The Legendary Shepherds of the Forest

Liste des groupes Metal Gothique Holy Shire The Legendary Shepherds of the Forest
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15/20
Nom du groupe Holy Shire
Nom de l'album The Legendary Shepherds of the Forest
Type Album
Date de parution 26 Octobre 2018
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 The Source
 01:19
2.
 Tarots
 05:05
3.
 Danse Macabre
 03:50
4.
 The Legendary Shepherds of the Forest
 03:58
5.
 Princess Aries
 04:38
6.
 Ludwig
 05:21
7.
 At the Mountains of Madness
 05:25
8.
 The Gathering
 05:21
9.
 Inferno
 05:20
10.
 Ophelia
 05:22
11.
 The Lake
 05:29

Durée totale : 51:08

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Holy Shire


Chronique @ ericb4

26 Décembre 2019

Une fringante et éclectique proposition concoctée par le collectif italien...

Voilà le combo italien enfin de retour, et ce, quelque quatre années suite à son introductif et encourageant album studio « Midgard ». Le temps pour le groupe trans-alpin d'enchaîner les concerts (Masters of Rock (République Tchèque), Metal for Emergency, Unicorn Fantasy Festival (Vinci, en Toscane)... en 2014 ; nombre de clubs et festivals en 2016), de procéder à un remaniement de fond de son line-up et d'assurer la réalisation de deux singles (« The Legendary Shepherds of the Forest » et « Danse Macabre ») peu avant la sortie de son second et présent opus de longue durée « The Legendary Shepherds of the Forest ». Un manifeste généreux de ses 51 optimales minutes où se succèdent sereinement 11 pistes, dont les deux singles sus-mentionnés, écoulé via le puissant label britannique Heavy Metal Records, et ce, pas moins de neuf années suite à la création de la formation milanaise sous l'impulsion du batteur Massimo Pianta (dit ''theMaxx''). Cette seconde livraison serait-elle de nature à transformer l'essai et placer désormais nos acolytes parmi les valeurs confirmées de leur registre metal ?

Dans cette nouvelle aventure, theMaxx a requis et savamment orchestré les talents de : Erika Ferraris (dite ''Aeon''), assistée dès 2018 de Claudia Beltrame au chant ; Andrea Faccini (dit ''Andrew Moon'') à la lead guitare ; Frank Campese (Eyes Of Soul, Logic Edge), en remplacement d'Ed Gibson, aux guitares ; Piero Chiefa (dit ''BlackBass'') (ex-Lunae) à la basse ; Chiara Brusa, se substituant à Alessandro Baglioni (dit ''Ale'') (Choirs Of Veritas), à la flûte ; Simeone Monici (dit ''Reverend Jack'') aux claviers. Pour l'occasion, quatre vocalistes aguerries (Simona Aileen Pala (Thought Machine), Francesca Chi, Lisy Stefanoni (Shadygrove), Masha Bonetti (Exilia)) ainsi que le pluri-instrumentiste Federico Maffei (Folkstone, Logic Edge...), ici investi aux claviers et orchestrations, sont venus prêter main forte à notre équipage. Mixé au Noise Factory Studio (Milan) par Alessio Camagni et mastérisé aux Finnvox Studios (Finlande) par un certain Mika Jussila (sollicité par Amberian Dawn, Amorphis, Avantasia, Children Of Bodom, Doro, Edenbridge, Finntroll, Korpiklaani, Masterplan, Nightwish, Sirenia, Stratovarius, parmi tant d'autres), l'opus jouit dorénavant d'une belle profondeur de champ acoustique tout en ne concédant que peu de notes résiduelles. Il semblerait que l'on soit entré dans une tout autre dimension...

Fidèle à ses fondamentaux, l'inspiré collectif italien nous plonge au cœur d'une œuvre metal gothico-symphonique aux relents folk et progressif, jouant plus habilement que naguère des contrastes atmosphériques et rythmiques, tout en ayant pris soin de fluidifier aussi bien ses lignes mélodiques que ses enchaînements, et de rendre plus immédiatement lisibles ses cheminements d'harmoniques. Aussi, l'ombre d' Eluveitie, Lyriel, Nightwish, Epica, Xandria, Ancient Bards plane tour à tour sur cette offrande à la fois frondeuse, volontiers enjouée, parfois intrigante et délicieusement pénétrante. En dépit de l'empreinte difficilement effaçable de ces cadors, nos compères ont su s'en affranchir, ou, pour le moins, s'en distancier suffisamment pour permettre à leur message musical de gagner en épaisseur artistique et surtout en personnalité. Mais suivons plutôt notre téméraire escadron dans ses pérégrinations...

C'est à la lecture de ses passages les plus offensifs que la formation trans-alpine s'avère la plus à même de générer un headbang bien senti. Ainsi, passée la radieuse et prégnante entame symphonico-cinématique et progressive « The Source », le méfait nous projette tout de go sur des charbons ardents à l'aune de « Tarots », mid/up tempo aux riffs épais et aux saisissantes accélérations, à la confluence entre Eluveitie et Nightwish (première période). Dans ce chaudron bouillonnant, une flûte gracile corrobore une grisante triangulation vocale cristallisée par les poignantes envolées lyriques d'Aeon, Claudia et Francesca. Plus encore, le tympan sera irrémédiablement aspiré par l'entêtant refrain dont se pare « Danse Macabre », jovial et tubesque effort folk symphonique au carrefour entre Lyriel et Ancient Bards, mis en exergue par les troublantes inflexions d'Aeon.

Quand le tempo se fait plus mesuré, la troupe aurait quelques tours dans sa manche en réserve, et non des moindres. Ce qu'illustre « The Legendary Shepherds of the Forest », félin low tempo progressif à mi-chemin entre Eluveitie, Lyriel et Isgaard. Sur une violoneuse assise samplée virevolte à l'envi une flûte libertaire, avant que ne s'embrase la dense végétation instrumentale ; vaste et envoûtant espace d'expression où déambulent les siréniennes patines de Simona Aileen Pala, contribuant alors à magnifier une pièce au demeurant pourvue de moult nuances mélodiques, aptes à procurer quelque irrépressible frisson. On ne restera pas davantage de marbre sous le joug de « The Lake », ''xandrien'' mid tempo recelant un sillon mélodique d'une redoutable efficacité, mis en habits de lumière par une heureuse congruence d'envolées lyriques, dont celles de Francesca. Sur un même modus operandi mais techniquement plus complexe et cultivant le mystère au rang d'un art, « At the Mountains of Madness » voit à nouveau les claires impulsions de Simona s'inviter à la danse. Et la sauce finit par prendre...

Lorsqu'elle nous prend la main pour nous mener en d'intimistes espaces, la formation déploie des trésors d'ingéniosité pour tenter de nous retenir plus que de raison. Ainsi, l'émotion ne pourra que difficilement être contenue sous l'impact des suaves et radieuses séries de notes jaillissant des entrailles de « Ophelia » ; élégante power ballade au délicat filet mélodique, dans la lignée coalisée de Sirenia et Lyriel. Bref, une charismatique et émouvante ritournelle, sous-tendue par d'hypnotiques oscillations flûtesques, un bref mais fringant solo de guitare et une poignante triangulation oratoire, où le sensible filet de voix de Lisy Stefanoni vient alléger et fluidifier la tendre et addictive offrande.

Répondant à un souci de diversification atmosphérique, nos acolytes nous immergent au sein d'orientalisantes contrées. Aussi, ressentira-t-on comme un sirocco venu nous envahir à l'aune de « Princess Aries », mid tempo aux enivrantes et oscillantes séries d'accords qui ne sont pas sans rappeler les premières heures de Xandria et Epica. En phase avec le brûlant climat, la chatoyante empreinte de Lisy, venue à nouveau se confondre aux magnétiques volutes des deux sirènes de la bande, renforce l'agréable sentiment d'être aux prises avec l'une des pépites de la galette.

Mais le spectacle proposé nous réserve également quelques virages verglacés, au risque de nous débouter prestement. Ainsi, en dépit d'une fluide et seyante gradation de la densité instrumentale, mais concédant une usante répétibilité de son schéma percussif, une mélodicité des plus ternes, moult séries d'accords en proie à de tenaces linéarités et un bien pâlot riffing, le poussif « Ludwig » peinera à encenser le tympan. Par ailleurs, eu égard à un refrain peu loquace et manquant singulièrement de saveur mélodique, affublé en prime d'un break au positionnement incertain, l'impulsif « The Gathering » ne saurait davantage prétendre à une inconditionnelle adhésion. Et ce n'est pas le pulsionnel « Inferno », au regard de ses riffs inlassablement tournoyants et de ses couplets lascifs et peu ragoûtants, qui déclenchera la petite étincelle chez le chaland.

Pour son retour, le combo italien signe un propos à la fois puissant, envoûtant, aux fines nuances mélodiques et à l'ingénierie du son plus aguerrie aujourd'hui qu'hier, transpirant la féconde inspiration de ses auteurs. Diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et surtout vocal, l'opulent et luxuriant opus ouvre plus largement le champ des possibles stylistiques qu'autrefois. On regrettera toutefois la présence de certaines baisses de régime qui sont autant d'espaces de remplissage qui ne s'imposaient pas, altérant quelque peu la portée d'un message musical au demeurant infiltrant, témoignant d'une identité artistique stable et qui dévoile ses atours au fur et à mesure des écoutes. Si le collectif ne nous livre pas là son masterpiece, ses points de force sont loin de manquer à l'appel, le plaçant dès lors parmi les valeurs montantes du metal gothico-symphonique à chant féminin. Bref, une formation à suivre de près...

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