La vie d’une formation de metal extrême est loin d’être un long fleuve tranquille et les Canadiens de
Cryptopsy n’y font pas exception. Après des débuts tambour battant et la publication de l’exceptionnel «
None So Vile » (1996),
Cryptopsy n’a cessé de faire évoluer son style en perdant au passage de sa qualité de composition avec, comme point d’orgue, le piteux «
The Unspoken King » (2008). Le groupe effectua alors un virage vers le deathcore, très en vogue à l’époque et commettait le crime de lèse-majesté en incluant du chant clair à leurs morceaux, faisant de Matt Mc Gachy, nouveau hurleur (en remplacement de
Lord Worm) du combo, l’un des frontmen les plus détestés du microcosme du metal extrême. Conscient que la déroute fut totale,
Cryptopsy fit machine arrière avec son album éponyme en
2012, en proposant un mets plus habituel mais qui s’avérera plutôt moyen au fil des écoutes.
Aujourd'hui,
Cryptopsy n’a plus de maison de disques et est contraint d’emprunter les chemins de l’autoproduction (revenant à la case départ, en somme). Et, plutôt que de publier un long format, la formation a opté pour une série de Ep intitulée « The Book Of Suffering », qui se divisera en plusieurs tomes. Afin de pouvoir mettre en branle le tome 1, les Québécois ont adopté le procédé du crowdfunding, réunissant une somme assez conséquente pour pouvoir enregistrer, mixer et masteriser cet Ep et de le promouvoir par un clip. L’artwork est plutôt rassurant et voit surtout un retour au logo d’origine, signe éventuel d’un rétro pédalage artistique important.
Un petit discours introduit «
Detritus (
The One They Kept) » et la déflagration sonore débarque sous coup férir, avec un blast frénétique d’une grande brutalité, le riffing est puissant, la guitare est acérée telle une feuille de boucher et la section rythmique pilonne comme jamais, le tout est entrecoupé d’un break lourd et groovy, pour une fin abrupte.
Pas de doute,
Cryptopsy veut reconquérir son trône et se rabibocher avec sa fan base de la première heure. Les trois autres morceaux qui composent cet Ep seront tous du même acabit.
« The Book Of Suffering Tome 1 » fait preuve d’une brutalité retrouvée au service d’une technicité hors pair, les parties alambiquées alternent avec des moments plus lourds et massifs, donnant beaucoup de relief à l’ensemble. Même le décrié Matt Mc Gachy réussit à convaincre par des growls très profonds, glaireux et caverneux, on en oublierait presque que le bougre poussait la chansonnette sur «
The Unspoken King ».
Il est à noter que cette oppression sonore présente de multiples subtilités comme le mini break « jazzy » de basse sur « Halothane
Glow », le solo sur « The
Knife, The
Head And About Remain » et les incartades mélodiques de « Framed In
Blood », certainement la meilleure composition de cet Ep, ce titre est un condensé du
Cryptopsy d’aujourd’hui.
Même s’il est autoproduit, un groupe comme
Cryptopsy se doit de bénéficier d’une production à la hauteur, afin de faire ressortir l’enchevêtrement des nombreux plans qui compose les morceaux. Là non plus, rien à redire, le son est massif et puissant, chaque instrument est parfaitement audible, avec une légère mise en avant de la basse d’Olivier Pinard, habituellement reléguée au second plan.
Le bémol principal que je pourrais adresser à l’encontre de « The Book Of Suffering Tome 1 » concerne l’agencement similaire des titres avec, systématiquement un break lourd au milieu des morceaux et une fin abrupte, ce qui annihile tout effet de surprise. Aussi, ce format court, même s’il ne laisse aucune place à la lassitude, nous laisse un sentiment de frustration car nous aimerions pouvoir en écouter plus, surtout quand
Cryptopsy est à ce niveau de qualité. Aussi, il serait judicieux de totalement éradiquer les influences deathcore, dont la seule lecture du mot filerait de l’urticaire à tous les deathters purs et durs, qui sont encore présentes dans certains breaks, afin de regagner pour de bon, une crédibilité nouvelle.
Si, tout comme votre serviteur, vous n’attendiez plus grand-chose des Québécois, « The Book Of Suffering Tome 1 » pourrait bien vous réconcilier avec la formation. L’opération séduction des aficionados de la première heure est bel et bien en marche et,
Cryptopsy compte bien reprendre la place qui était la sienne. Il est indéniable que cet Ep est un bon point d’ancrage pour cette reconquête et ce nouveau départ. Si, comme moi, vous finissez par pardonner l’écart de mauvais goût qu’est «
The Unspoken King » grâce à « The Book Of Suffering Tome », il est certain que nous ne tolérerons pas une deuxième sortie de route.
Un retour aux sources salvateur !
Moi aussi sans émotion ou ressenti j'adhère mal, c'est pour ça que j'aime bien le métal dans toute sa globalité. Ya tellement de style qu'on trouve toutes les émotions qu'on veut dans le Metal. Par exemple dans des groupes moderne qui est sorti à la même période que Slipknot, Evanescence c'est quand même mieux foutu que Korn, Slipknot et compagnie, non? Enfin ce n'est que mon avis...
Skyfire : Esoteric
thy disease : rat age
becoming the archetype : Dichotomy
hésite pas!
Ca envois de la purée!!!
super skeud!
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