Venant de ma cité phocéenne, j'ai donc connu les
Eths quand ils se produisaient encore dans des premières parties dans de petites salles de
Marseille et à l'époque de ma période Neo, j'aimais vraiment ce qu'ils proposaient. C'était original, bien foutu et rentre-dedans, qui plus est avec une fille au chant. Très bonne présence scénique, riffs neo-metal mêlés à des ambiances glauques, un franc-parler morbide et malsain dans des paroles sordides,
Eths avait le vent en poupe. Au temps d'Autopsie (il y a donc 10 ans déjà), tous les d'jeunz de la ville scandaient le mémorable refrain de "Pourquoi ?". Deux ans plus tard, la démo
Samantha faisait elle aussi parlée d'elle et projetait
Eths au rang des meilleurs groupes français de sa génération, plein d'espoirs et d'avenir.
En 2004 sortait le petit évènement pour les fans du groupe : Sôma, leur premier album. On en parle dans tous les magazines spécialisés, c'est la révélation francophone de l'année, etc., etc. Il est vrai que leur première galette était très sympathique, beaucoup plus glauque, beaucoup mieux structurée, Candice gueulant de plus belle mais proposant également un chant clair des plus surprenants. Avec des titres comme "Méléna", "Détruis-moi" ou encore "Je vous hais", le groupe a réussi à remuer un peu tout le monde, accentué par de nombreuses grosses dates.
Mais au fil du temps, les d'jeunz vieillissent, grandissent, mûrissent et délaissent la musique métal/hardcore de
Eths pour se concentrer sur de nouveaux groupes, de nouveaux styles, quelque chose plus original encore et ce, afin de ne pas tourner en rond. Mais avec réflexion, on remarque que les fans purs et durs de
Eths ne restent que dans une certaine tranche d'âge (14/16 ans), comme si le groupe amenait de nouveaux fans tandis que d'autres passaient à autre chose. Cela n'empêche pas le groupe mené par Candice de continuer à faire son petit chemin dans le milieu metal/rock auprès d'un public de plus en plus nombreux, adhérant plus facilement à une musique glauque, et à des paroles désespérées proches de la plupart des états d'âmes d'une génération encore et toujours déprimée pour ne pas dire dépressive. Tout ceci n'est pas une critique de ce genre de gens mais plutôt une constatation.
Enfin bref, 3 ans après Sôma sort le nouvel album tant attendu de
Eths, baptisé comme à l'habitude du groupe d'un nom étrange, inhabituel, laissant perplexe (tout le monde a pris son dico pour savoir la signification des titres, soyons honnêtes). Le nouveau disque s'appelle donc
Tératologie, qui signifie l'étude des malformations congénitales, le plus souvent au sujet de ces "monstres de foire", ces "freaks" dont la nature humaine reste quasiment un mystère : pas de doute c'est bien du Candice ça ! La pochette et l'artwork sont bien foutus, le line-up change à moitié, le logo aussi, le groupe cherche visiblement à exploiter de nouveaux horizons.
Le CD commence donc par une intro glauque que n'aurait pas renié Dario Argento pour un Suspiria ou un
Trauma de l'époque. Trop courte, cette intro aurait été vraiment très belle pour amorcer un CD plein de déceptions... En effet, le prélude passé, on attaque dans le vif du sujet avec le single de l'album "Bulimiarexia". Ambiance de nouveau malsaine, beaucoup de chant clair, hélas ça ne prend pas : riffs neo bateaux, rythmés par une batterie monotone, on croirait le plus souvent entendre de l'Indochine si Candice ne hurlait pas quelques fois ! Honnêtement, ça fait peur... Mais la déception sera à son comble au cours de ce long album (plus d'1h d'écoute). Si les titres suivants sont du pareil au même, morbides mais plus ou moins attrayants, on arrive à LA déception ultime du disque, le bien nommé : "V.I.T.R.I.O.L".
Plus proche d'un morceau d'un mauvais
A Perfect Circle ou
Queens Of The Stone Age, que de "metal/hardcore" comme disent certains, le morceau est d'un ridicule affligeant, comme si on avait entendu le titre plus de cent fois sur une radio Fm. A croire que les Marseillais auraient laissé leur inspiration derrière eux, en voulant toucher un public moins branché métal, plus facilement donc.
Le problème avec
Tératologie, c'est que ça tourne vite en rond, avec cette impression d'écouter une même chanson plusieurs fois ("Bulimiarexia"/"Priape" ou encore "Ilèus Matricis"/"Hydracombustio") avec les mêmes riffs, les mêmes tonalités, le même ennui parfois, bien que les structures sont beaucoup plus progressives et que l'idée de faire un concept-album est bien exploité (un peu trop d'ailleurs).
Eths en auraient-ils fait trop ? Apparemment oui. Dans sa volonté d'aller plus loin, les Marseillais se fourvoient dans une monotonie lassante et dénue d'une quelconque originalité au final.
Eths fait du
Eths et le fait pendant 1h, sans vraiment proposer quelque chose de concrètement intéressant. Alors l'album est-il une daube pour autant ? Non, bien sûr, mais il n'est pas exempt d'une amertume désarmante qui nous fait changer de pistes fréquemment, raccourcissant un deuxième album pas extraordinaire pour un sou et ce, malgré une prod' impeccable voire surprenante pour un combo français et des pointes de piano habilement mis en place pour instaurer une nouvelle ambiance trop peu exploitée (lé début de "Hydracombustio" et le final de "
Anima Exhalare" sont honnêtement magnifiques).
Je reste donc déçu d'écouter un album d'
Eths resservant la même sauce de façon plus longue, trop répétitive, plus glauque mais sans aucune évolution musicale, j'entends par là au niveau des grattes et de la batterie, qui nous servent les mêmes riffs depuis presque 10 ans. Bien sûr, la voix de Candice a progressé notamment grâce au travail avec Pierre Rodriguez mais dans le fond, ça reste du pareil au même.
Au final, fans de
Eths, ne me jetez pas la pierre dessus : je parle en connaissance de cause et ne crache pas sur
Eths ; je ne fais qu'une critique personnelle sur un album et non sur le groupe en lui-même.
Sinon, j'allais le dire, on compare pas eths avec Rahpsody ou Within Temptation, on va dire que c'est pas le meme délire.
Sinon, niveau "bourrin" eths a déja fait pire j'en suis sur ...
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