Tales of Bards & Beasts

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16/20
Nom du groupe Crusade Of Bards
Nom de l'album Tales of Bards & Beasts
Type Album
Date de parution 15 Novembre 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Remembering Quests...
 01:11
2.
 Of Bards & Beasts
 04:54
3.
 The Golden Vessel (ft. Lady Ani)
 03:51
4.
 Four Fours
 03:24
5.
 The Rise of the Kraken
 03:54
6.
 An Ocean Between Us - Part I - Chapter Twelve (ft. Eduardo Guilló)
 04:31
7.
 An Ocean Between Us - Part II - Ulysses' Cry (ft. Henning Basse)
 05:27
8.
 Pirates of the Night
 03:19
9.
 And so the Bard Sang
 03:05
10.
 Gunpowder
 04:45

Durée totale : 38:21

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Crusade Of Bards


Chronique @ ericb4

16 Décembre 2019

Quand les corsaires vont à l'abordage, fructueuse sera la moisson...

Parmi les formations metal symphonique à chant féminin, toujours plus nombreuses à se lancer dans la bataille, difficile pour les nouvelles figures de sortir la tête de l'eau, d'amorcer un quelconque décollage, et plus encore, d'assurer leur pérennité. Il en est pourtant certaines se plaçant loin des poncifs du genre, dispensant alors un message musical peu convenu et néanmoins pourvoyeur d'authentiques plaisirs. Ainsi, contrairement à pléthore de ses homologues, c'est au cœur d'une originale fusion des genres que nous plonge Crusade Of Bards, jeune sextet espagnol originaire de Madrid. Aussi, aux fins d'une longue élaboration qui en a défini le contenu, le projet metal mélodico-symphonique se teinte désormais de touches cinématiques, heavy et folk, dans la lignée de Diabulus In Musica, Lyriel, Ancient Bards, Against Myself, Xandria, Ex Libris et Delain. nous menant dès lors au sein d'une palpitante épopée où d'impitoyables flibustiers et de redoutables corsaires auraient force de loi...

Dans ce dessein, c'est au cœur d'une originale dramaturgie impliquant ces prédateurs des mers que nous plonge la troupe, chacun de nos six acolytes ayant alors un rôle bien défini à jouer. Ainsi, à bord du drakkar, nous accueille l'équipage au grand complet, à savoir : Captain Eleanor Tenebre, frontwoman au filet de voix apparenté à celui de Zuberoa Aznarez (Diabulus In Musica, Tragul) ; Adrián "The Time Knitter" Carrero aux guitares ; Lara "Percia" Garrido à la basse ; Paolo "The Bard" Andreotti (Sechem) aux claviers et aux choeurs ; Jorge "You" Homobono (Sechem) à la batterie ; Mery "Deep" Red (ex-Autumnal) au violoncelle. Pour mémoire, peu après sa création, en 2015, le groupe a fait ses premiers pas sur scène au cours d'une conséquente tournée en Espagne, alors en soutien des Australiens de Lagerstein, avant de se produire en France et en Suisse. Indices révélateurs d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos compères...

Conscient des risques de naufrage prématuré à trop vouloir précipiter les événements, le combo ibérique s'est précisément laissé le temps nécessaire à la maturité de ses gammes et ses arpèges, n'accouchant de son premier et présent bébé « Tales of Bards & Beasts » que quatre années suite à sa création, en 2015 ; album full length sorti chez le puissant label allemand Pride & Joy Music, où s'enchaînent sereinement 10 histoires de pirates sur un ruban auditif de 38 sémillantes, pulsionnelles et romanesques minutes. Dans cette aventure, ont été sollicités pour l'occasion les empreintes vocales d' Henning Basse (Firewind, Hypnoside, ex-Brainstorm...) et Lady Any (Last Days Of Eden). Mixé et mastérisé par le guitariste/vocaliste Dany G. (Last Days Of Eden, ex-Darksun, ex-Döxa...), connu pour avoir oeuvré pour Arenia, Black Devil, Edén, Eternal Dream, Mercyless, entre autres, l'opus jouit d'une belle profondeur de champ acoustique tout en ne concédant que peu de sonorités parasites. Aussi, embarquons sans plus attendre pour une aventure en eaux troubles et aux multiples rebondissements...


A la lumière des lents et martelants roulements de tambour d'une régularité métronomique corroborant chaque tangage du navire encore à quai, la brève entame instrumentale symphonico-progressive et cinématique « Remembering Quests... » laisse subodorer que notre traversée ne sera pas sans nous réserver quelques surprises...

