise aux poings fracassante ! C'est un Heavy metal survitaminé qui vous prend à la gorge dés le titre d'ouverture, sur une rythmique sèche comme un coup de trique, la lead lâche quelques riffs mélodiques bien sentis, et achève par un solo dans la plus pure tradition, s'assurant une efficacité indéniable, mais c'est bien la voix de "
Terminator"
Blaze qui permet au titre de s'envoler vers les sommets. On sent l'homme habité, prêt à livrer le combat de sa vie dans une arène déchaînée. L'album se déroule sans coups férir, c'est véritablement carré, compact et simple, donc redoutablement puissant et efficace. Dés les premières mesures de Smile Back At Death, le riff d'intro va vous perforer les tympans et venir s'imprimer dans votre cerveau, vous enjoignant l'ordre d'aller assister au prochain concert du gaillard, coûte que coûte ! Fini la rigolade, les titres en demi-teinte, même si ce cru 2008 ne compte pas que des hits, l'ensemble brille par son homogénéité, et vous rouste sans relâche jusqu'à ce que le visage boursoufflé, et tuméfié, vous crachiez vos dernières dents dans un rictus respectueux face à la machine de guerre qui vient de vous passer dessus. Bien sûr que
Blaze n'a pas fait l'économie de pousser les chœurs à la limite de la caricature sur certains refrains, on se l'imagine grimaçant derrière son micro, le regard injecté de sang et la tignasse flottante (et oui, il ne ressemblait pas encore à un détenu d'
Alien 3). Mention spéciale au titre
Samurai, aux paroles riches de sens "I am now prepared to pay the price (...) ready to give everything to sacrifice" à l'image de la musique implacable, au refrain nerveux, et les attaques vocales qui emballent la machine sur une batterie furieuse, qui redouble de frappes barbares. Loin de prêter le flanc aux sonorités artificielles et synthétiques, aux samples autres effets techniques, le groupe concentre sa frappe pour un impact ciblé mais maximum. Tout est construit avec un esprit de pionnier, proche des origines, c'est-à-dire live, chaque élément tenant une place cruciale, et complétant harmonieusement l'ensemble, dénotant une véritable alchimie de groupe.
Sans être "the" Album,
The Man Who Would Not Die s'inscrit de plein pied dans un contexte musical qui voit le triomphe d'un retour aux sources des genres, à défaut de privilégier une créativité foisonnante. L'authenticité fait foi, et parce que le groupe reprend les codes dans le respect de la tradition, réhaussée d'une production puissante calibrée années 2000, cet album permet de passer un excellent moment sans retournement de situation possible mais avec la pointe de nostalgie qui s'impose. Après quelques écoutes, une seule envie nous assaille : voir et vivre le phénomène en concert !!!
Welcome back mister
Blaze !
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