La vocaliste norvégienne Helena Iren Michaelsen n'est pas tout à fait une inconnue en ces terres consacrées dévolues aux
Metal Symphonico-Gothique à chanteuse. En des temps aujourd'hui révolus elle fut, en effet, la voix céleste initiale des Bataves de
Sahara's
Dust. Ce groupe dont il est de notoriété publique qu'il fut les premiers pas de musiciens qui allaient bientôt se rebaptiser
Epica, un patronyme inspiré par l'un des albums de
Kamelot; remplacera finalement cette voix noroise par celle mezzo-soprano de la néerlandaise Simone Simons.
Plus tard la
Diva au timbre angélique scandinave prit part à quelques unes des œuvres les plus emblématique de la formation affiliée Gothique,
Trail Of Tears, avant, une fois encore, d'abandonner l'embarcation pour barrer ses propres navires. Ces esquifs prirent le nom d'
Angel, mais surtout d'
Imperia dont ce
Secret Passion est le troisième album.
Comme à l'accoutumée lorsqu'il s'agira d'évoquer les talents musicaux de charmantes demoiselles, les observateurs limités ne pourront s'empêcher de commencer par épiloguer sur l'apparence attrayante d'une plastique avantageuse. Un tel procédé, en plus d'être bêtement sexiste, est totalement ridicule. Il est surtout totalement inutile puisque ces attraits avenants n'augurent absolument pas des vertus d'une expression artistique soumise aux mêmes exigences de qualité que celles d'autres exempte de femmes. Ainsi, votre modeste serviteur ne s'abaissera donc pas à commenter le physique, pourtant plaisant, de cette noroise, et ce, même si, semble-t-il, cette tendance à mettre en exergue sa plastique est un procédé dont la demoiselle, visiblement, joue .
Cet aparté clos, il convient alors de parler du contenu strictement artistique de cet album. Dans les entrelacements caractéristiques d'une expression où l'aspect à la fois
Metal, Symphonique et aussi, parfois, subrepticement Gothique s'entremêlent,
Imperia nous propose d'errer en des contrées à la fois grandiloquentes, sans être trop solennelles, à la fois énergiques, sans être trop ennuyeuses, mais à la fois aussi mélancoliques, sans être trop marquées. Le résultat nous offre quelques moments séduisants qui, sans toutefois renouveler un genre archi connu, demeure agréable (Touch of your
Hand,
Secret Passion, Fragile, mais encore, par exemple, un
Greed dans lequel Helena tente quelques envolées lyriques que l'on pourrait croire soufflées par
Tarja Turunen). Il convient de noter ici, et à cet instant, que si Helena s'élève parfois aux notes célestes propres aux cantatrices, ses chants demeurent bien davantage, et bien plus souvent, ancrés en des intonations aux hauteurs mesurées. Se délestant d'une emphase pompeuse souvent superflue, ils gagnent donc délicieusement en chaleur, et en expressivité, ce qu'ils perdent en majesté vaine.
Malheureusement, côtoyant ces titres enthousiasmants donnant naissance à nos ressentis satisfaits, d'autres viennent, quant à eux, enlaidir cette fresque dont la beauté nous avait, jusqu'alors, dissimulé le terrible secret. Il règne, en effet, en cette toile, quelques sujets d'une fade banalité. Ces morceaux stéréotypés, sacrifiant aux poncifs indissociables du genre, modérant suffisamment les prémices d'un enivrement naissant, laissent à nos esprits indécis le désarroi d'un embarras amer (
Out of Sight,
Let Down, Like
Rain, Missing at All...).
Ajoutons à cette incertitude, quant à nos convictions sur cet opus, que
Mistress est de nature à faire basculer nos doutes vers de dangereuses certitudes. Cette chanson Dance
Floor Electro, outre la voix d'Helena, est juste douloureusement désagréable.
En conclusion, Secret Of Passion est une œuvre à plusieurs facettes. Une émouvante nous proposant un voyage satisfaisant. Et une autre dans laquelle le plaisir s'amoindrit, conséquence d'un traditionalisme un peu trop ordinaire se sacrifiant aux poncifs Metalo-Gothico-Symphonico musicaux de manière un peu trop conventionnelle.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire