The Direction of Last Things

Liste des groupes Metal Progressif Intronaut The Direction of Last Things
Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Intronaut
Nom de l'album The Direction of Last Things
Type Album
Date de parution 13 Novembre 2015
Labels Century Media
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1. Fast Worms 06:58
2. Digital Gerrymandering 08:08
3. The Pleasant Surprise 04:02
4. The Unlikely Event of a Water Landing 08:08
5. Sul Ponticello 07:34
6. The Direction of Last Things 05:18
7. City Hymnal 05:55
Total playing time 46:03

Acheter cet album

 $31.80  30,85 €  30,62 €  £29.35  $40.51  35,50 €  35,50 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Intronaut


Chronique @ Bakounine

28 Décembre 2015

Une leçon de metal moderne

Intronaut n'est certainement pas le groupe qui sait le mieux se mettre en avant, en tout cas pas au vu de leur talent musical objectif...
Pourtant le groupe a quand même une sacrée bouteille avec cinq albums maintenant dont quatre sortis sur un label assez important : Century media, un line-up en béton armé avec notamment un batteur passé un temps chez Exhumed ou Job for A Cowboy entre autres, plus chez pas mal d'autres en tant que membre de concert, Jesu notamment ; des chroniques spécialisées toujours très élogieuses, qui ne leur ont pourtant pas permis de passer un vrai cap au niveau du grand public malgré quelques tournées en tête d'affiche suite au précédent album et une tripotée d'artistes méritoires avec qui ils ont tourné, et ce, depuis un bout de temps (je les avais croisés en 2011 en première partie de Ghost Brigade et A Storm of Light) : Tool, Meshuggah, Mastodon, Between the Buried and Me, Cult of Luna, Katatonia..., en bref un groupe reconnu par ses pairs mais pas encore partout.
En bref, cette chronique sera pour moi l'occasion d'affirmer ce point de vue et d'essayer de populariser l'affirmation suivante : Intronaut, c'est P####n d'excellent.

Car, en effet, le groupe a toujours su insuffler intensité et une certaine originalité à leur musique en allant piocher dans de multiples styles, du progressif tirant réellement sur le jazz au post-hardcore, du sludge au death, voire au black, quitte à ne pas être forcément facile à placer sur la carte... Mais si le style pratiqué lorsque je les avais vus en concert manquait encore probablement d'un petit quelque chose, qui avait fait que, malgré leur prestation très méritoire, je n'avais pas pris le temps de me poser plus dessus, un élément qui ferait passer du statut de « c'est excellemment fait » à un vrai attachement, peut-être un chouïa d'efficacité. Et cet élément, moteur quoi qu'en pense même mon esprit fan d'avant-gardisme, a clairement été décuplé en l'espace de cinq ans. « The Direction of Last Things » et sa pochette probablement plus belle encore que ce que le groupe avait déjà proposé et en tout cas plus lumineuse qu'avant, a donc, autant le dire tout de suite, réellement surpassé ce que j'attendais de ce nouveau contact avec Intronaut.

Dés le début du premier morceau, « Fast Worms », le ton est donné, un riff extrêmement précis et bien amené quasi black-death nous révèle un groupe tranchant comme jamais, bien aidé par une production remarquable, œuvre de Devin Towsend (un mec un peu connu dans le milieu, il paraît...) qui fait ressortir au mieux chaque passage, rendant le tout au final moins sludge mais plus extrême et plus progressif à la fois. Le passage extrême de ce morceau évoque d'ailleurs assez Ihsahn période « After », chant compris, là où l'interlude jazzy paraît plus jazz que jamais, notamment l'excellent solo de basse interprété par l'impressionnant Joe Lester, qui, avec Danny Walker, forme une section rythmique vraiment de tout premier ordre. Ce morceau est d'ailleurs probablement un des meilleurs jamais créés par le groupe.
La paire de guitariste Dave Timnick-Sacha Dunable n'est d'ailleurs pas en reste et leur jeu de paire est à nouveau remarquable, les trilles que l'un instille par dessus les rythmiques complexes martiales envoyées par l'autre a un rendu encore meilleur que sur les albums précédents, notamment sur les ponts instrumentaux comme par exemple celui qui met en valeur « Digital Gerrymandering », morceau plus axé post-hardcore et relativement plus proche de ce que faisait les Américains quelques années auparavant. Si les parties de chant sont assez typées ricaines avec ce growling purement metalcore associé à une voix claire probablement trop easy-listening pour certains mais aux harmonies étudiées (à l'image des passages quasi-grunge sur « Sul Ponticello), le combo évitera au moins le sempiternel motif couplet hurlé-refrain voix claire, avec des enchaînements des deux chants que ce soit sur l'un ou sur l'autre comme sur « The Pleasant Surprise ».
En fait, on a à faire à la prise de maturité d'un groupe qui parvient à associer des structures personnelles à un rendu qui captive d'entrée, avec une évolution un peu à la « Between The Buried And Me » qui est probablement le groupe dont on pourrait le plus rapprocher cet album dans l'esprit, au sens où chez ces derniers on ne peut nier un gain des dernières productions au niveau de l'efficacité de la première écoute comparé à des productions plus anciennes comme « Alaska », par exemple. Le groupe versera, par exemple, dans des sonorités plus modernes et alternatives sur un « The Unlikely Event of Water Landing » aux accents Baroness par endroits. Le groupe s'est également nourri des harmoniques nouvelles apportées par le mouvement djent avec des breakdowns et des bends assez caractéristiques. On peut le voir notamment sur le titre éponyme qui, malgré tout, va bien plus loin que ça, le groupe ne se rapprochant pas du mouvement simplement en faisant du djent au sens trendy de ce style, mais en absorbant quelques influences pour en restituer une musique plus riche encore. On se plaît à penser que le fait de tourner avec Animals As Leaders a dû jouer un rôle et se surajouter aux références plus classiques du style, les Floyd, Zappa, etc... pour sublimer le tout.

En ce sens, Intronaut arrive avec cet album à se poser encore plus en avant sur la scène metal actuelle en soumettant un album qui, tout en étant à la fois riche et dénué de vrais défauts (ce qui était plus ou moins leur réputation auparavant), est désormais d'une redoutable efficacité, catchy, prenant, progressif mais pas pédant, n'ayant pas honte de s'inspirer des évolutions récentes de la scène metal (mais si vous savez, les trucs qui finissent en « core ») sans verser dans les clichés desdits styles, en amenant leur brio et leur talent instrumental pour créer un résultat racé et largement au-dessus du lot. « The Direction of Last Things » résonne donc comme une leçon de metal moderne et a largement les arguments pour donner une nouvelle dimension à la carrière d'un groupe dont tous disaient depuis des années qu'ils le méritaient. Probablement est-ce l'instant pour ceux qui ne s'étaient pas penchés ou peu sur l'histoire du groupe de leur donner ou redonner une chance... Il y a beaucoup à y gagner.

3 Commentaires

14 J'aime

Partager
LostPhoenix - 28 Décembre 2015: Merci pour cette chronique qui, en plus du titre proposé, m'a vraiment donné envie d'aller plus loin. Peut-être que le passage "jazzy" et l'ambiance qui me font penser au dernier album de Klone, y sont également pour quelque chose...
Arthron - 30 Décembre 2015: Alors là, merci et bravo pour la chro. Je ne connais absolument pas le groupe, mais je compte écouter cet album qui devrait me plaire, en espérant que l'aspect Djent/Post-Core ne soit pas omniprésent.
 
julienpoulin27 - 06 Janvier 2016: Merci pour ta chronique! Grâce à toi j'ai découvert ce groupe et je t'en remercie!
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire