Quel étrange voyage que ce
Midgard, second véritable album des Italiens d'
Holy Shire. Voguant sur les eaux troubles d'une expression difficilement définissable, il nous emmène au gré de courants tantôt paisibles, tantôt plus tourmentés. Indéniablement habité par une âme éplorée, propre à ces mouvances Gothique et mise en exergue par ces atmosphères lancinante, ces claviers, ces flutes et ces voix féminines, mais aussi pourvu d'une certaine grandiloquence inhérente au
Metal Symphonico-mélodique dit "à chanteuse", cet opus possède également une facette âpre défendu par certains riffs de guitares particulièrement Heavy, voir même
Power Metal dès lors que cette batterie nous offre la vivacité de ces martèlements véloce de double grosse-caisses. Un peu à l'instar de leurs compatriotes d'
Evenoire en somme. Mais n'allons pas trop vite en besogne et reprenons du début.
Né en 2009 sous l'impulsion de Massimo "The Maxx" Pianta, le groupe débute avec un objectif des plus louables, celui de composer un
Metal original animé d'un souffle épique et symphonique. À l'été 2010, la formation enrichie son propos de flûtes et de chœurs féminins lui donnant un aspect à la fois plus folklorique mais aussi plus mélancolique. Ainsi pourvu de cette touche de magie et de féerie supplémentaire, elle sort une première demo,
Moonrise, en 2010 bientôt suivi, un an plus tard, d'un EP baptisé
Pegasus. En 2013 quelques changements s'opèrent au sein de sa structure puisqu'elle recrute un nouveau bassiste ainsi qu'une nouvelle choriste argentine. Il faudra attendre 2014 pour voir enfin un premier véritable album sortir.
Midgard.
Maintenant que les présentations sont faites délectons-nous d'un attachant
Gift of Death ou d'un intéressant
Overlord of
Fire aux accélérations séduisante. Apprécions à sa juste valeur un remarquable
Holy Shire, un admirable
Winter Is Coming dont le texte a été inspiré par la saga "Game of
Thrones" ou encore, par exemple, un attachant Holy
War.
Disons aussi quelques mots sur l'alternance salutaire de ces chants féminins. Parfois très doux, très éthérés ou même très opératiques, ils revêtent aussi souvent un aspect beaucoup plus âpre. Cette opposition n'est, certes pas, nouvelle et constitue même un procédé ultra éculé dans les genres défendus, autrefois, par, par exemple, Theatre of
Tragedy. Il n'en demeure pas moins qu'ici, une fois encore, la méthode demeure efficace nous transportant suffisamment pour nous séduire.
Bien évidemment l'œuvre n'est pas exempte de défaut et elle ne saura pas toujours nous convaincre pleinement. Comme par exemple sur certains passages inutilement alambiqués et légèrement confus. Une complexité et un désordre mis encore en exergue, aussi, par cette insistance à vouloir absolument intégrer ces flûtes en des endroits où parfois leurs présences ne se justifient pas nécessairement.
Midgard est donc un premier pas très intéressant, et très encourageant, qui devrait cependant, parfois, davantage miser sur la simplicité. Rien d'insupportablement rédhibitoire néanmoins et le plaisir né de l'écoute demeure suffisamment intact pour goûter pleinement à ce premier effort des Italiens d'
Holy Shire.
Que leur manque-t-il pour dépasser le seuil du 14/20 (qui est déjà une note confortable) ? Une complexité orchestrale à mieux maîtriser sans doute, même si l'écoute s'avère tout de même assez agréable ? Mais, je me trompe peut-être!
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