The Fallout

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18/20
Nom du groupe Crown The Empire
Nom de l'album The Fallout
Type Album
Date de parution 20 Novembre 2012
Labels Rise Records
Produit par Joey Sturgis
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album46

Tracklist

Re-Issue in 2013 by Rise Records released with bonustracks
1. Oh, Catastrophe 01:59
2. The Fallout 03:56
3. Memories of a Broken Heart 04:13
4. Makeshift Chemistry 04:11
5. The One You Feed 03:53
6. Menace 04:28
7. Journals 03:22
8. Two's Too Many 03:05
9. Evidence 03:26
10. Children of Love 03:04
11. Johnny's Revenge 04:15
Bonustracks (Re-Issue 2013)
12. The Glass Elevator (Walls) (Re-Recorded) 02:59
13. Breaking Point (Re-Recorded) 04:34
14. Wake Me Up (Re-Recorded) 04:20
15. Johnny Ringo (Re-Recorded) 04:14
16. Voices (Re-Recorded) 03:19
17. Limitless (Re-Recorded) (ft. Denis Shaforostov of Down & Dirty) 04:21
18. Lead Me Out of the Dark (Re-Recorded) 03:18
Total playing time 39:54

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Crown The Empire


Chronique @ Mozartnoir

20 Mars 2014

Un album de jeunesse qui sonne déjà comme un album de la maturité

Crown the Empire... Un groupe américain composé de sept jeunes gens au look pour le moins étrange et pour le moins assez peu metalleux, officiant dans le sous-genre metalcore. Après une démo et un EP, The Fallout est leur première production studio, et, entre autres atouts que nous détaillerons plus loin, possède une belle pochette de couverture représentant un couple enlacé au milieu d'un paysage urbain dévasté et en flammes, le tout coloré dans des nuances de rose. Une illustration qui, sans être du grand art, est assez réussie et possède une force évocatrice qui m'a donné envie d'en savoir plus sur l'album.

Qu'en est-il, justement, de cet album? Comportant onze titres (je ne possède pas la version étendue incluant leur premier EP) dont les plus longs durent à peine plus de quatre minutes, celui-ci est court et fait au total moins de quarante minutes. Cette brièveté se remarque d'autant plus qu'il n'y a pas de pause entre les chansons, qui s'enchaînent toutes sans temps mort.

Deuxième constat: la production est bonne. En effet le son est très clair, les différents instruments sont tous parfaitement audibles, de même que la voix (ou plutôt les voix puisque la caractéristique principale du metalcore est de passer d'un chant clair à un chant hurlé aux sonorités vaguement death). Et il faut avouer à ce propos que, tout jeunes qu'ils soient, nos amis musiciens ont tous un talent certain, qu'ils expriment certes avec fougue mais également de manière très calibrée, l'ensemble se révélant au final très travaillé et maîtrisé de bout en bout, sans qu'aucun morceau ou passage n'apparaisse comme déplacé ou faisant office de remplissage. Parallèlement, et ce n'est pas un défaut pour moi, cet album n'est pas hermétique mais au contraire tout à fait abordable et accessible même pour un profane en matière de metalcore, la plupart des titres étant en effet accrocheurs dès la première écoute et ne perdant aucunement en qualité au fil des écoutes ultérieures, bien au contraire.

Alors, c'est vrai que ceux qui, comme moi, sont amateurs de virtuosité ou aiment se déboîter les cervicales en headbanguant sur des gros riffs à la Rammstein risquent d'être déçus: ici, point de soli typés heavy ni de gros riffs tranchants, sauf peut-être à certains endroits, par exemple à la fin de 'Children of love", ou dans le titre "Two's too many", ou encore au début de "Memories of a broken heart". Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit: les guitares sont bien présentes tout au long du disque et offrent des morceaux parfois bien lourd et agressifs - en particulier en accompagnement des passages hurlés - sur lesquels vous commencerez sans même vous en rendre compte à bouger la tête tant ils sont percutants. J'ai juste l'impression que les instruments sont plus là pour accompagner le chant et le mettre en valeur que pour exister pour eux-même.

Le chant est en effet très présent dans cet album (il n'y a qu'à voir la longueur des paroles et la brièveté relative des chansons pour s'en rendre compte). Aucun morceau instrumental sur le disque ni même dans certains titres: le chant, qu'il soit clair ou hurlé, est partout, avec à chaque fois un chanteur qui démontre un talent et une maîtrise remarquable et parvient à exprimer toutes sortes d'émotions: écoutez par exemple la mélancolie qui se dégage du refrain en voix claire de "Memories of a broken heart", j'en ai des frissons à chaque fois. Très mélodique, avec son refrain excellent et hyper accrocheur, cette chanson est d'ailleurs à mon sens la meilleure de l'album, même si celui-ci ne comporte de toute façon aucun titre faible.

