Alors que la scène Death mélodique est en plein essor sous l’impulsion de groupes comme
Amorphis, Edge of Sanity,
Sentenced ou
At The Gates, un jeune combo suédois nommé
Crown of
Thorns (*) et naviguant de démos en petits concerts trouve enfin un deal avec le label français
Black Sun Records. Le quintet enregistre alors son premier full-lenght
The Burning (1995) pendant l’âge d’or du Death mélo au Berno Studio qui deviendra vite un lieu de passage fréquenté pour les groupes suédois.
Attention cependant, avec
The Burning (1995) le guitariste Marko Tervonen et ses acolytes ne se contentent pas de copier les
Purgatory Afterglow (Edge of Sanity) ou Tales From the 1000 Lakes (
Amorphis) fleurons du style, en premier lieu la musique de
Crown of
Thorns est beaucoup plus agressive et ne navigue pas dans des eaux atmosphériques.
Si le disque s’ouvre sur un Of Good and
Evil au tempo modeste et aux intonations presque Heavy
Metal, c’est pour mieux surprendre l’auditeur avec le terrible Soulicide
Demon-might et une tornade Death / Black dévastatrice. Les guitares vicieuses et agressives de la paire Tervonen / Sunesson côtoient les salves régulières du batteur Jaane Saarempää et le chant belliqueux de Johan Lindstrand tandis que la basse de
Magnus Olsfelt bourdonne au dessus de tout ça apportant une touche chaotique du meilleur effet. The
Lord of the Rings illustre bien cette frénésie dans les riffs et dénote une identité forte : ni vraiment proche de la scène classique Death suédoise, du brutal Death américain ou de la vague
In Flames and co.
Un titre comme I
Crawl trompe aussi parfaitement l’ennemi en ouvrant sur un plan axé sur la mélodie avant de démarrer en trombe en gardant tout de même en toile de fond la trame de départ. En fait, cataloguer
Crown of
Thorns en Death brutal / mélodique n’est pas si saugrenu que ça, c’est ce qu’inspire l’écoute d’une chanson comme Neverending
Dream en tout cas.
Crown of
Thorns va même jusqu’à flirter avec le brutal Death (de 1995) avec
Night of the
Swords décoiffant et supersonique. Les deux seules titres foncièrement “Death mélo” sur
The Burning sont donc Of Good and
Evil et Candles amenant tout doucement la dernière tuerie
Forget the Light littéralement du Death / Black déchaîné, dont les accélérations et le refrain ne laisseront personne indifférents.
The Burning fut une véritable surprise débarquant comme un cheveu sur la soupe et se démarquant intelligemment de la concurrence en balançant un Death
Metal ni typiquement suédois, ni typiquement américain, mais avec une hargne certaine et un caractère bien trempé : un produit à part et indispensable, tout comme le Demonication de leurs compatriotes
Luciferion à la même époque.
(*) Le groupe se rebaptisera
The Crown en 1998 suite à une plainte du groupe de Heavy Prog
Crown of
Thorns, pourtant moins ancien qu’eux mais armé de meilleurs avocats…
BG
Leur meilleur, évidemment, mais aussi l'un des meilleurs albums que j'ai écouté....et pourtant, je m'en suis envoyé quelques uns. En plus il ne vieillit pas! Indispensable
On en avait rien a foutre qu'un groupe de glam pop chrétien à tendance tapette ait peur qu'on effraie leur public.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire