18 aout 1819. Le baleinier l’
Essex quitte
Nantucket (le port de départ du Péquod, le Navire du capitaine Achab,
Ahab pour les intimes et les anglicistes.) pour une campagne de pèche de trois ans, avec 18 hommes d’équipage. Le navire est commandé par le capitaine George Pollard. Il ne reviendra jamais. Le 20 novembre, il est coulé par un gigantesque cachalot au large des Galápagos. S’ensuit pour l’équipage une longue dérive à bord des baleinières du navire ou rien ne leur sera épargné.
Cette histoire ne vous dit rien ? Allons... C’est le récit (véridique!) qui à inspiré Melville pour «
Moby Dick », et
Ahab pour « the divinity of the oceans ».
Vous l’aurez compris les thèmes de
Ahab sont toujours la chasse à la baleine et la mer. Mais cette fois ils sont abordés sous un angle très différent: l’océan n’est plus un ennemi des marins mais un dieux à la fois beau et mystérieux et un père redoutable qui dévore lentement ces enfants (vous noterez la comparaison avec
Cronos qu’on voit au dos de la boite dévorant un de ses fils).
La musique ne change pas fondamentalement : on retrouve toujours cette voix d’outre tombe, ces riffs plombés qui rappellent parfois les vagues, bien qu’ils aient perdus en pouvoir d’évocation sur cet album. Ou sont passés ces sublimes deux temps de l’album précédent ou l’on sentait les vagues battrent la coque ? Ces leads très lents, et ces arpèges qui viennent illuminer leur musique de temps à autre, tels des rayons de soleils parvenant à percer le voile des nuages recouvrant la mer, et qui montrent l’océan enfin apaisé sont toujours là, ils sont même plus présents lumineux que jamais, avec un chant claire magnifique qui illustre bien le changement de point de vus du groupe.
C’est album n’est en effet plus le récit de la traque maniaque du capitaine Achab, mais les implorations à l’océan d’un groupe d’homme emmenés par les éléments ne pouvant plus que contempler ces merveilles qui les dévorent. Il s'agit une description du voyage de ces hommes, entre calmes plats superbes et terribles tempêtes d’un dieu qui vit sans les voir, ce qui donne une musique bien plus mélancolique qui ressemble parfois à une prière.
Malheureusement, du fait de ce léger changement dans sa musique,
Ahab nous écrase moins sous ses tonnes d’eau, ce qui donne un album moins facile d’accès (ce qui n’est pas un mal en soit), et au final bien moins immersif. Cela dit, on ne peut que noter un travaille accrus au niveau des ambiances et des textures, ce qui donne lieux à des envolés réellement sublimes. Il s’agit d’une somme toute d’une autre vision de la mer. Avec ma petite expérience de la navigation hauturière à voile, je reconnais les images qu’ils cherchent à suggérer.
C’est donc un album un poil en dessous du premier, mais c’est tout de même du grand doom qui fait mentir ceux qui reprochent à
Ahab de faire du """fast food doom""" (entre 28 parenthèses) trop facilement accessible du fait d’un gros travaille mélodique. J’attend donc leur troisième album avec impatience.
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