Svindeldjup Ättestup

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17/20
Nom du groupe Armagedda
Nom de l'album Svindeldjup Ättestup
Type Album
Date de parution 29 Mai 2020
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 Det Sjuttonde Året
 01:22
2.
 Ond Spiritism
 06:36
3.
 Likvaka
 07:11
4.
 Djupens Djup
 08:02
5.
 Guds Kadaver (en Falsk Messias)
 07:38
6.
 Flod av Smuts
 06:56
7.
 Evigheten I en Obrytbar Cirkel
 11:06

Durée totale : 48:51

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Armagedda


Chronique @ Icare

17 Juin 2020

Svindeldjup Ättestup est un très bon album, dont la magie noire se révèle au fil des écoutes

L’année dernière, presque jour pour jour, je publiai une chronique de la réédition d’Ond Spiritism - Djafvulens Skalderpar, troisième et dernier album du duo défunt Armagedda, qui se terminait par ces lignes : « À réécouter sans modération en rêvant à une hypothétique reformation du groupe - on me souffle dans l’oreillette que les affreux auraient sorti un single il y a trois mois, alors qui sait… ». Il semblerait que Graav et Petterson aient entendu ma prière, car voilà le nouvel album des Suédois, Svindeldjup Ättestup, qui sort sur Nordvis Produktion plus de quinze ans après leur dernier full length!

Dès le Det Sjuttonde Året d’introduction, souffle d’outre-tombe qui voit des arpèges aigres et funèbres s’échapper d’une pierre tombale éventrée, le charnier nous ouvre grand ses bras pourris : Ond Spiritism nous assaille d’une série de blasts sourds, portant un riffing plaintif et ténébreux qui nous fait frissonner. Ce qui saute d’emblée aux oreilles, c’est ce son, qui n’a jamais été aussi propre, dense et immersif, la puissance s’en trouvant décuplée au détriment de la crasse et de cette ambiance morbide si caractéristique du groupe. La musique d’Armagedda est plus intelligible que par le passé, ses contours ne sont plus simplement suggérés comme autrefois, émergeant par bribes d’un brouillard méphitique, ici, l’ensemble se fait plus clair, direct et explicite, plus moderne et mieux produit.

Pour être tout à fait honnête, les premières écoutes m’ont pas mal désarçonné, le groupe ayant perdu en grande partie cette atmosphère délétère et malsaine à cause d’une production décidément trop léchée pour le style. Le début de Likvaka, inutilement long et répétitif, m’a même rendu perplexe, avec ce riff peu inspiré qui ne dégage pas grand-chose... Ceci dit, on retrouve tous les ingrédients musicaux qui ont fait le succès d'Ond Spiritism - Djafvulens Skalderpar, entre arpèges décharnés et flottants, grondements sourds de la basse et mid tempi au groove irrésistible et obscène, presque dansants, c’est juste que le rendu est sensiblement différent.

Et pourtant… la noirceur est toujours là. Elle est moins évidente, moins pénétrante, plus insidieuse qu’auparavant, ne s’enroulant paresseusement autour de nos chevilles qu’au bout de quelques titres – il m’aura bien fallu quatre ou cinq écoutes pour passer outre ma déception et apprécier ce nouveau cru à sa juste valeur –, montant petit-à-petit pour s’insinuer dans tout notre être, comme une ivresse qui s’installe lentement, et prend possession de notre corps et de notre esprit sans même que l’on s’en rende compte. La musique est toujours aussi traînante et maladive, avec ces notes grinçantes qui oscillent en sifflant, émergeant de ce cloaque de riffs épais et pestilentiels, même si, paradoxalement, le duo joue bien plus vite que quinze ans auparavant (les blasts lourds et rapides sur Ond Spiritism et Guds Kadaver (en Falsk Messias)) et que le tempo est plus marqué que d’habitude, avec une batterie particulièrement mise en avant dont les coups résonnent et se perdent dans le silence menaçant de la nuit (Ond Spiritism au groove malade et malsain, avec ces dissonances diaboliques, Flod Av Smuts, très norvégien, mid répétitif et hypnotique aux quelques envolées plus rapides et épiques, le début d’Evigheten I en Obrytbar Cirkel et sa reprise à 6,41 minutes, bien black n‘ roll).
C’est un fait, tout en gardant un pied fermement campé dans son tombeau, Armagedda a légèrement évolué. Outre le retour des blasts, que l'on avait pas entendu depuis Only True Believers, on retrouvera quelques passages plus mélodiques (le break central d’Ond Spiritism) ainsi qu’une tentative d’épaissir l’ambiance via un travail vocal renforcé (en plus des excellents vocaux sépulcraux de Graav, on notera ces chuchotements inquiétants et ce chant grave et incantatoire sur Djupens Djup, ainsi que les chœurs qui closent ce même titre et que l’on retrouve également, plus discrets, sur Evigheten I en Obrytbar Cirkel).
En fait, c’est comme si le cadavre pourrissant de l’entité moribonde se levait de sa tombe et reprenait ses partitions de 2004 (les dissonances vicelardes d’Ond Spiritism, dont le titre est un évident clin d’œil à l’album du même nom, les riffs vicieux et tourbillonnants qui ouvrent Guds Kadaver) en les enrobant d’un dynamisme et d’une production qui rendent le tout plus puissant et moderne, l’ensemble s’apparentant finalement à un conglomérat maléfique et indissociable entre black orthodoxe et insidieux à la suédoise et noirceur hypnotique norvégienne.

Finalement, Svindeldjup Ättestup est un très bon album, dont la magie noire se révèle au fil des écoutes. Il est clair qu’en seize ans, les exhalaisons du cercueil se sont un peu éventées et sont désormais moins putrides, mais l’âme de la goule semble intacte, et visiblement, la bête a sacrément faim après cette longue hibernation…

It has been centuries
Since I left my body
But I still live
Through the sound of torture

My sense falls to the depths of
Filth, pain & suffering
Which is feeding my mind inspiration
To my art of undead human corpse sculpture.

1 Commentaire

6 J'aime

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Valhala - 11 Juillet 2021:

Comme le chroniqueur, l'album m'a plutôt déconcerté à la première écoute : une longue piste homogène sans trop de variations. Et puis la deuxième chance fut donnée ... Un des meilleurs albums de l'année, les musiciens d'Armagedda nous baladent de bout en bout pour conclure sur un double-final magistral !
Un album typique de metal extrême subtilement construit : une fois pleinement découvert il est difficile de s'en extraire.
Enorme mention à la batterie qui en maître-métronome nous empêche de décrocher ! 

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