The Last Horizon

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17/20
Nom du groupe Imperia
Nom de l'album The Last Horizon
Type Album
Date de parution 26 Mars 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album18

Tracklist

DISC 1
1.
 Dream Away
 05:54
2.
 Starlight
 05:26
3.
 To Valhalla I Ride
 06:10
4.
 Flower and the Sea
 05:31
5.
 Blindfolded
 04:57
6.
 While I Am Still Here
 07:43

Durée totale : 35:41



DISC 2
1.
 Only a Dream
 04:33
2.
 Where Are You Now
 04:52
3.
 I Still Remember
 04:58
4.
 Dancing
 04:55
5.
 My Other Half
 05:04
6.
 One Day
 04:41
7.
 I Send You My Love
 04:14
8.
 Let Down (Piano Version)
 03:43

Durée totale : 37:00

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Imperia


Chronique @ ericb4

05 Avril 2021

Une pièce d'envergure cristallisant un retour en grâce du quartet néerlandais...

Depuis la cofondation de son groupe, Imperia, avec le polyvalent batteur Steve Wolz (Deinonychus, Halgadom, ex-Kingdom Of Salvation, ex-Angel, ex-Sahara Dust...), voilà déjà 18 ans, les événements se sont succédé à la vitesse grand V pour la talentueuse, expérimentée et sculpturale contralto Helena Iren Michaelsen (Angel, ex-Trail Of Tears, ex-Sahara Dust)...

Après un tâtonnant « The Ancient Death of Qetesh » (2004), un mémorable « Queen of Light » (2007), un subtil « Secret Passion » (2011), un ensorcelant « Tears of Silence » (2015) et un intrigant « Flames of Eternity » (2019), et ce, parallèlement aux réalisations d' Angel, son projet metal symphonique duquel émana notamment un dantesque « A Woman's Diary - Chapter II » (2020), la belle n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Aussi, nous gratifie-t-elle, un an plus tard à peine, d'un sixième et double-album studio sous la bannière d'Imperia, « The Last Horizon » ; une galette généreuse de ses 72 minutes, signée, comme quatre de ses cinq prédécesseurs, chez le puissant label allemand Massacre Records. Un concept pour le moins ambitieux ayant pour corollaire l'indéfectible énergie créative d'un quartet au top de sa forme.

Dans ce dessein, une refonte partielle du line-up, et non des moindres, s'est opérée. Si, auprès d'Helena se trouvent à nouveau agrégés les talents du guitariste Jan ''Örkki''Yrlund (Prestige, Satyrian, ex-Danse Macabre, ex-Lacrimosa...) et du bassiste Gery Verstreken (Ostrogoth, ex-Angel, ex-Nightqueen...), Steve Wolz, lui, quitta il y a quelques mois seulement le navire, remplacé tambour battant par Merijn Mol (Satyrian, ex-Danse Macabre...) derrière les fûts. De cette étroite collaboration naît une œuvre rock'n'metal symphonique gothique et progressif aussi épique et pugnace qu'élégante et éclectique, un brin romanesque et des plus émouvantes, dans la lignée atmosphérique et rythmique de ses devancières, non sans quelques sonorités cinématiques et folk moins latentes qu'à l'accoutumée au programme pour compléter le tableau.

Un opulent et luxuriant opus jouissant d'une production d'ensemble d'excellente facture, à commencer par la qualité de ses arrangements orchestraux, à nouveau laissés aux petits soins du claviériste/guitariste et vocaliste Oliver Philipps (Angel, Everon, Phantasma, Satyrian, guest chez Delain, Serenity...), ce dernier ayant produit quelques albums de Delain, Ad Infinitum, Wolverine, et Imperia. S'observe parallèlement un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et orchestrations, signé Jacob Hansen, pluri-instrumentiste/vocaliste (Pyramaze, Invocator, ex-Anubis Gate...) et ingénieur danois, connu pour avoir mixé/mastérisé certains des albums d' Avantasia, Delain, Diabulus In Musica, Epica, Evergrey, Kamelot, Sirenia... sans oublier Imperia sur les quatre dernières de leurs six offrandes. Il semble dès lors qu'Helena et ses acolytes souhaitent désormais porter l'estocade, au point de caresser l'espoir de confirmer, s'il était besoin, le groupe en qualité de référence incontestée du genre...


