The Book of Eliot

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16/20
Nom du groupe Hord
Nom de l'album The Book of Eliot
Type Album
Date de parution 22 Avril 2013
Produit par Magnus Lindberg
Style MusicalMetal Moderne
Membres possèdant cet album20

Tracklist

1. Analepsis
2. Confession
3. At the Gate
4. The Spleepless Journey
5. Landscape with the Fall of Icarus
6. The Unwaverings
7. On Collision Course
8. Unleash the Hermod
9. Kindermord
10. What the Thunder Said

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Hord


Chronique @ Matai

19 Avril 2013

Hord est sur le point de devenir l'un des leaders majeurs de la scène modern metal française

Hord avait fait belle impression avec la sortie de son deuxième opus « The Waste Land », suite au concept ambitieux du premier né « Reborn from Chaos ». Les Frenchies sont de retour cette année avec une autre partie tant attendue sous le nom de « The Book of Eliot », un album qui risque d’être étudié sous toutes les coutures car Hord est sans doute sur le point de devenir un des leaders majeurs de la scène modern metal française.

« The Book of Eliot », donc, fait suite au très pessimiste “The Waste Land”. Toujours avec cette dimension post-apocalyptique, le titre de l’album peut d’une part, évoquer le film “Le Livre d’Eli” mais aussi le poète britannique T.S Eliot, autour du poème moderniste « La Terre Vaine » (ou « The Waste Land »). L’opus en question met en lumière le personnage d’Eliot, une sorte de messager vagabondant sur les terres désolées dont on découvre son livre, un livre renfermant ses souvenirs et ses émotions mais aussi quelques réponses potentiellement liées aux événements apocalyptiques qui se sont produits sur « The Waste Land ». Bref en tout état de cause, « The Book of Eliot » semble être un album complexe où la recherche et le travail sur le concept, les paroles et la musique ne font qu’un.

On découvre alors 10 titres classés dans trois parties distinctes. La première, « Unveiling », se compose de quatre morceaux pouvant alors être vu comme un tout. Passée l’introduction pessimiste et mélancolique, on découvre la première déflagration « Confession » dans lequel Eliot dialogue avec lui-même et confesse ses fautes. L’alternance des vocaux criés/clairs et même leur superpositions permet d’établir cette dualité afin de transporter l’auditeur dans les pensées du personnage. S’ajoutent à cela des riffs répétitifs mais hypnotiques posant les atmosphères. La polyrythmie à la Meshuggah, le côté percutant de la batterie ainsi que la folie ressentie dans les vocaux ajoutent une dimension toute particulière, qui ne peut que nous évoquer le monde dévasté dans lequel vit Eliot, le vagabond solitaire.

Hord s’extrait du côté cyber qui régnait sur « The Waste Land » pour adopter un metal modern influencé par Meshuggah mais aussi le duo Textures/Tesseract. Quelques relents post-rock se font aussi ressentir notamment sur « At the Gate » avec ses riffs atmosphériques. On a alors beaucoup moins de touches indus, le tout étant plus porté sur les guitares mais surtout les vocaux, qui tiennent une place très importante puisqu’il s’agit avant tout de la parole d’Eliot.

La seconde partie, « The Seasons Unchained », se concentre sur les saisons, symbole des différentes parties de la vie humaine. Hord a fait le choix de débuter par l’hiver avec « Landscape with the Fall of Icarus » afin de mettre en avant la chute, la fin de vie. On découvre un morceau plus hargneux, alternant passages planants et accélérations, afin de mettre en avant un Eliot entraînant avec lui l’humanité toute entière dans son déclin. Mais la brutalité du modern metal de Hord se fait beaucoup plus ressentir sur « The Unwaverings », l’automne, la phase adulte de l’homme, la période dans laquelle il se sent tout puissant. Les riffs sont alors plus percutants, le côté djent plus présent, et les vocaux principalement criés, imitant la rage d’Eliot. La technique est aussi rendez-vous avec des arpèges plus complexes et ces saccades typiques. L’été passe vite et on passe au printemps avec « Kindermord », un titre émotif dégoulinant de pessimisme et de mélancolie rappelant un peu le morceau « Critical Mass » de Sybreed. Ici, c’est la fin de l’innocence avec des riffs et des vocaux tiraillés entre douceur et agressivité.

Même s’il ne révolutionne rien dans le domaine, Hord fait du beau boulot en la matière, offrant avec « The Book of Eliot » des titres variés, progressifs et habités par une âme. Un groupe reconnaissable entre mille et possédant une forte personnalité, qui a cette fois-ci produit lui-même son opus. Le mixage et le mastering ont toutefois été confiés à Magnus Lindberg (Cult Of Luna) aux Vihelm Room tandis que l’artwork est l’œuvre de Jakob Arevarn. Un album qui s’écoute autant qu’il se lit puisque le livret, fidèle à un livre/journal fourmille de détails passionnants. En tout cas, belle réussite pour ces Frenchies, qui se dirigent sans aucun doute vers la bonne voie.

