Liste des groupes Metal Progressif Intronaut Prehistoricisms

La formation Intronaut fait son entrée dans le monde du métal en 2004. Suite à la sortie d'un premier album Void, et de deux EP (Null et The Challenger, collection de morceaux inédits et de prestations live), Intronaut quitte Lifeforce Records pour faire son nid chez Century Media. Fort d'une toute nouvelle production, l'album Prehistoricisms paraît en 2008 et épate la galerie de par la confiance et le talent de la formation californienne. L'album s'ouvre sur un morceau instrumental tout en douceur, Primordial Soup, qui pique dès le départ la curiosité du métalleux par des sonorités planantes. Moins d'une minute et demi plus tard, toute la puissance et la lourdeur de Intronaut déferle enfin sur l'auditeur avec l'excellent titre, The Literal Black Cloud, alors que les growls caverneux de Sacha Dunable couplés aux martellements de la grosse corde de la guitare de David Timnick nous emporte dans l'univers unique du groupe. Dès la première écoute, on a vraiment l'impression de reculer dans le passé de plusieurs milliers d'années pour assister au concert d'une bande d'hommes des cavernes tellement le son du groupe est unique et évoque des images très... préhistoriques.

Vient ensuite l'excellent Cavernous Den of Shame, un des morceaux les plus rapides de l'album qui mélange cris arrachés, double pédale au plancher et contretemps qui rebondissent dans tous les sens. Mais ce titre démontre aussi que la formation californienne peut très bien faire dans la douceur alors que les passages les plus agressifs font place à des interludes instrumentaux où Joe Lester (basse) a toute la place pour s'illustrer avec des lignes envoûtantes de grande qualité et une sonorité bien particulière qui colle bien à l'ambiance distillée par Intronaut. Puis la pièce titre de l'album, Prehistoricisms, qui étonne encore l'auditeur avec un dédale de contretemps convaincants mais aussi une ambiance tout en reverb qui nous rappelle presque le stoner rock à la sauce Kyuss. Les deux morceaux suivants sont cependant un peu moins intéressants. Le son du groupe étant maintenant bien établi, l'auditeur n'a pas droit à la même surprise alors que le groupe tente d'en faire un peu trop notamment en y allant de long passages rythmiques qui ne débouchent sur rien comme dans la conclusion de Any Port.

Les californiens ont cependant encore quelques tours dans leur sac alors qu'ils reviennent au sommet de leur puissance avec Australopithecus, morceau très dynamique qui fait l'étalage du talent de Danny Walker à la batterie qui attaque dans tous les sens. Couplé à la ligne de basse démente, on se rapproche presque du jazz. Mais les growls caverneux nous ramènent bien vite à l'évidence, il s'agit bien d'un album on ne peut plus métal. Finalement, l'album se termine avec une saga en 5 parties, The Reptilian Brain qui, quoique plutôt intéressante, met plusieurs longues minutes avant de prendre son envol (près de 6 minutes de sonorités psychédéliques et de Djembe dans un morceau de plus de 15 minutes). Malgré tout, le fan de métal progressif patient saura apprécier l'évolution du morceau final car, malgré quelques longueurs, la pièce se termine toute en puissance et vaut donc la peine d'être écoutée jusqu'au bout. Je recommande fortement cet album pour les fans de Isis, Baroness et de Mastodon des belles années!

15/20