Antimatter n’est pas spécialement un groupe que l’on penserait retrouver sur
Spirit Of
Metal. Alors, bien sûr, il fut un temps où la formation comportait dans ses rangs l’ex bassiste d’
Anathema, Duncan Patterson. D’où la filiation. Mais il a quitté le navire en 2005 pour former
Alternative 4 et c’est Mick
Moss, à l’origine lui aussi d’
Antimatter qui tient la barre depuis avec un Line Up à géométrie variable suivant les albums et les tournées.
The Judas Table est le sixième opus du groupe qui, comme les deux précédents, sortira sur
Prophecy Productions, grand pourvoyeur de musique atmosphérique dans l’âme.
Comme pour les autres opus,
Moss tire les paroles de ses expériences personnelles et définit celles de
The Judas Table ainsi : C’est un album concept qui explore l’énergie résiduelle négative dans la psyché après être tombé dans et hors une relation avec une personnalité toxique, et examine également l’élément moteur derrière la trahison, le mensonge et la manipulation ...
Tout un programme...
L’artwork de Mario Sánchez Nevado est né, là aussi, d’une idée de
Moss qui voulait deux êtres humains sans genre, très proches l’un de l’autre au niveau du look et de la posture et s’embrassant. Nevado a ajouté des camisoles aux deux personnages, le tout sur un fond rouge dégradé.
Et pour ce qui est de la musique,
Antimatter n’a pas fait de révolution et reste donc proche d’
Anathema dans la façon de composer et d’aborder certains titres (
Stillborn Empires, Little Piggy, Can of Worms,
The Judas Table). La musique est donc en majorité acoustique, lente, portée par la voix mélancolique et souvent plaintive dans les graves de
Moss. Celle-ci est quelquefois agrémentée d’effets (de l’écho sur Black Eyed Man et Little Piggy). Certains titres comportent des choeurs féminins (Little Piggy), parfois lyriques (Stillboen Empires).
Outre les instruments acoustiques habituels utilisés par
Antimatter, certaines parties bénéficient de quelques adjonctions un poil surprenantes de type Electro comme la déformation de la voix sur Black Eyed Man. Contrairement à l’album
Planetary Confinement qui reste le chef d’oeuvre du groupe et un monument de tristesse, on retrouve autre chose que de la guitare acoustique. Certaines rythmiques sont bien saturées (
Killer,
Stillborn Empires) et les claviers aériens qui accompagnent les parties calmes sont loin de faire de la figuration. A ceci s’ajoute un violon sur les titres les plus mélancoliques, calmes et émouvants où la voix torturée de
Moss fait merveille. Ces morceaux sont les plus proches de Planetary (Comrades,
Hole, Goodbye).
Et lorsque la guitare se fend de quelques soli pour le coup bien metalliques et saturés, ça reste toujours très mélodique avec quelques accélérations bien senties (Black Eyed Man, Can of Worms).
On notera une coupure surprenante sur
Stillborn Empires, divisé en deux par un blanc de quelques secondes et qui repart de plus belle en flirtant avec le
Metal Symphonique à chanteuse (la voix lyrique décrite plus haut).
L’album se termine par un Goodbye poignant, la voix accompagnée d’une guitare seule.
Le groupe définit sa musique comme étant mélancolique, Progressive et Electro. Pourquoi pas puisqu’on retrouve effectivement un peu de tous ces styles dans cet opus. Mais la musique d’
Antimatter dépasse de loin toutes ces étiquettes pour former quelque chose d’unique. La façon de composer de
Moss et sa voix ont le don de nous transporter loin dans un univers ou règnent la mélancolie et la tristesse.
The Judas Table est à découvrir un soir d’Automne au coin du feu lorsque la pluie cingle les vitres et que le vent s’engouffre entre les arbres...
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