4 Commentaires

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AXEL071721 - 20 Avril 2013: Un album vraiment abouti, et un groupe proche de ses fans. En effet, un appel a été fait pour precommander l'album. Les noms des participants sont listés tout autour des textes dans la pochette, et chacun d'entre eux a reçu un magnifique poster dédicacé par l'ensemble du groupe. Chacun a donc reçu un collector unique. Une idée participative magnifique.
Matai - 20 Avril 2013: Ah c'est donc ça tous ces noms. Je pensais que ça faisait partie du livre d'Eliot, des noms griffonnés au fil de ses rencontres. Merci pour la précision!
AXEL071721 - 20 Avril 2013: Comment qu'j'me la pète avec mon nom dedans !!! :-P
Ultrashock - 22 Avril 2013: J'adore ce groupe et j'aime bien cet album, le seul truc qui me gêne c'est le chant saturé, je le trouve pas au niveau du reste qu'est énorme.
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Chronique @ Satanistar

14 Août 2013

La musique d'Hord a pris des allures plus progressives que par le passé.

"On a dit que la guerre avait fait un trou dans le ciel, et que par ce trou dans le ciel, le soleil est passé et a brûlé tout ce qui existait. Tout et tout le monde."


La guerre, la dévastation, la solitude et la recherche d'une identité perdue... L'apothéose d'un jour moribond sous des nuages acides. Tel était la vision effroyable de "The Waste Land" il y a trois années de cela. Hord nous malmenait lors d'une traversée énigmatique et prophétique au son d'un modern metal puissant et racé. La grande question taraudant nos lèvres gercées par l'âpreté de l'hiver était de savoir si ce coup de poker conceptuel n'était qu'affaire d'un seul et unique album.

Dès lors, ce nouvel étalon apocalyptique et désœuvré intitulé "The Book of Eliot" s'inscrit comme la nouvelle pierre angulaire de souvenirs troublés. Que s'est il donc réellement passé pour qu'on en arrive à cette situation si extrême ?

Entre trip post-apo doublé d'une réflexion humaine désabusée rappelant aussi bien "Le Livre d'Eli" que les travaux de T.S. Eliot dont les français s'en inspirent logiquement, la musique d'Hord a pris des allures plus progressives que par le passé. S'amusant ainsi avec les changements d'atmosphères, tantôt lourdes et suffocantes, tantôt plus lumineuses et voilées comme le soleil, l'indus s'est quelque peu dissipé pour offrir quelques structures métaphoriques plus variées et imprévisibles.

Le testament d'Eliot est ainsi une marche de longue haleine à travers un univers riche et paradoxalement inquiétant, une espèce de cheminement spirituel fantasque et contemplatif pour nous les héritiers de ce témoignage. Alors nous suivons, pages à la main, cette archive découpée en plusieurs chapitres et saisons afin de saisir toutes les subtilités de cette créature de Dieu à l'esprit aliéné.

Difficile, donc, de ne pas frissonner face à cette tonalité polyrythmique rappelant autant Meshuggah qu'un certain Textures dans des moments envoûtants à l'allure glaciale au premier abord. "Landscape with the Fall of Icarus" éclate la voûte fantomatique avec ces frappes de guitares sèchent et écrasantes et s'envolent lyriquement vers des contrées bruineuses et spectrales. L'émotion y est toujours palpable, à quelques centimètres de cette falaise écorchée loin de la mièvrerie de "The Burial of the Dead" constatée sur "The Waste Land".

Non, Hord a grandi, a mûri, mieux, il a muté dans son cocon d'acier et libère désormais ses ailes cannibales au dessus de ce monde lacéré. Qu'il transpire à travers ces pores un feeling post-rock grâce à de sublimes arpèges cristallines ("On Collision Course") ou qu'il brutalise la foule avec une monstruosité maladive avec ces growls haineux et poisseux(le sans concession "The Unwaverings"), "The Book of Eliot" dresse la parabole d'un homme au destin écrit d'avance dans les entrailles de l'humanité. La chute, le renouveau, le pardon... Ainsi, la quête se termine encore une fois sur un instrumental pessimiste et neurasthénique ("What the Thunder Said"). On pense alors un peu à Hacride tout en terminant les derniers pages de ce testament, on se concentre et l'on vit les derniers instants de ce mystérieux ouvrage.

Mixé par Magnus Lindberg (Cult of Luna,Aqme), le son Hord prend des allures hébraïques, il est la référence du prochain prophète. Car oui, "The Book of Eliot" est une bible, un recueil des temps anciens suivant une épopée moderniste et abyssale. Il apporte alors une parole qui ne sera certainement pas comprise par tous, mais laissera assurément une empreinte parmi des prêcheurs convaincus.

"Tout est inutile, les prophètes n'ont pas sauvé les hommes, ils ont annoncé leur déchéance sans fin !"

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