En matière d'art, nous avons tous des idoles. Nous leurs devons, parfois la naissance d'une vocation, souvent la découverte d'émotions intensément ressentis et toujours une reconnaissance pour nous avoir ouvert l'esprit et pour avoir, ainsi, mis en lumière une partie de nous désespérément terne.
S'agissant de la musique, ceux qui, touchés par la grâce de cette révélation, finissent par devenir eux même des artistes ont parfois l'opportunité d'exprimer cette reconnaissance sous la forme d'un album reprenant les titres de ceux qui, autrefois, réveillèrent leurs désirs les plus éteins. Le plus souvent nul ne pourra venir reprocher la qualité intrinsèque des morceaux sélectionnés dans ces œuvres. Ni même celle d'une interprétation qui mettra en valeur le talent des musiciens aguerris qui ont opéré cette sélection. Néanmoins, plus encore que celui de l'album
Live qui contente les uns sans satisfaire les autres de par ces choix d'un éventail, forcément, exhaustif; l'exercice de la reprise est périlleux puisqu'il s'agira, sans en trahir l'auteur, de lui insuffler suffisamment de soi pour se l'approprier. Et surtout d'en révéler l'intérêt auprès d'un public qui n'en a pas nécessairement conscience puisque préoccupés par d'autre références, codes et envies.
Après un très bon
Murder by Pride (2009) qui venait superbement rompre de longues années de silence, nos chrétiens américains de
Stryper ont donc décidé de témoigner toute leur gratitude à ces illustres idoles qui les inspirèrent. Pour ce faire, ils nous proposent de découvrir
The Covering, compilant 12 reprises agrémentés d'un titre inédit. Et au jeu de l'hommage personnel, nul ne pourra nier que
Michael Sweet et ses comparses sont talentueux. Tant et si bien que l'excellent
Highway Star de
Deep Purple, le superbe
Blackout de
Scorpions ou encore, par exemple, le remarquable Over the
Mountain d'
Ozzy Osbourne nous ravissent. Même si, bien évidemment, l'excellence du travail de
Stryper est, ici, intimement lié à l'excellence originel des morceaux retenus.
Au chapitre des déceptions, on pourrait regretter le choix de titres tels que Breankin the Law des britanniques de
Judas Priest, Immigrant Songs de
Led Zeppelin ou tels que The
Trooper des anglais d'Iron Maiden qui, s'ils n'ont rien de honteux en une exécution impeccable, manquent, tout de même, sacrément de fraicheur. En effet, ces chansons, usées jusqu'à la lie, n'ont, malheureusement, plus grand chose à nous dévoiler.
S'agissant du seul morceau inédit,
God;
Stryper nous offre un titre efficace ou son Heavy Rock US est éminemment séduisant. Les couplets de ce morceau demeurent agressifs et incisifs alors que ces refrains mélodiques, quant à eux, sont joliment arrangées et travaillées. Le mélange caractéristique de ces deux tendances, harmonieuses et puissantes tout à la fois, définissent assez justement le style actuel de ce groupe. Car, quoiqu'on en disent, malgré une musicalité très prononcée,
Stryper demeure un groupe percutant, énergique et efficace. Une leçon que certains, prompts à offrir toujours plus de rondeurs et de douceurs à leur musique, devraient sans aucun doute méditer.
Finalement,
The Covering, nouveau méfait de
Stryper, est donc un bon album révélant les qualités de musiciens de ces américains. Une œuvre plaisante qui, cependant, ne parlera pas nécessairement à ceux avides de références contemporaines et futures.
Pas nécessairement plus, d'ailleurs, à ceux lassés d'entendre toujours louer les mérites des mêmes références passées et révolus. Un album plaisant donc, mais qui va, sans doute, peiner à convaincre un large public.
Ca reste un bon album mais faut quand même reconnaitre que certains des titres choisis ne parleront pas à tous le monde...
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