Alors que le duo
Moss-Patterson semblait fonctionner à merveille, Duncan Patterson (ex-
Anathema) décide de quitter le navire dépressif pour en fonder un nouveau intitulé "
Ion". Que pouvait donc faire Mick
Moss tout seul? Alors que l'on s'appretait à enterrer
Antimatter un peu trop vite,Mick annonce la sortie d'un nouvel album : "
Leaving Eden". Pour réaliser cet album, Mick a conservé Rachel Brewster (violon), Ste Hughes (basse) et Chris Phillips (batterie) et a reçu l'aide précieuse de Danny Cavanagh (guitare leader d'
Anathema). Un line-up de rêve me direz-vous, mais comment faire pour remplacer la présence de Patterson, génie du son et de la composition qui avait déjà laissé un énorme vide lorsqu'il avait quitté
Anathema.
Eh bien il se trouve que
Moss a tout compris à la musique, en effet on ne peut pas continuer de jouer dans le même registre lorsqu'il manque une pièce maitresse. Il a donc décidé de plonger
Antimatter dans une ambiance moins Trip-Hop et plus
Dark Rock progressif. On pourrait penser à une pale copie d'
Anathema mais cet album possède vraiment une identité, la voix de
Moss nous fait découvrir un chant-parlé riche en émotions faisant parfois penser à la voix de Aaron Lewis (
Staind). Le tempo général de l'album est assez lent afin que la mélodie s'installe progressivement dans notre tête, ce style nous fait repenser à Pink Floyd, surtout au niveau de la guitare de Danny, toujours aussi proche du jeu de Gilmour (jeu aigü en insistant sur chaque note). L'ambiance sonore est très dépressive, il est conseillé de bien se connaitre lorsque l'on écoute cet album sinon on se surprendra à verser quelques larmes en écoutant "The
Freak Show" par exemple.
Nous entrons donc dans un art sombre dans lequel
Antimatter décide de tracer une nouvelle ligne de son existence, abandonnant une bonne partie des ambiances des albums précédents, comme si le groupe quittait son
Eden. Cette piste éponyme est d'ailleurs un condensé d'atmosphère chaotique, de sensibilité, la guitare y est plus imposante faisant penser au morceau "Hey you" de Pink Floyd. Les ballades telles "Fighting For A
Lost Cause" reposent l'esprit en laissant place à la face acoustique du groupe, toujours aussi bien maitrisée. Cet album possède donc une harmonie sonore différente de ce qu'avait pu nous composer
Antimatter, cela permet au groupe de respirer un nouvel air, de ne pas s'enfoncer dans un cercle vicieux en répétant sans cesse le même style musical.
Personnellement je trouvais qu'
Antimatter finissait par tourner un peu en rond et ce "
Leaving Eden" est un véritable électrochoc surprenant, un coup de maitre que je n'attendais pas. Comme quoi, même si Patterson est un génie, il sait partir pour mettre en évidence d'autres prodiges tel Mick
Moss ou Danny et Vincent Cavanagh quand il a quitté
Anathema. En tout cas cet album prouve bien qu'
Antimatter est loin d'être mort, au contraire la vraie vie commence après avoir quitté l'
Eden...
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