Un nom à rallonge explicitement gore, une couverture d'album représentant une femme en porte-jarretelles se tapant un tas de barbarque en putréfaction dont on devine les contours humains, vous l'aurez deviné
Sublime Cadaveric Decomposition ne fait pas dans la chanson populaire à textes pour ménagères de plus de 50 ans.
Ce premier album "untitled" des français de SCD est tout simplement le genre de perle que tout fan de Grindcore se doit de posséder. 21 morceaux pour 31 minutes, accrochez vos ceintures sous peine de subir de sérieux dommages collatéraux. Car SCD détruit, ravage, brûle, éviscère, démembre et vous ôte un à un les organes de votre corps (ceux qui servent d'illustration à l'intérieur du livret) avec une sauvagerie inouïe. Car plutôt que de vous arracher un oeil au scalpel, le groupe préfèrera le faire à la tronçonneuse vous arrachant au passage la moitié du crâne, plutôt que de vous enlever méthodiquement le pancréas SCD préfèrera à coup sûr vous ouvrir le ventre à coup de chevrotine avant de se tailler un chemin dedans à grands coups de machette rouillée.
Pourtant dépourvu de bassiste, le groupe réussit à distiller un chaos incroyable dans sa musique par l'apport de deux guitares mixées aussi fort que la batterie et grâce à l'alternance de grunts porcins abyssaux et de croassements de grenouilles en rut. Le groupe pousse le nihilisme à son paroxysme en ne donnant aucun titre à ses compositions, représentées paraît-il par ces fameux organes ornant l'intérieur du livret.
Mais là où le groupe aurait pu se saborder en ne proposant qu'un blast uniforme sans intérêt (comme ont pu le faire Last Days of Humanity), SCD n'hésite pas à inclure quelques breaks bien sentis avant de plonger l'auditeur dans un déluge impénétrable de brutalité, renforçant par conséquent la violence de celui-ci. L'alternance des "chants" est également judicieuse et permet de jouer sur l'apport rythmique de ceux-ci.
Ce premier (et meilleur) album de
Sublime Cadaveric Decomposition est donc un monument érigé à la barbarie sonore. SCD repousse ici les limites de l'écoutable en nous offrant un magma bouillant et infect. Un album inégalable à déconseiller aux âmes sensibles.
Suite à mes deux commentaires édités sur les chroniques des disques de Last Days Of Humanity, je réitère mes propos sur ce groupe.
Les deux premiers albums ("The Sound of Rancid Juices Sloshing Around Your Coffin" et "Hymns of Indigestible Suppuration") sont tout à fait appréciables (surtout le premier), par contre le dernier ("Putrefaction in Progress") est une véritable escroquerie composé du même médiocre titre interprété quarante et une fois !
Je le répète, une véritable arnaque qui malheureusement nuit aux deux précédents disques.
Pour ce qui est de Sublime Cadaveric Decomposition qui évolue dans le même registre, c'est à dire un Grindcore tendance Gore, ce groupe était déjà impressionnant sur le split avec les brésiliens de Rot, mais avec ce premier album (sans nom et sans titre pour les morceaux, on ne peut pas faire plus anti-commercial !) il l'est davantage (sans parler de ses furieuses prestations scéniques avec son vocaliste déchirant tout sur son passage).
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