Trouver un nom sonnant un tant soit peu original et frais pour une formation récente de death metal peut s’avérer une gageure. Certains groupes évitent cette recherche ardue en allant piocher leur patronyme dans le répertoire de groupes légendaires.
Revel In Flesh, originellement crée en 2011 dans la ville allemande de Schwäbisch Gmünd, a trouvé le sien dans le chef-d’œuvre séminal d’
Entombed, Left
Hand Path. Portant ce nom comme une estampille, le groupe, formé principalement autour de Haubersson (basse, guitare, voix) et Maggeson (batterie, guitare), se spécialise dans le death metal suédois old-school.
Repéré par les écuries FDA Rekotz puis
Cyclone empire, le groupe a dès lors publié 4 albums et une foultitude d’EP et de splits dont les titres furent compilés sur le recueil Relics of the
Deathkult. Si les 3 premiers albums présentaient un swedeath relativement pauvre en originalité constraté par une puissance indéniable et un réel souci de bien faire, le 4ème album
Emissary of All Plagues (2016) se parait d’atours plus mélodiques, avec un rendu ma foi plutôt honorable.
Fidèle à sa productivité déchaînée,
Revel In Flesh revient en 2019 chez
War Anthem Records en quintet pour la sortie de
The Hour of the Avenger. Alors, que doit-on attendre des 11 titres de cette galette ?
En terme de satisfaction, les Allemands ont conservé intacte leur qualité d’interprétation, entérinée par le mixage/mastering efficace quoiqu’un peu trop lisse du fidèle Dan Swäno. Dès l’entame du titre éponyme introductif, on retrouve le riffing purement suédois du combo, avec ce gros supplément mélodique qui semble être leur leitmotiv actuel. Tout est bien en place, même un peu trop.
Confirmation faite sur les titres suivants : My
Trial,
Blood Oath, Pervertin Speed
Kill, The Wayfarer et The Nihilistic Nothingness. Cependant, la linéarité des compositions parvient difficilement à garder entière l’attention de l’auditeur, le riffing et les rythmes étant vraiment trop communs, trop mous, sans âme. L’apogée de la platitude est atteinte avec l’insipide
Skull Sacrifice, aussi émoustillante qu’un discours de Balladur. Si Deathblow redonne de l’espoir par son tchouka tchouka agressif, l’impression d’avoir entendu mille fois ce morceau auparavant vient doucher rapidement l’enthousiasme.
Le groupe diversifie son propos avec deux titres plus lourds mais se fourvoie à moitié car si Sky
Burial offre un contraste agréable dans sa progression,
Nightbreed est triste comme une pluie d'été et s’étire inutilement au long des 6 minutes pénibles à supporter.
Et la reprise finale de Motörhead ne parvient pas non plus à remonter le moral du chroniqueur, la fougue de la bande à Lemmy se retrouvant curieusement aseptisée.
Voici donc le premier album de cette formation qui me déçoit réellement. Si j’ai pu me montrer indulgent sur les efforts précédents qui, sans être des coups d’éclat, possédaient leurs bons moments, ici tout est noyé dans une banalité affligeante. L’interprétation a beau être de qualité, on s’ennuie royalement et il m’est arrivé de couper les morceaux avant la fin, chose que je ne pratique que très rarement. Le groupe se fourvoie à mon avis dans cette surenchère mélodique qui montre cruellement ses limites ici. Et l’artwork générique, tout en tons rouges, du pourtant doué Juanjo Castellano confirme hélas cette impression négative.
Revel In Flesh, malgré les compétences musicales indéniables de ses membres, n’a jamais su se différencier pleinement de ses concurrents officiant dans un swedeath de qualité mais sans personnalité (
Corrosive Carcass,
Puteraeon par exemple). Si on pouvait les qualifier de
Dismember du pauvre, ce n’est pas en jouant les
At The Gates de seconde zone qu’ils vont se démarquer davantage.
A merde... je l'attendais.
Emissary of all Plagues est celui que je préfère de loin, et là tu me ponds une déception. Affaire à suivre....
Ouais très banal, c'est ça qui arrive quand on sort un album à tous les 2 ans sans avoir le talent de Morbid Angel ou Immolation.
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