«
Synthetic Breed » est le deuxième EP d’
Illidiance, sorti peu de temps après leur deuxième album nommé « Nexaneon »
On se sera souvenu de la puissance et l’originalité de «
Nexaeon » : ce flot d’agressivité et de mélodie, ce black bien industriel, ces ambiances bien futuristes, tristes, et ce côté très cybernétique qui se dégageait de leur musique.
Avec «
Synthetic Breed »,
Illidiance accentue d’autant plus ce côté-ci. Les claviers et l’électronique sont beaucoup plus mis en avant, la production est meilleure…la pochette ne fait aucun doute : un robot sur un fond blanc, comme s’il se tenait debout dans un laboratoire expérimental…et ce titre d’album «
Synthetic Breed », ne trompant pas (« La race Synthétique » en français).
On remarquera à la première écoute de l’album, ce manque de tranchant dans le chant.
Plus clair que dans leur précédents opus, il se veut moins percutant et surtout moins black, se rapprochant plus d’un chant normal, voire death à certains moments («
Infected » par exemple). Mais il peut rester pour le moins agressif sur des titres tels que «
CyberGore Generation » ou « Mind Hunters ».
Au niveau des guitares, elles sont toujours aussi incisives, même si la meilleure production leur a fait perdre un peu de leur charme. Techniques, variant les saccades, les solos, les riffs monstrueux et les simples frottements, elles restent pour le moins intéressantes, toutefois, on notera une certaines ressemblances dans les mélodies avec «
Nexaeon ».
Les titres manquent de bourrinage au niveau de la batterie, ce qui est bien dommage, car le rythme sur ce coup-ci, ce sont vraiment les guitares qui le créée. Quoiqu’il en soit, je ne dis pas que les titres en sont pas dynamiques, ce n’est pas le cas du tout. On sent en nous une envie de bouger et de nous défouler, ce qu’il ne faut pas nier.
Et l’électronique dans tout ça…beaucoup plus omniprésente, mettant plus en valeur le côté futuriste et apocalyptique que peuvent avoir certains titres tels que « Cybernesis ». Les sons ressemblent parfois à ceux de la musique techno, faisant penser à des groupes tels que
Herrschaft ou
T3chn0ph0b1a, mais ils sont utilisés en petite quantité de sorte à ne créer aucun dégoût. Du coup, on est pris dans le jeu et ça en devient presque agréable. «
Razor to
Skin » en est un véritable exemple, surtout que cette électronique est soutenue par des guitares agressives et un chant des plus tranchants.
Il n’y a que cinq titres qui composent cet EP, et on regrettera avant tout leur courte durée. On avait été habitués à une moyenne de quatre minutes trente sur «
Nexaeon », cette fois-ci, il faudra se contenter d’une moyenne de trois minutes trente. C’est dommage parce que les titres sont tellement prenants que du coup, ils passent trop vite. Il est aussi étonnant de remarquer que plus on avance dans l’EP, plus les titres sont longs.
L’élément qu’on remarquera sans doute le plus c’est le léger changement de style dans la musique. Le côté black est moins bien représentatif, l’électro ayant pris le dessus, le chant et les guitares death étant plus de la partie. Toutefois, les ambiances et les harmonies sont toujours présentes, et c’est ce qui reste agréable chez
Illidiance (« Cybernesis », « Mind Hunters »). Le fait que le chant soit alterné aussi apporte un petit peu plus et met plus en valeur ce côté futuriste et désespéré.
En clair, un EP intéressant, mais restant décevant, pour les raisons que j’ai évoqué : l’électronique plus mise en avant, le chant plus clair, la batterie moins bourrine, et le son meilleur font que la musique d’
Illidiance ne reste pas aussi percutante qu’elle l’avait été avec «
Nexaeon ». Le tout reste bel et bien homogène et compact, et loin d’être déplaisant, on passe toutefois un bon moment, ce qu’il faut avant tout souligner.
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