Indiscutablement
The King of Metal, nouvelle offrande de
Blaze Bayley et de ses acolytes, ne sera pas de celles qui, unanimement, satisfera pleinement les adeptes de ce Heavy
Metal aux accents tantôts sombres et parfois vifs, et tantôt plus intimistes et posé.
Mais ne soyons pas trop hâtif en des conclusions prématurées et définitives, et effectuons donc consciencieusement l'examen attentif et minutieux de
The King of Metal en commençant, en premier lieu, par évoquer les quelques imperfection de la production de cet opus. Mettant bien trop en exergue les chants, aux détriments des guitares et batteries, son traitement sonore désagréable lui offre, en effet, une atmosphère singulièrement crue dont le résultat frôle un amateurisme certes éclairés mais véritablement gênant pour ceux qui, comme votre humble serviteur, avait gouté avec délices aux joies très polies et raffinées des travaux antérieurs de ces musiciens.
Plus primaire, triviale et spontané, que ne le furent les très abouties
The Man Who Would Not Die (2008) et
Promise and Terror (2010), les sonorités de ce nouvel album constituent donc une réelle déception. Et ce d'autant plus que la conséquence direct de ce mixage déséquilibré alourdit ses morceaux d'une certaine linéarité sonore qui, ainsi, manquent singulièrement de cette agressivité tellement nécessaire au genre.
L'amertume de cette première déconvenue, malheureusement, sera désagréablement accrue par la trilogie
King of
Metal, Dimebag et
The Black Country entamant ce disque. Académique et sans grand intérêt, ces chansons alors qu'elles étaient composées dans le but assumé de rendre un hommage vibrant à quelques illustres acteurs de la fratrie
Metal, paradoxalement, sont d'une platitude et d'un conformisme consternant.
Mais ne nous laissons pas troubler exagérément par l'animosité car, en outres de ces défauts fâcheux, l'une des principales qualités de ce disque se dissimule dans sa part la moins brute et sombre. Une vertu qui, enfouit en des terres très personnelles d'où, de manière très introspective,
Blaze puise quelques belles émotions retranscrite avec une saisissante exactitude, parvient à nous émouvoir. Et ainsi à nous réconcilier avec l'artiste qui n'aura pas totalement sombré dans ce désastre. Citons, afin d'illustrer l'argument concernant ces instants plus intimes et convaincants, l'intéressant One
More Step ou encore, par exemple,
Judge Me. Un atout qui, néanmoins, reste fragile et qui pourrait, tout aussi bien, constituer un défaut si tant est que
Blaze en use maladroitement, comme en témoigne le final très moyen du pénible Beginning ou certains chemins caricaturaux et empruntés de Difficult.
Concernant les quelques autres valeurs enthousiasmantes de cet opus, abordons des titres tels que les bons The
Rainbow Fades to Black,
Fate, l'excellent Fighter (malgré quelques passages d'inspiration très britanniques (Iron Maiden)) et
Judge Me qui sans nous bouleverser nous propose, tout de même, quelques satisfactions.
Une œuvre qui, donc, sera très inégale et très disparate. Nous procurant des instants très attachants et d'autres cruellement décevant, elle sera, assurément source de nombreuses polémiques et aura donc, à minima, le mérite de ne pas laisser indifférent. Un moindre mal qui, cependant, selon votre modeste obligé, ne saurait suffire lorsque, telle
Blaze Bayley, on aura démontré son talent et son caractère au sein de glorieuses formations et surtout, au cœur de manifestes infiniment plus réussi que ce moyen
The King of Metal.
Ceci dit, je ne m'explique pas la médiocrité de ce disque après deux albums pourtant excellents...
Cela dit, l'explication est, si mes souvenirs sont bon, assez simple : Entre Promise et celui ci, le groupe s'est séparé. Exit les Bermudez, Walsh & co.
Blaze à du talent, mais un changement de Line-up complet n'est jamais facile. D'autant plus que les membres composaient aussi (Blaze ne faisait pas tout tout seul) et apportaient leurs propre talent à la soupe et, apparemment, ça marchait bien.
Je trouve par contre léger de faire de One More Step un titre "intéressant". Si on peut cracher sur son piano, Blaze a rarement aussi bien chanté.
Et pour l'inspiration "très britannique (Iron Maiden)" de Fighter, à la décharge de l'artiste : il est anglais et ex-Maiden, donc on lui pardonnera. ^^
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