Ces dernières années, le label italien Frontiers Records s'est fait le spécialiste des super-groupes composés de légendes du
Hard et Heavy. Il nous présente sa dernière création en forme de trio :
The Ferrymen.
Pour ce nouveau projet, la firme italienne rassemblera 3 personnalités du genre Heavy Mélodique. À savoir, le batteur américain à la discographie longue comme le bras, Mike Terrana (
Axel Rudi Pell,
Artension,
Tarja etc..), le guitariste et multi-instumentiste suédois
Magnus Karlsson (
Last Tribe,
Primal Fear,
Kiske-Somerville) et le chanteur espagnol à la notoriété montante Ronnie Romero (
Lords Of Black,
Rainbow).
C'est donc en ce début de mois de juin 2017 que parait ce premier album éponyme. Musicalement, le groupe puisera ses références vers les groupes de Heavy Mélodique classieux tels que : Allen/Lande (normal me direz-vous puisque c'est
Magnus Karlsson qui tient la guitare), mais aussi du côté d'
Axel Rudi Pell, voire dans une moindre mesure
Helloween pour les morceaux les plus rapides. Par ailleurs, le groupe piochera souvent dans le répertoire du
Rainbow période
Dio surtout au niveau vocal, Ronnie Romero se posant comme le digne héritier de notre lutin chantant.
Le deuxième point fort de l'opus résidera dans une production très actuelle au son puissant avec un mix équilibré signé Simone Mularoni le guitariste du groupe prog italien
DGM et connu plutôt pour son travail sur de nombreux albums du genre Heavy. Il mettra en valeur une instrumentation sans faille sur l'étendue de ses 55:29 minutes de Heavy Mélodique.
L'autre point fort de l'album, sa pochette et artwork! En effet, celle-ci sera le fruit du labeur de l'illustrateur attitré du label Frontiers Records, le bien nommé Stan W. Decker à qui l'on doit les pochettes des dernières productions du projet
Dracula,
Jorn,
Magic Kingdom,
Iron Mask et des Français de
Killers entre autres. Esthétiquement parlant, celle-ci se trouvera très réussie, en nous montrant le Passeur d'âmes, sur sa barque de bois transportant des squelettes humains, voguant sur un océan de ténèbres au ciel orageux, artwork bien sûr en relation directe avec le contenu de l'opus et nom du groupe qui, en lettres d'or, rehausse le tout pour un rendu saisissant de beauté. J'ajouterais que cette magnifique illustration pourrait facilement rivaliser avec les créations de Thomas Ewerhard, dont celle de Ghostlight, le dernier album d'
Avantasia.
Passons au contenu de cette alléchante galette percutante et mélodieuse. Dès "
End of the
Road" et après une intro de cordes et voix féminine de quelques secondes, le groupe rentre dans le vif du sujet sur un titre percutant, direct, avec un jeu de batterie à la frappe lourde et précise du cogneur Mike Terrana. Bref, un titre parfait pour ouvrir un album de Heavy de cette trempe. Bien entendu, nous aurons droit à d'autres titres de même acabit. Ainsi, "Ferryman", la piste deux, de par sa puissance de feu et rythmique puissante, amorcera réellement les hostilités, aussitôt suivie du fédérateur "Fool You All" qui, avec son riff immédiat et sa mélodie, ne vous quitte plus. Un morceau au demeurant excellent, qu'on pourrait croire avoir été écrit spécialement pour un album de
Dio.
Parmi les autres titres directs, n'omettons pas "
Cry Wolf" à la mélodie et guitare facilement mémorisable (très inspiré par le groupe
Helloween), qui vous reste en tête. Mais surtout le lourd "
Darkest Hour" qui se distinguera par un chant tantôt mélodieux tantôt plus criard (éraillé), le tout serti d'interventions de guitares et soli très inspirés, du trop sous-estimé
Magnus Karlsson.
Hormis ces morceaux dignes d'intérêt, passons à ceux qui auront le plus retenu mon attention. À commencer par l'épique "How the Story Ends" doté d'un superbe couplet refrain aux choeurs fédérateurs, mais aussi l'étonnant "Still Standing Up" aux breaks et riffs bien sentis. "Welcome to My Show" avec sa rythmique Heavy, limite speed et son riff de guitare estampillé
Judas Priest, achèvera de la plus belle des façons la lecture de cet admirable album.
Avant de conclure définitivement cette chronique, j'évoquerais bien les deux ballades "One
Heart" et "
Eternal Night", très
Axel Rudi Pell dans l'âme, surtout pour le chant de Ronnie, ici très proche de celui de Johnny Gioeli, sans oublier le feeling des guitares bien sûr.
"One
Heart" et ses légères notes de piano se trouvera magnifiée par les douces et langoureuses vocalises félines de Ronnie Romero, impérial sur cette prenante et belle chanson.
Malgré deux ou trois titres un peu faibles, dans son ensemble, ce premier album se montre à la hauteur de la réputation de nos 3 talentueux protagonistes. Reste maintenant à savoir si cette association signée Frontiers Records restera comme tant d'autres un simple coup d'éclat. Vu l'emploi du temps chargé de
Magnus et Ronnie, il ne nous reste plus qu'à croiser les doigts et espérer une suite à ce magnifique manifeste percutant et varié.
The Ferrymen se rangera sans aucun doute parmi l'une des plus belles sorties de cette année 2017 du genre Heavy (
Power) Mélodique.
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