S'étant fait remarquer avec le prometteur EP
Victim of the Blade, dont la pochette évoquait indiscutablement les œuvres des canadiens d'
Exciter, les allemands de
Vulture sortent en cette fin d'été 2017 leur premier album. Nous voici donc revenus dans la première moitié des 80's, période où le speedmetal faisait rage sur les platines vinyles d'antan. L'époque des
Agent Steel,
Exciter,
Acid,
ADX,
Anvil,
Raven,
Helloween première mouture et autres formations débridées de part et d'autre de l'Atlantique.
Le quatuor bardé de cuir et de clous (les photos sont à ce titre totalement dans l'esprit) a signé chez High Roller Records dès son premier E.P. et a confié le mix à Patrick W.
Engel (
Stallion,
Ambush, pour rester dans le même style), donnant à ce premier full lenght une coloration divinement traditionnelle (miam, les frappes du batteur/guitariste Genozider sur les peaux, sans compter le bruit du diamant qui introduit "
Vendetta"). Les clichés sont ici légion :
Vulture définit comme du "
High Speed Metal" sa musique, des rasoirs ou des couteaux sont dessinés pour désigner qui fait les soli entre Outlaw et Genozider dans le livret, des paroles à faire retourner en primaire
Exciter, des vocaux scandés lors de refrains accrocheurs en diable, un foisonnement complètement jouissif lors des parties les plus endiablées, des petits cris stridents de
Steeler, en passant par une pochette dont le personnage hors champ revoie à certaines pochettes bien connues des "speedos", tout y est. Bref, de quoi faire passer
Ranger pour des hipsters ou les tarbais d'
Iron Slaught pour des futuristes.
Le pire, c'est que cela fonctionne. Diablement même. Les amoureux de roulements de toms adoreront "Clashing Iron", "
Cry for Death" ou "
Adrian's Cradle". Les thrashers se délecteront du début de "Electric Ecstasy", et des tempi speedés d'un ensemble dynamique porté par une batterie lourde mixée en avant. Et les fans de heavy apprécieront les petites références Maideniennes (période glorieuse) disséminées ça et là. "
Triumph of
The Guillotine", par exemple, est foisonnant d'idées,
Vulture ne s'attardant jamais sur un riff aussi bon soit-il, et défouraille sans pitié sans crier gare, à base de rythmiques plombées ("Electric Ecstasy" et ses parties de guitares incisives) et de leads NWOBHM. "Paraphiliac", bien furieux, reste un poil moins marquant toutefois, mais c'est pour chipoter, tant
The Guillotine doit être pris dans son ensemble. Egalement, il est à noter que le chant débridé bourré de réverb' pourra ne pas convenir à tous, écoute préalable conseillée donc.
Adeptes d'originalité, passez votre chemin.
Vulture n'a cure de modernité, et capitalise sur l'engouement assez récent porté à d'autres formations purement speedmetal, avec un côté brut revendiqué. Si on est parfois à la limite du thrash par des tempi débridés,
Vulture reste coloré heavy par des soli mélodiques réussis, et des parties entraînantes aérant le tout. Entrecoupés d'interludes d'ambiance là aussi bien trouvés,
Vulture propose un album totalement ancré dans les années 1983-85, et si le genre fut rapidement noyé dans d'autres styles plus extrêmes émergents à l'époque, souhaitons une longue vie à
Vulture qui ressuscite si bien cette authenticité retrouvée typique du style.
Superbe chronique qui donne envie de vider un peu plus son compte en banque... Mais là c'est pour la bonne cause... Buy buy!!!
force est de constater que ce groupe a su tirer l'essence meme de cette periode charniere pré-THRASH.... ca joue tres bien,tres vite....pour peu on se croirait revenu debut 80....
Merci pour la chro Jérome. Est-ce que tu situes ce premier album au même niveau que leur EP précédent (qui était en fait une démo si j'ai bien compris)? Si oui, je l'achète les yeux fermés dés demain car j'ai tout simplement craqué sur l'EP. Une pure tuerie speed metal à mes oreilles!
Clairement dans les mêmes standards de qualité. Si t'aimes l'un, t'aimeras l'autre. Un peu comme les derniers Stalker, Evil Invaders et meilleur que le récent Ranger.
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