Pour entrer un peu plus dans le détail, ce qui frappe immédiatement à l'écoute de "The Fallout" est l'agressivité, voire la violence qui s'en dégagent et qui sont représentées par ces passages en chant hurlés sur des tempi rapides et souvent accompagnés par des guitares incisives et une batterie déchaînée. Toutefois, cette agressivité omniprésente a pour caractéristique d'être constamment contrebalancée par des instants beaucoup plus mélodiques et emprunts de douceur, en premier lieu avec les nombreux passages en voix claire et sur des rythmes généralement plus lents qui alternent avec les morceaux hurlés. Cette atténuation se fait également de manière instrumentale, avec un piano qui fait une fugitive apparition (dans l'introduction, à la fin du titre éponyme, ainsi que dans "Menace" et "The one yoy feed") et quelques morceaux acoustiques sympathiques (la fin de "Graveyard souls"), ainsi que quelques bonnes trouvailles comme ces espèces de choeurs au début et à la fin de "Evidence". Tous les titres ont d'ailleurs pour point commun de présenter un bon équilibre entre une agressivité parfois extrême (les débuts de "Makeshift Chemistry" et "Children of love" par exemple) et une mélodie qui n'est jamais sacrifiée, ce qui, de fait, rend cet album tout à fait abordable, même pour quelqu'un qui ne serait pas un adepte du metalcore.

Pour prolonger cette idée, j'irai jusqu'à affirmer que les Américains parviennent dans "The Fallout" à créer une ambiance particulière et à la suggérer à l'auditeur. Je parlais plus haut de la pochette représentant un couple enlacé au milieu d'une scène de catastrophe urbaine. Je trouve après écoute que c'est exactement ce qui se dégage de ce disque, à savoir une ambiance très sombre représentée par le chant hurlé, les morceaux rapides et l'agressivité des guitares, ainsi que par la première piste qui, dès le début, plante le décor: une voix plaintive se détachant sur les notes d'un piano seul et qui finit par se briser sur un hurlement auquel succèdent, en fond, des pleurs et un orage qui gronde. Mais, dans le même temps et au milieu de cette atmosphère presque apocalyptique, luit un espoir, représenté sur tous les titres par ces lignes de chant clair émergeant des morceaux hurlés (le refrain de "Children of love", instant de répit et de douceur entre deux passages ultraviolents, pour une chanson qui est d'ailleurs sans doute la plus violente de l'album), ou encore, par exemple, sur la fin du tire "The Fallout", où une voix calme accompagnée seulement au piano succède comme une délivrance à un refrain très agressif en chant hurlé, ce qui donne l'impression d'un rayon de soleil surgissant des nuages après une tempête. L'ensemble du disque apparaît donc au final comme un tout très cohérent avec une vraie ambiance faite de clair-obscur. Le titre final, "Johnny's revenge", légèrement décalé par rapport au reste avec ses éclats de rire lointains et son atmosphère plus gaie, semble clôturer le tout sous le sceau de l'optimisme et, pour en revenir à la pochette, marquer la victoire de l'espoir sur la destruction, même si, d'après les paroles de cette chanson, la rédemption se fera par le sang...

Vous l'aurez compris, j'ai donc été séduit presque dès la première écoute par cet album et encore plus impressionné en voyant par la suite qu'il s'agissait en fait, comme je le disais plus haut, de la première vraie production du groupe après une démo et un EP. Apparemment ces premiers titres ont été rajoutés à The Fallout dans une version étendue qui n'est malheureusement pas celle que je possède. C'est donc un album de jeunesse qui sonne déjà comme un album de la maturité, et j'espère que les albums suivants viendront confirmer ce début fracassant d'un groupe talentueux et qui, à condition d'oublier le look de ses membres, gagnerait à être connu et reconnu.

En conclusion, s'il ne s'agit évidemment pas de l'album du siècle ni même de l'année, on n'en a pas moins avec "The Fallout" un disque de première qualité qui est incontestablement mon coup de coeur metal de ces derniers mois et qu'aussi bien les amateurs de metalcore que les autres peuvent se procurer sans aucune hésitation et sans crainte d'être déçus.

Un 18/20 amplement mérité.

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