Après son mini LP
Moshkinstein, d’une durée conséquente de 32 minutes,
Acid Reign retourne envahir les studios Blue
Strike en septembre 1988, pour les sessions de
The Fear, son premier full lenght et nouvel effort sous les couleurs d’Under One Flag, qui distribue notamment sur le territoire européen les derniers missiles de Death,
Bathory,
Dark Angel,
Possessed,
Exodus ou
Nuclear Assault. Le groupe de fun thrash britannique se sépare entre temps de Gary Jennings (Gaz), qui fondera étonnamment le groupe de doom metal
Cathedral avec Lee Dorrian (ex-
Napalm Death).
Farci de photos souvenirs amusantes à l’intérieur de sa pochette, et débutant sur 25 secondes délires,
The Fear confirme l’humour intarissable d’
Acid Reign, bien décidé à ne pas se prendre la tête une seule seconde, à l’instar de ses homonymes de
Lawnmower Deth et
Re-Animator. Le thrash metal de la formation reste toutefois à prendre au sérieux, proposant des titres qui, sans être un summum de technique, sont percutants et remarquablement ficelés. Le chant de H apporte en outre une forte personnalité au groupe, justement grâce à ses nombreuses imperfections qui le rendent au final unique et très séduisant.
Mais l’atout imparable d’
Acid Reign demeure dans l’art de larguer des rafales de riffs entêtants et des breaks vicieux, se bousculant tout au long de l’album. Les mosh parts entrainantes de
Reflections &
Blind Aggression se succèdent ainsi aux accélérations d’
Insane Ecstasy et aux riffs alambiqués de l’excellent Humanoïa, pour le plus grand plaisir du thrasher. Le ton devient parallèlement beaucoup plus lourd & sérieux sur All I See,
Lost In Solitude et son titre éponyme, pour trouver son apogée sur l’inoubliable
Life In
Forms et ses ambiances épaisses, certainement le meilleur titre d’
Acid Reign, mais aussi l’une des plus belles ogives du thrash metal, avec son intro acoustique, ses soli exquis, et sa cascade de riffs mémorables.
Muni d’une pochette sans prétention, et pêchant par son enregistrement et son mixage approximatifs,
The Fear n’est certainement pas le disque le plus professionnel de l'année 1989, ne rivalisant pas avec le thrash des nord américains d'
Anthrax &
Exodus du moment.
Acid Reign dégage en revanche une fraicheur et une bonhomie remarquables, et possède enfin cette aisance à trouver des riffs aussi excellents qu’entêtants, invitant à multiplier indéfiniment l'écoute de ses morceaux.
Fabien.
Un peu caricatural certes, mais bon, le chant à la Belladonna, le groove joyeux et l'énergie ne trompent pas.
Par contre, quand tu dis qu'ils n'arrivent pas à la hauteur du Anthrax de l'époque, je me rappelle avoir préféré The Fear (dans mes souvenirs ravivés avec émotion sur le MySpace du groupe, je ne possède pas d'album d'AR) à State Of Euphoria par exemple.
Et puis grosse lacune, je n'ai jamais entendu Obnoxious. Pourtant, ce n'est pas faute de nous l'avoir rabâché hein Fred.
Donc je ne jure pas que par le revival, mais la piqûre de rappel est particulièrement judicieuse, merci à vous deux.
Inutile de te rappeler mon feeling pour State Of Euphoria, contre vents et marées. C'est un peu comme Practice What you Preach souvent décrié, mais que j'ai toujours adoré. A ce titre, je ne cache pas l'importance du facteur nostalgie dans ces réalisations. Lorsque je cite Exodus & Anthrax dans cette chronique d'Acid Reign, ce n'est bien sûr pas un hasard, puisque la même bonhomie et le même esprit Thrash habitent les trois formations. En revanche, lorsque j'écris que The Fear ne rivalise pas avec les sous entendus State Of Euphoria & Fabulous Disaster, c'est surtout quant au manque de professionnalisme de sa production, qui le prive d'une certaine précision et de profondeur. Pour le reste, ce n'est que du bonheur me concernant. Enfin, j'avais vendu Obnoxious dans ces temps immémoriaux. Je trouvais effectivement l'album ambitieux, doté d'une production de Stilly Harris qui hissait enfin Acid Reign à une place méritée, sans hélas ressentir cette même fraicheur et ces riffs délicieux, qui animaient Moshkinstein & The Fear. Et puis c'est bête à dire, mais la pochette m'a toujours été des plus insupportables. FABIEN.
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