« Disclosure », septième opus des danois de MANTICORA, vient clore l'histoire de cet étrange et inquiétant cirque ambulant du 19iéme siècle, débutée l'année dernière avec « Letters (The black circus part. 1) ». Pour la petite histoire, « The black circus », troisième concept album du groupe, devait être initialement édité sous la forme d'un double album, mais, finalement, 2 galettes bien distinctes ont vues le jour.
Groupe maudit ? Après 10 ans de carrière, 7 albums et un talent reconnu en live, MANTICORA ne perce toujours pas et occupe seulement la place de guest star aux concerts. Allez savoir pourquoi ... L'écoute de « Disclosure » n'apporte pas de réponse à cette question mais au contraire, la renouvelle !
Concernant ce dernier album, pas de grands changements dans l'orientation musicale du groupe : il reste dans un mixte power / progressive métal, avec une petite pointe de thrash, bien relevée quand même ce coup-ci.
Comme d'habitude, les changements de rythmes sont légion, les parties musicales démentes, techniques, mais toujours mélodiques. La structure des morceaux est vraiment bien conçue. Tous ces breaks, accélérations ou autres ralentissements passent comme une lettre à la poste : pas de cassure brutale ou de bizarrerie déroutante : tout est bien amené et reste limpide et cohérent. Bravo aux compositeurs ! Bravo aussi aux musiciens qui possèdent un sacré niveau technique ! Les envolées de guitares sont grandioses, le batteur mène un combat de boxe effarant avec son instrument tout au long de l'album et la partie rythmique est comparable à un véritable bulldozer, dévastant tout sur son chemin. Pour faire ultra-simple, on pourrait dire que MANTICORA se rapproche quelque peu de BLIND GUARDIAN pour la puissance, de DREAM THEATER pour la complexité des parties musicales et de KING DIAMOND pour la structure des morceaux.
Pour ma part, le seul point ambivalent reste le chanteur Lars Lansen : sur le style heavy, il colle bien, avec une voix proche de celle Ritchie Krenmaier (STIGMATA 4) ; il évolue quelque peu vers le timbre de Hansi Kürsch (BLIND GUARDIAN) sur les parties power / speed mais, des fois, se retrouve complètement à la rue. Un bon exemple est l'interlude « IntunerieVII » : il débute avec une voix grave, bizarre, pas franchement esthétique, puis change de tonalité et assure comme une bête. Attention, il fait du bon boulot sur cet album, mais pour ma part, je le trouve limite sur certains passages.
Le coté conceptuel de l'album est relevé par de petites interludes retranscrivant des ambiances diverses représentant le cirque noir : mélodies de guitare gypsyes, ambiances inquiétantes et surnaturelles ... Cela permet ainsi à l'auditeur de faire une petite trêve tout en restant dans le vif du sujet.
Si vous aimez ramassez des gros riffs dans les gencives, vous prendre 2 jets d'accélération pendant les solos et ne plus vraiment savoir quel titre est en train de passer tant les breaks sont nombreux, cet album est pour vous ! C'est bien fait, un peu déroutant à la première écoute, mais finalement, on s'y fait. Est-ce l'album qui va enfin mettre MANTICORA au devant de la scène ?
Seul l'avenir nous le dira !
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