D'entrée de jeu, le combo délivre une sidérante force de frappe mêlée de prégnantes séries d'accords, à l'image de celles qu'il a su si bien nous concocter lors de ses périodes fastes. Aussi, c'est d'un battement de cils que l'entêtant refrain mis en exergue par les poignantes envolées lyriques de la sirène nous happera sur le théâtral et tubesque mid/up tempo « Dream Away », nous ramenant par les grisantes oscillations de sa ligne mélodique quelques années en arrière, à l'ère d'un captivant « Queen of Light ». Difficile également de se soustraire aux assauts répétés de la sanguine rythmique et aux grisants changements de tonalité de « Only a Dream », un époumonant et intrigant méfait teinté de subtiles variations atmosphériques, à l'instar de « Flames of Eternity ». Dans cette énergie, on ne saurait davantage éluder « Flower and the Sea » eu égard à la soudaineté de ses accélérations rythmiques et à ses enchaînements intra piste des plus sécurisants, dont la chatoyante ambiance nous ramène à celle d'un envoûtant « Tears of Silence », et la délicate instrumentation celtique aux derniers élans d' Eluveitie. Et comment passer outre « One Day », mid/up tempo aux riffs aussi engageants que massifs, tels qu'un ensorcelant « Secret Passion » aurait pu nous octroyer ? Doté de breaks opportuns prestement soufflés par de bondissantes reprises sur la crête d'un refrain catchy encensé par les félines et limpides ondulations de la belle, nul doute que l'échevelant manifeste dispose de l'arsenal requis pour se placer dans le quartet de tête des pistes aptes à nous retenir plus que de raison.

Quand les coups de boutoir se font un poil moins saillants, moins véloces, le spectacle tient là aussi toutes ses promesses. Ainsi, on ne mettra qu'une poignée de secondes pour se voir imprégné par les vibes enchanteresses insufflées par l'''eluveitien'' « Starlight », troublant mid tempo metal symphonique aux touches prog et folk auxquelles on ne s'attendait pas et du plus effet. Autre hit en puissance à mettre à l'actif de la troupe batave, que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de goûter à nouveau à cette ronde de saveurs exquises. Dans cette mouvance, s'inscrit « To Valhalla I Ride », autre mid tempo aux effluves celtiques et aux puissants et métronomiques claquements de tambour, jouant à plein sur les effets de contraste atmosphérique et vocal ; une gorgonesque ambiance s'intercalant au cœur d'un radieux paysage de notes au moment même où les claires inflexions de la belle n'ont de cesse de faire front aux growls ombrageux d'une bête revêche. Quelques libertés seront également de mise à la lumière de « Dancing », un mid tempo aussi étourdissant qu'énigmatique, dévoilant d'inattendues et pour le moins délicieuses sonorités japonisantes, encensé par les sensuelles oscillations d'une frontwoman bien habitée, elles-mêmes calées sur une mélodicité toute de nuances vêtue.

L'aficionado de moments intimistes ne ressortira guère plus indemne de la bataille, nos compères lui ayant mitonné les plus séduisants des harmoniques de leur cru, lui adressant alors leurs mots bleus les plus sensibles, et ce, selon un regard pluriel. En premier lieu, dans un registre mélodico-symphonique classique. Ce qu'illustre, d'une part, « Where Are You Now », somptueuse et touchante ballade atmosphérique ensemencée de fines gammes échappées du maître instrument à touches, glissant le long d'une radieuse rivière mélodique et mise en habits de soie par les poignantes modulations de la maîtresse de cérémonie. Quant à la ballade à la colorature opératique « My Other Half », elle ne saurait davantage laisser de marbre le chaland friand d'espaces tamisés. Ouvrant peu à peu ses ailes, ce poignant low tempo syncopé laisse entrevoir un spectre vocal élargi d'un octave de la part de la diva ainsi qu'un frissonnant solo de guitare de la trempe d'un Lanvall (Edenbridge), rien de moins.