Au cours de notre périple, les tumultueuses offrandes sont loin de manquer à l'appel, recelant, de fait, quelques moments de pure jouissance auditive. A commencer par « The Golden Vessel », vibrant et enjoué up tempo power symphonique aux relents opératiques et folk, au carrefour entre Ancient Bards et Xandria. Dans ce champ de turbulences, par effet de contraste atmosphérique, la claire empreinte de la déesse et les cristallines impulsions de Lady Ani évoluent à l'unisson, et ce, dans un duo aussi prégnant qu'exigeant, susceptible de laisser quelques traces indélébiles dans le pavillon du chaland. Bref, une tubesque proposition aux arrangements instrumentaux de fort bonne facture doublés d'un fringant solo de guitare, que l'on ne quittera qu'à regret. On ne sera guère moins bringuebalé et séduit par « Four Fours », galvanisant effort aux riffs épais adossés à une frondeuse rythmique dans la veine d'Against Myself, délivrant de saisissantes montées en puissance du corps orchestral. Et comment ne pas se sentir infiltré par le refrain catchy exhalant de « The Rise of the Kraken », grisant îlot laissant ouïr une sente mélodique certes convenue mais des plus prégnantes, que n'auraient reniée ni Diabulus In Musica ni Epica ?

Dans cette dynamique, pourtant plus difficiles d'accès, d'autres pistes tireront néanmoins leur épingle du jeu. Ce qu'illustre, d'une part, « An Ocean Between Us - Part I - Chapter Twelve », tempétueux manifeste folk/power symphonique au carrefour entre Eluveitie et Lyriel. Dans cette mer démontée, si la traversée se fait tumultueuse, cet état de fait n'a pas empêché la galère de garder le cap, nous invitant dès lors à un cheminement d'harmoniques des plus pénétrants. Enjolivé par les claires et enveloppantes modulations de la frontwoman et parvenant à maintenir l'attention constante, le fulgurant effort se domptera au fil des écoutes. Un headbang bien senti s'esquissera non moins à l'aune du frétillant « Pirates of the Night » et de l'impulsif « Gunpowder », ''delainiens'' manifestes déversant tous deux leurs riffs acérés et décochant de sidérantes accélérations au fur et à mesure de leur progression en eaux agitées. A réserver toutefois aux âmes les plus chevronnées, aptes à se jouer du caractère anxiogène de chacun de ces brûlots ; impression que viennent renforcer de ritualisantes incantations émanant d'une imposante muraille de choeurs.

Quand une légère brise vient caresser les joues des voiles, nos acolytes trouvent sans mal les clés pour nous retenir plus que de raison. Ainsi, le tympan sera prestement aspiré par le doucereux appel de la sirène sur « Of Bards & Beasts », enivrant low tempo progressif estampé folk symphonique, à la confluence entre Diabulus In Musica et Lyriel. Doté d'un léger tapping et d'un entêtant refrain mis en habits de lumière par les chatoyantes inflexions de la belle, l'instant privilégié se charge en émotions au fur et à mesure de notre progression. Dans cette lignée, non sans rappeler Elane, l'apaisante et violoneuse folk ballade « And so the Bard Sang » laisse entrevoir un fin picking à la guitare acoustique, sur fond d'espaces maritimes lavés de toute impureté.

Sur un même modus operandi, c'est surtout le félin « An Ocean Between Us - Part II - Ulysses' Cry » qui, à l'image de son envoûtant duo mixte en voix claires, s'imposera le plus naturellement au tympan de l'aficionado d'instants tamisés. La puissante et graveleuse empreinte d' Henning Basse n'est pas étrangère à cet état de fait, contribuant à conférer à cette ballade romantique jusqu'au bout des ongles ses lettres de noblesse. Pièce d'orfèvre de la formation espagnole où les limpides volutes de la maîtresse de cérémonie, quant à elles, à l'instar d' Isgaard, tutoient sans trembler les notes les plus haut perchées. Bref, un instant propice à la profonde zénitude, où l'émotion requise sera assurément au bout du chemin de celui qui y aura plongé le pavillon...


On ressort de notre aventure gagné par l'agréable sentiment de détenir un premier mouvement à la fois volontiers frondeur, souvent enjoué, un brin romantique, mâtiné d'élégance, conjuguant habilement les styles, dispensant une ingénierie du son rutilante tout en ne concédant que peu de notes résiduelles. Efficace et diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et surtout vocal, le message musical se fait tantôt aisément fédérateur, tantôt rétif à toute assimilation rapide, sans pour autant tomber dans les travers d'une mortifère opacité. De plus, sans l'ombre d'un bémol inscrit au cahier des charges et témoignant d'une féconde inspiration de ses auteurs, le fringant et luxuriant propos se parcourt d'un seul tenant.

On aurait peut-être souhaité une mise à distance moins timide par rapport à leur maîtres inspirateurs et l'octroi d'exercices de style complémentaires. Aussi, l'une ou l'autre fresque symphonico-progressive, souvent appelée de leurs vœux par les fans du genre, manque encore à l'appel. Mais le combo ibérique a bien le temps de façonner son arsenal de défense pour se muer en véritable terreur des mers. Quoi qu'il en soit, la formation sud-européenne signe une œuvre aussi charismatique et troublante que palpitante, susceptible de la hisser dores et déjà parmi les sérieux espoirs du metal symphonique à chant féminin. Bref, nos corsaires patentés ont le vent en poupe...

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