Deux ans après la tentative de réédition avortée de 2003 de son premier album par le label italien
Black Widow Records,
Ripper se reforme. Il faudra néanmoins attendre 2009 pour qu'un tout nouvel album, ce fameux second que
Metal Blade Records aurait tant voulu produire avant que le groupe ne se sépare après ce premier de 1986, sorte. Ce nouveau disque s'intitule
The Dead Have Rizen.
Articulé désormais autour de Rob
Graves à la guitare et au chant, d'Alan D'
Angelo à la basse, de Stephen Bogle (The Hunger) au clavier et à la guitare et de Don Ramirez à la batterie, le groupe y pratique une expression un peu différente de son premier méfait où l'accent était surtout mis sur l'aspect théâtral, cinématographique et "visuel" du propos au détriment, malheureusement, de la musique. Bien évidemment il n'aura pas totalement abandonné tout ces artifices visant à installer ces atmosphères particulières et dérangeantes, mais il en usera avec une telle parcimonie, et une telle intelligence, qu'il sera proprement méconnaissable (Intro: The Grave, 66
Angel Eyez, Outro:
Dark Dominion...).
Ripper aura aussi fait le choix de délaisser son art hétéroclite d'autrefois au profit d'un Heavy
Metal Doom Gothique où viennent tour à tour planer les ombres succinctes de
Black Sabbath ou de
Type O Negative.
Sur le papier, le changement promet donc de belles choses et en réalité la métamorphose est stupéfiante. Tout ici est maitrisé. Efficace. Abouti. Comme par exemple sur ce Hemicidal au démarrage fougueux et à la construction nerveuse et hypnotique, ou sur un
Driller plus pesant. Mais aussi sur ce In the Raw au rythme entêtant martelé avec justesse. Soulignons le fait que ce disque gardera beaucoup de charme, aussi, parce qu'il saura user de nuance en des terres qui, selon moi, parfois en manqueront.
Notons aussi la présence sur ce disque d'un
God of
Thunder, une reprise de
Kiss, que la formation originaire de
Houston,
Texas, se sera parfaitement appropriée en trouvant le moyen de la transfigurer sans totalement la dénaturer.
Mention spéciale également au chants de ce disque. Il semble désormais loin le temps où ceux qui en avaient la charge s'en acquittaient avec la maladresse de ces gens sincères et bien intentionnés qui veulent bien faire mais qui manquent de technique, de professionnalisme ou de talent.
Bien sûr, cet excès d'enthousiasme à l'égard d'un groupe dont on craignait qu'ils nous offrent le pire vient aussi, sans doute, de ce faible niveau d'où il partait. Le chemin parcouru semble tellement plus long quand on part de rien pour arriver à pas grand chose. Au-delà de cette considération dont le but est surtout de remettre un peu de perspective dans cette démonstration dithyrambique, dans l'absolu,
The Dead Have Rizen est un très bon disque de
Ripper. Un très bon disque qui se sera sacrément fait attendre soit dit entre nous.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire