La bande à Eddie Risdal et Isadora Cortina est de retour en cette année 2014 avec un nouvel opus long de soixante dix minutes nommé «
Terminal ». Ils auront mis du temps avant de l’enregistrer celui-là, à cause de certains contre temps et quelques changements de line-up. Mais quand on voit le travail accompli et l’investissement de musiciens guests tels que Jone Väänänen (claviers) ou Sune Berthelsen (chœurs), on n’ose pardonner ces mélancoliques Norvégiens.
Il faut dire qu’ils ont toujours su prendre le temps qu’il leur fallait pour sortir leur opus. Rappelons qu’
Ancestral Legacy s’est formé en 1995 pour se diriger vers le black symphonique (style qu’il reconduit sous
Legacy Of
Emptiness) avant de se diriger davantage vers le black/doom/gothic typé « belle et la bête » avec une alternance growl/chant black et chant clair/lyrique féminin, accélérations black et breaks doomesques à partir de l’opus «
Trapped Within the Words ».
Après un «
Nightmare Diaries » qui laissait quelque peu l’auditeur sur sa faim, il était donc grand temps d’apporter une suite logique et c’est dans ce contexte qu’arrive «
Terminal », franchissant les limites que le groupe s’était imposé. Eddie apporte plus de force dans ses compositions grâce à des guitares plus agressives et un chant relativement plus hargneux. Cela se sent d’emblée sur « Bone Code » ou sur «
Lethe Part 3 ». Précisons qu’
Ancestral Legacy ne fait pas dans la brutalité mais dans la mélodicité, tout en gardant pas mal de tranchant dans le jeu de guitare. Les mélodies et harmonies côtoient donc sans vergogne la rage sur un tempo soutenu comme sur «
Lethe Part 1 » pour ne citer que lui.
Lors de ces moments bestiaux apparaît la voix angélique d’Isadora, telle une illumination. Le tempo se ralentit, les guitares se lamentent, les claviers apportent leur soutien en fond et les mélodies sont plus présentes, avec ce côté mélancoliques. On peut penser à
The Gathering,
Tristania,
Within Temptation (période Enter/The Dance) ou encore le dernier
Rise Of Avernus (sans le côté sympho à outrance cependant).
Ancestral Legacy se débrouille plutôt bien dans ce domaine et apporte pas mal de sensibilité à ses compositions, l’alternance entre les différentes parties étant bien maîtrisée. La dualité vocale est d’ailleurs bien efficace, comme sur « My Wretched
Lord ».
L’album possède un petit nombre de balades, certaines parfois acoustiques, plutôt réussies, bien qu’un peu mielleuses sur les bords. On pense à « There Is no Birth and Death », « Shedding You » ou encore «
Dawn of Time », au piano, toujours accompagné de la voix d’Isadina qui s’essaie même dans les murmures : un titre qui finit en tempête sur la fin avec sa déflagration black. A noter aussi l’apparition de moments atmosphériques comme « Death,
Silence Without
Pain » ou encore l’excellent «
Terminal », avec ces chœurs qui apportent beaucoup à l’ambiance général du morceau.
«
Terminal » est un opus très solide et plus mature que le précédent, mettant en avant des mélodies et ambiances inspirées ainsi que des moments variés, rendant l’écoute de ces 70 minutes plutôt agréables (bien que ce soit un peu long). On ne tombe pas forcément dans le très sirupeux et le groupe ne fait pas non plus dans le sympho. L’alliance des vocaux et les guitares font une grosse partie du travail, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Dommage toutefois que la production ne soit pas parfois à la hauteur, ce qui aurait pu renforcer certaines parties (il manque parfois un peu de puissance dans les moments les plus agressifs). En clair, un opus très sympathique pour un groupe qui fait son boulot comme il faut.
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