Fondé en 2009 par Nico et prenant pour concept le dieu grec du soleil,
Helioss est un projet musical très ambitieux qui s'inspire autant du heavy metal et du black symphonique que du neo classique. Après l'arrivée de Pierre au chant, le duo s'est attelé à la fabrique d'un premier EP, «
Confessions », en 2010 avant de s'attaquer au premier full length, écrit courant 2010/2011 et terminé en
2012.
Avant toute chose,
Helioss est un projet totalement voué au studio et non à la scène, ce qui confère à la musique une autre dimension. Loin d'être créée en vue d'une prestation live, les compositions restent donc très variées et ouvertes à de nombreuses possibilités, si bien que les treize morceaux de cet album se retrouvent unis par cette fibre qu'est le mélange des genres.
Pas de réelles continuités entre chaque morceau, tout peut se prendre indépendamment bien que tout soit raccroché à ce titre ténébreux, «
The Forthcoming Darkness ».
Le soleil se teinte de noirceur, ses rayons deviennent plus obscures bien que sa chaleur soit indéniable. Cette source de vie, de son cœur ardent, est en passe de nous offrir une nouvelle dimension. Et la voici. L'opus se veut plus sombre que le dernier «
Confessions » mais tout aussi expérimental et progressif sur les bords.
Plus fouillé, plus travaillé,
Helioss a trouvé le moyen de mettre ses influences à profit, utilisant un peu des premiers
Dimmu Borgir pour ce qui est des atmosphères et des touches black, un peu de
Mirrorthrone pour l'aspect neo classique, un peu de classique pour ce qui est des orchestrations, un peu de heavy pour ce qui est du rythme et de la technique de guitare, et un peu de death pour certains riffs et certains growls.
Il n'est donc pas spécialement facile de décrire la musique d'
Helioss en quelques mots mais le duo a au moins le mérite de nous proposer quelque chose de moins conventionnel de ce qu'on a l'habitude d'entendre en ce moment. Mais il semblerait que le neo classique s'intègre de plus en plus au black symphonique ou même au death metal ces derniers temps. De fait, les frenchies se sont donnés beaucoup de mal pour parvenir à intégrer ces sonorités, que ce soit dans les guitares aux notes montantes et descendantes à une vitesse folle, ou dans la variété du clavier, entre clavecin, orgues et j'en passe (« De Occulta », « The Dance of
Vampire », « Among the
Dead »).
Un « From Buddha to the
Cross » mélange efficacement black symphonique et heavy metal, tout en laissant apparaître de mélancoliques notes de piano au sein de cette brutalité et de cette hargne présente aussi bien dans les riffs que dans le chant. A l'inverse, «
Architects » se dirige plus du côté de l'orient et insiste sur la symphonie et le rythme mid tempo, profitant de son côté aérien pour permettre l'alternance des chants et offrir différents sons de claviers, pour la plupart impériaux. Encore différent, «
The Legion of Pariahs » envoie l'auditeur dans un mélange musique classique/black metal avant que « Demiange » surprenne avec ses chants grégoriens.
Helioss nous prouve une fois de plus que le black/death symphonique français est en constante mutation et que le genre, même s'il reste un peu fade ces derniers temps, peut encore nous proposer quelque chose. «
The Forthcoming Darkness » est donc un bon album, un peu complexe dans son appréhension mais facile d'accès pour les amateurs du genre, malgré quelques petits soucis de son l'aspect mécanique de la batterie.
Et pourtant, à la base, le Metal Néo-Classique est un sous-genre purement et simplement rattaché au Heavy. Les groupes de Metal Extrême qui intègrent des passages néo-classiques dans leur musique intègrent en fait des passages Heavy. C'est ce que l'on observe très bien avec Necrophagist, par exemple.
Malgré tout, il est vrai que selon l'acception du terme "néo-classique", les choses se compliquent... "Moon In The Scorpio" de Limbonic Art est un album clairement néo-classique, mais pas dans le sens que l'on entend généralement qui induit la présence de riffs "Malmsteeniens".
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