The June Frost

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17/20
Nom du groupe Mournful Congregation
Nom de l'album The June Frost
Type Album
Date de parution 20 Janvier 2009
Style MusicalDoom Funéraire
Membres possèdant cet album28

Tracklist

1. Solemn Strikes the Funeral Chime 03:52
2. White Cold Wrath Burnt Frozen Blood 17:03
3. Descent of the Flames 09:01
4. The June Frost 04:25
5. A Slow March to the Burial 06:50
6. The Februar Winds 02:54
7. Suicide Choir 12:59
8. The Wreath 03:16
Total playing time 1:00:20

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Mournful Congregation


Chronique @ Krokodebil

28 Juin 2009
Voilà, je viens de finir ma première écoute complète de cet album. Un album qui tombait à point nommé pour ce qui s'annonce être une bonne soirée de merde, mais là n'est pas le sujet.
L'étiquette "Doom Funéraire" annonçait déjà la couleur d'un album à manipuler avec précaution, à ne pas mettre en toutes les mains et à n'écouter qu'en de propices occasions, ce que j'ai donc fait. Résultat sur mon moral : une envie de chronique d'un côté, un marasme et un défaitisme impressionnants par ailleurs.

Venons-en aux faits.

L'album s'ouvre sur un morceau assez court pour ce type de musique, un instrumental introductif magnifique aux accents prononcés de Skepticism. Un glas résonne quelques instants et les guitares lentes, lourdes et prenantes nous embarquent pour ce genre de voyages que proposent les albums de Funéraire : une évocation de l'au-delà, du plus profond désespoir et de la solitude.
Vient alors le second morceau, le pachydermique White Cold Wrath Burnt Frozen Blood, qui assène des riffs d'une lourdeur et d'une lenteur implacable, parsemés de gémissements et grognements sépulcraux. Puis changement de rythme et apparition du texte, sorte de poésie prosaïque délivrée en murmures et en grognements sur fond de lancinantes pointes instrumentales. Le morceau passera par divers rythmes et tiroirs et s'achève en 17 minutes dans un fondu très soigné. Le texte parle curieusement de soleil, de feu, même si le froid et le silence restent évoqués.
Descent of the Flames est un morceau de format plus académique et plus accessible, un peu plus de 9 minutes "seulement". On retrouve encore une fois cette lenteur caractéristique du genre. L'intro se fait plus courte et le texte nous est délivré. Le feu est encore là, omniprésent. On devine alors quelques pensées induites par le titre de l'album, et l'oxymore frappant de ce "givre de Juin" opposant feu et eau, froid et chaleur. Le morceau quant à lui nous amène dans des passages étranges et instrumentaux, calmes et balancés, repris vigoureusement par les guitares et les râles profonds. Il y a une sorte de puissante montée qui s'achève dans un final magnifique, avant de redescendre mélodieusement et doucement avec une simple guitare non saturée.
Cette même guitare ouvre le morceau-titre, "The June Frost**". Un morceau là encore bien court, alors qu'on attendait peut-être LE morceau phare de l'album. Il se révèle d'une beauté et d'une mélancolie incroyables. D'inspiration plus heavy (on peut songer à quelques Candlemass période Nightfall ou à de vieux Solitude Aeturnus). Les guitares nous emmènent avec ce fabuleux instrumental dans de puissants soli aigus, assez techniques mais pas étalages de prouesse non plus. Un morceau qui apparaît alors comme une sorte d'éclair lumineux, de soleil fugace, dont la lumière rougeoie devant la mort ... "Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige" comme dirait Baudelaire. Et ce morceau est une véritable Harmonie du Soir il est vrai, il reste longtemps en tête, bien après l'écoute de l'album, du haut de ses 4 minutes 25.
Il laisse place à un morceau terrible "A Slow March To The Burial", dont le titre parle de lui-même. On assiste ici à l'enterrement d'un père par son fils, qui se retrouvent unis par la mort, comme en témoignent les paroles "A father to a son and a son to a father / Now claimed by the coldest hand of death". Encore une fois, on remarquera que le texte est particulièrement soigné. A la moitié de ce texte une série de riffs pulsatiles est donnée, simulacres de la lente procession du cortège funéraire. Le morceau se terminera avec une répétition sentencieuse "Funereal they march" ...
Un nouveau morceau court interrompt alors le cours de l'album; 3ème instrumental, "The Februar Winds" est un morceau qui, comme son nom semblait le laisser présager, est plus ambiancé et atmosphérique que les autres. Les claviers se supplantent un temps aux lourdes guitares - qui ne sont pas absentes pour autant - et on revient à nouveau à quelque chose rappelant typiquement Skepticism, mais sur un tout autre format de chanson. Cette évocation hivernale du mois de Février, tandis que l'album lui se passe bel et bien en Juin s'il on en croit le titre, est tout à fait glaçante.
L'avant dernier morceau, et dernier possédant un texte, arrive sur un riff très marqué bien que très lent, toujours. Ici, on parle de solitude, de décadence. Le soleil n'est plus ce qu'il était, et idem pour la lune. Le narrateur est seul parmi des statues, dans un immense jardin en décrépitude. Une litanie se murmure parmi les vibrations et l'on songe au suicide. Ce suicide qui serait délivrance, libération. Ce lieu est gorgé des mémoires des nombreux lâches, des nombreux braves qui y ont succombé.  Dans ce morceau on assiste notamment à une belle accélération du rythme, la batterie se prenant alors en roulements rapides de grosse caisse, avant de laisser place aux guitares seules. Le morceau redémarre alors avec vigueur, délivrant la suite du texte et un ou deux soli très bien exécutés. La mort clôt donc ce morceau, après le jugement du chœur, dans une espèce de halo de douceur mélancolique et amère, aux sonorités acoustiques.
L'album se conclut alors sur un dernier instrumental, The Wreath (= couronne funéraire). Un morceau de riffs lourds et placides, arrivant et repartant en fondus, retournant dans l'obscur brouillard aveuglant de la pochette quasi immaculée de l'album.

Cet album est donc une grande réussite du genre, particulièrement travaillée et soignée, aux textes superbes mais aux morceaux laissant la part belle aux instruments et à une certaine technicité.

5 Commentaires

6 J'aime

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Krokodebil - 06 Juillet 2009: de rien ^^ je n'ai jamais eu l'occasion de participer à un concert de doom, encore moins de funéraire, mais j'ai du mal à envisager comment cela pourrait rendre ^^
djcashmatix - 04 Fevrier 2010: a ecouté avec précaution mais un bon album,certes bien funéraire mais bon
Waltari13 - 21 Décembre 2013: Concernant l'oxymore du titre, ce n'en est pas une. C'est juste que le groupe est Australien et que le mois de Juin est en plein dans ce qu'on appelle "l'hiver austral"! C'est donc bien de givre que l'on parle !
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