En voilà un retour inattendu ! Suivant en cela les albums récents d'anciens seconds couteaux des années 80 (
Xentrix encore récemment et chroniqué en ces pages), le gang anglais
Acid Reign (enfin, ce qu'il en reste, puisque seul Howard Smith "H" est de la partie) remet le couvert avec
The Age of Entitlement, album paru... vingt neuf ans après
Obnoxious, le second album de la formation. Bref rappel,
Acid Reign, c'était un peu les
Anthrax européens dans la seconde moitié des eighties. Fort de sorties solides durant 3 années, le gang s'attira un capital sympathie non négligeable, tant grâce (?) à ses pochettes... décalées qu'à sa musique, moshy en diable. Un élève Anthraxien prometteur qui se détacha sans doute un peu tard (1990 et l'album
Obnoxious, malheureusement torpillé dans l’œuf par un choix de pochette plus que discutable) de cette influence qui lui colla à la peau.
Le hasard fait bien les choses, puisque l'illustration de ce dernier
Acid Reign ne manquera pas d'évoquer le personnage du
Joker, fraîchement sorti en salle et magnifiquement interprété par Joaquin
Phoenix, affranchissant
Acid Reign de son goût pour les pochettes mosh. Le titre "
The New Low" placé en ouverture (et ci-dessous en écoute) et sorti en avant première est un vrai coup de poing endiablé. Le genre de titre qui enterre les derniers
Anthrax sortis depuis Sound of White Noise. Et d'entrée, les 10 morceaux du disque (en comptant l'inutile intro "T.A.O.E.") proposent un thrashmetal véloce, vif, frais et aux contours modernisés par un son précis, à situer entre le
Anthrax de 1990, le
Suicidal de 13 et le
Gama Bomb le plus récent. Le flow vocal de "H", en grande forme, constitue la marque de fabrique d'
Acid Reign, ayant pas mal évolué depuis sa première partie de carrière, accompagnant les rythmiques agiles de la paire Cocky/Chanter qui abat un boulot remarquable à la fois en mélodie et en rythmiques (les soli de "Hardship"), à l'instar de Mark Jackson aux baguettes.
Si une redondance peut s'installer au gré d'écoutes distraites ou superficielles, il est à noter, sur une base sautillante et thrashy, que tout ceci peut sembler aussi assez bavard (comme chez les compatriotes
Gama Bomb), mais c'est sans compter plusieurs passages remarquables. Notons la très
Suicidal Tendencies (et très bon) ""
Blood Makes Noise" reprise de et avec Suzanne
Vega en invitée, les paroles pouvant se revendiquer du
Joker de "New Age Narcissist", les couplets jouissifs du prenant "Within the Woods" aux paroles façon film d'horreur, les "gang vocals" typiques made in 1990, et un dynamisme général aussi élevé que son tempo (les ébouriffants couplets de "Sense of Independence") sur l'ensemble de l'album. Le riffing punk-rock de "
Ripped Apart" rappelle les accointances entre scène thrash et cousins hérités du punk, amenant diversification et une sacrée dose de vitamines à un album qui n'en manque déjà pas.
Sans maintenir sur l'ensemble du disque un niveau qui le positionnerait comme candidat sérieux d'album de l'année thrash,
Acid Reign, à l'instar de
Xentrix, réussit son come-back.
Pas complètement débarrassé de ses influences, et probablement pas encore capable de ressortir un album aussi original que le fut
Obnoxious,
The Age of Entitlement se ressortira comme un
Suicidal Tendencies récent, avec qui les points communs sont légion. Mais, lorsque les arpèges du punchy et final "
United Hates" résonnent, on se plaît à penser qu'on peut quand même donner un petit joker d'encouragement à
Acid Reign.
C'est vrai que cet album se distingue positivement par plusieurs biais. De son artwork à ses influences intelligemment intégrées à un son actuel, ceci allié à un chanteur convaincant, lui permettent de se placer en outsider plausible face à des formations plus imposantes. Merci Jérôme pour cette chronique qui a le mérite de lever le masque (elle était facile) sur cette production. Mesdames et Messieurs, vous l'aurez compris, vous avez les cartes en main.
En effet cette reprise à la sauce Punk du morceau "blood makes noise" de Suzanne Vega est très réussie.
Réécouté cet aprem, il a remonté d'un cran, au fil des écoutes on approvise mieux le chant, ya de bons Solis de si de là aussi. Moi le chant et le son me rappelle Offspring un p'tit peu bien sûr. Enfin bon troisième écoute et il passe mieux. Cet album n'est quand même pas transcendant et j'aime pas du tout l'artwork je le trouve vraiment moche ce joker lol
Sinon c'est un bon mélange de ST, d'anthrax et de Gama bomb et un peu d'offspring des début hé hé
J'aurai préféré qu'ils surfent sur l'album Obnoxious, cela aurait été moins quelconque, plus original.. là ça reste quand même du déjà entendu mille fois..
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