La troupe aurait quelques surprises de cet acabit en réserve, et non des moins émouvantes... Ainsi, on entrera littéralement en transe sous le joug d'hypnotiques incantations en voix de poitrine semblant émaner du fond des âges à l'aune de « I Send You My Love », mystérieux et pénétrant low tempo rock symphonique aux relents roots. Par ailleurs, dans un souci de diversification de ses ambiances, la troupe a opté pour une revisite de la ballade « Let Down », extraite de « Secret Passion », ici dispensée en un gracieux piano/voix à l'exclusion de tout autre artifice. Pétri d'élégance, cette fois mâtiné d'authenticité, tout en sauvegardant sa ligne mélodique originelle, l'instant privilégié ainsi dépoussiéré pourrait bien, tout comme ses versions antérieures, mettre en échec toute tentative de résistance à son assimilation. Assurément l'un des secteurs les plus enchanteurs du déjà luxuriant répertoire du combo batave...

Mais c'est surtout dans le registre des pièces en actes metal symphonique progressif que la troupe serait au faîte de son art. Et si l'on ne devait en retenir qu'une, ce serait assurément « While I Am Still Here » ; une féline et sculpturale fresque dans le sillage d'un addictif « Broken Wings », qui, en déroulant ses 7:43 orgiaques minutes, se charge en émotions au fil de la graduelle et pénétrante densification du corps orchestral. Mis à l'honneur par les sidérantes montées en voix de tête de la déesse, sous couvert d'arrangements instrumentaux de fort bon aloi, enjolivé d'un bref mais vibrant solo de guitare et de délicats arpèges au piano, les arguments du collectif sont loin de manquer à l'appel pour nous faire comprendre que l'on détiendrait peut-être là le masterpiece de l'opus.

Dans cette énergie, pourtant moins opulentes, d'autres ogives de nature metal symphonico-progressives auront elles aussi raison des plus tenaces des résistances. Aussi, conjuguant lui aussi habilement le Yin et le Yang, le tempétueux et néanmoins élégant cinématique et folk symphonique « Blindfolded » n'en est pas moins un modèle de progressivité. D'autre part, dans une lignée romantique, l'émotion sera assurément au rendez-vous de nos attentes à l'aune de « I Still Remember », ballade progressive à la basse ronronnante, un tantinet vrombissante, recelant d'insoupçonnées montées en régime du dispositif instrumental parallèlement aux soufflantes impulsions de la princesse, cette dernière s'autorisant alors à tutoyer les notes les plus haut perchées avec une confondante maestria.


Pour son retour, le quartet néerlandais nous livre une galette aussi variée eu égard à ses atmosphères et exercices de style que goûteuse, profonde, et sans l'ombre d'une fausse note, en témoignent ses sillons mélodiques aptes à aimanter le pavillon sans avoir à forcer le trait, l'invitant même, bien souvent, à une remise en selle sitôt l'ultime mesure du skeud évanouie. Et ce, non sans quelques prises de risques inscrites au cahier des charges, au demeurant parfaitement assumées et sous contrôle du pointilleux combo. Aussi, en dépit du caractère éminemment classique de l'offrande, à l'issue de la traversée, l'attention du plus intransigeant des tympans ne saurait être affadie.

Bien plus qu'une synthèse d'un passé magnifié, ce sixième set de compositions est allé jusqu'à l'exploration d'inédites sonorités, transpirant alors la féconde inspiration mélodique et harmonique de ses auteurs ; sans omettre la frissonnante empreinte oratoire d'une Helena désormais vissée au trône des grandes, des très grandes divas de ce registre. Bref, une pièce d'envergure, techniquement éprouvée, à la logistique aboutie, d'une charge émotionnelle difficile à endiguer et infiltrée d'un soupçon d'originalité, contribuant à asseoir définitivement cette pointure parmi les cadors du metal symphonique à chant féminin. Le bâton de maréchal de la formation batave, en somme...

Note : 17,5/20

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