La carrière artistique du guitariste Italien Dario Mollo commence vers le début des années
1980 alors qu'il exerce ses talents de créateur avec
Crossbones. Un premier groupe qui, après quelques atermoiements et de nombreux changements, finira par sortir un album éponyme en 1989. Cependant, finalement, l'extrême exigence et l'excessif perfectionnisme du transalpin auront raison de ce collectif. L'aventure lui aura tout de même permis de faire la rencontre de deux personnages cruciaux dans la suite de son parcourt. A savoir des britanniques Kit Woolven et
Don Airey. Le premier, dont le nom est associé à des œuvres telles que
Black Rose de
Thin Lizzy,
Dusk and Her Embrace de Cradle of
Filth,
To Dust you
Will Decay d'
Angel Dust,
The Carnival Bizarre de
Cathedral ou High Stakes &
Dangerous Men d'
UFO, est un producteur de renoms. Le second, quant à lui, a fait sa réputation en accompagnant aux claviers d'illustres artistes tels que
Black Sabbath,
Rainbow,
Ozzy Osbourne, Jethro Tull ou
Whitesnake. L'histoire raconte aussi qu'il œuvra sur l'immense Painkiller de
Judas Priest mais que ces interventions furent retirées pour rendre l'opus plus agressif.
Durant toute cette période le guitariste ultramontain aura profité pour composer de nombreux morceaux. Accompagné de ces deux fidèles compagnons, et de quelques amis supplémentaires, le projet
The Cage commence donc à émerger. Il manque néanmoins celui qui sera la voix et les mots de ce collectif. Ce sera finalement
Tony Martin célèbre pour avoir été le brillant successeur de Ronnie James
Dio et
Ozzy Osbourne au sein du mythique
Black Sabbath qui se chargera de cette tâche. En 1999 sort le premier volet de cette trilogie.
Ce qui caractérise d'emblée ce disque c'est une certaine audace. Démarrer par le certes remarquable
Cry Myself to
Death mais dont les couplets s'égarent sur des chemins sombres soutenues par des riffs tourmentés avant qu'un refrain lumineux ne vienne nous délivre, est, en effet osé. Le titre est trouble, noir, torturé. Il installe un climat lourd que le reste de ce manifeste, plus prompt à défendre un
Hard Rock énergique aux relents Heavy très prononcés, ne reprendra pas nécessairement.
Au-delà de ce premier assaut difficile mais délicieux, le sublime Tim to
Kill au rythme dévastateur et au refrain très efficace, le splendide et lancinant
The Cage/If you Believe, l'excellent Relax ou encore le somptueux
Smoke and the Mirrors nous ravissent. Parlons aussi de la chanson
Stormbringer qui n'est autre que la reprise du titre écrit par
David Coverdale et Ritchie Blackmore pour
Deep Purple (
Stormbringer (1974)). La version de Mollo Martin aura beau avoir de nombreuses qualités, il lui manquera, selon votre humble serviteur, le charme de celle d'antan.
Dans ce paysage idéal, à vrai dire, seul un This Kind of Love, aux airs nous évoquant les pires heures de
Van Halen, fait figure d'exception. Bien trop mélodique et mièvre, ce morceau nous désespère.
Il va sans dire que les travaux du triumvirat Mollo, Airey, Martin transcende formidablement ce plaidoyer. Alors que l'un nous éblouis de ses talents de musiciens (notamment dans ces soli magnifiques), et que le second y parsème ses sonorités de synthés savoureusement passéistes, le dernier, de cette voix si particulièrement voilée, éraillée et probante, finis de nous convaincre d'épouser la cause de ce groupe.
Ce premier chapitre du triptyque
The Cage est donc un opus mémorable qui consacrera, de manière tout à fait méritoire, son principal auteur, Dario Mollo. La suite de cette aventure sera, malheureusement, nettement moins irrésistible. Mais ceci, comme le dit la formule rituelle, est une autre histoire.
C'est marrant que nos avis soient aussi différents sur ces deux albums là.
Cela étant, ça reste très intérressant de discuter avec quelqu'un d'aussi passionné et avisé que toi...
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