Sua Nostalgia

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14/20
Nom du groupe Mutum
Nom de l'album Sua Nostalgia
Type Demo
Date de parution 2004
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Afrodita
 05:31
2.
 Antes de Caer
 06:21
3.
 Sua Nostalgia
 06:38
4.
 Voz de Profeta
 04:00
5.
 Inmensa Soledad
 05:12

Durée totale : 27:42

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Mutum


Chronique @ ericb4

27 Mars 2018

Un projet porteur d'espoir mais dont l'identité artistique reste à construire...

De plus en plus nombreuses sont les jeunes formations metal symphonique gothique latino-américaines à se lancer dans l'arène, souvent influencées par Nightwish et consorts. Et ce sextet mexicain, à l'instar de ses compatriotes Anabantha et Elfonia, est lui aussi de la partie. Créé en 2000, ce discret combo originaire de Monterrey n'en est plus à ses balbutiements, ayant déjà à son actif une démo trois titres intitulée « Regreso al Paraiso » ; auto-production réalisée l'année-même de sa fondation et dont il a extrait et revu deux d'entre eux pour les incorporer dans cette seconde démo « Sua Nostalgia » sortie quelque 4 ans plus tard chez Asenath Records. Indices révélateurs d'une volonté affichée du collectif mexicain d'en découdre plus sérieusement sur la scène locale, dans le dessein légitime d'embrasser une carrière à l'international.

Dans la lignée de Nightwish et Xandria (premières moutures), avec une touche hispanisante en substance, le groupe évolue dans un metal mélodico-symphonique gothique et progressif accessible, coloré, et à la technicité déjà éprouvée. Spectacle réjouissant que laissent entrevoir les 28 minutes d'un parcours auditif sur lequel s'égrainent les cinq compositions de la galette. Jouissant d'une ingénierie du son plutôt soignée, à commencer par un enregistrement de bon aloi, cet album produit par Gerardo Garcia se dote d'une pochette d'inspiration néo-romantique, aux douces patines de bleu, signée Jose Alberto Trevino. Rédigées en totalité en espagnol, les paroles, quant à elles, témoignent d'une fine plume de leurs auteurs, et sur lesquelles vagabondent les chatoyantes volutes d'Anabel Olivo, aux faux airs de Tarja. Quand l'ombre des maîtres inspirateurs plane...

L'influence nightwishienne ne tarde pas à se faire sentir dès les premières mesures de l'opus, le feeling latino en prime. Ainsi, l'entraînant « Afrodita » nous replonge dans l'ambiance mordorée un poil surannée de « Angels Fall First ». Ce mid tempo aux riffs crochetés et glissant sur une ligne mélodique des plus envoûtantes réserve également quelques belles montées en puissance percussive estampées.Juan de Dios Martinez Carillo. Dans ce bain orchestral aux bouillonnants remous, d'où s'extirpe un fin picking à la guitare acoustique, émerge un vibrant duo féminin en voix claires, Anabel partageant le micro avec Georgina Rios, choriste lyrique sollicitée pour l'occasion. Agréable offrande à défaut d'être des plus originales.

Parfois, le combo feint d'intensifier le rythme de ses frappes pour mieux le ralentir, et nous retenir au passage. Ainsi, dans la veine d'un Xandria à l'époque de « Kill the Sun », avec un zeste d'Anabantha, les mid tempi progressifs « Antes de Caer » et « Sua Nostalgia » imposent leurs fluides séries d'accords et une sente mélodique difficile à prendre en défaut. Délivrant de saisissants gimmicks guitaristiques au fil des magnétiques inflexions de la sirène, qui ne sont pas sans rappeler celles de Lisa Middelhauve (ex-Xandria), ces deux séduisants manifestes ne rencontreront que peu de résistances à leur rapide assimilation. Dans cette mouvance, on ne saurait éluder le rayonnant « Inmensa Soledad » ; mid tempo syncopé au parfum capiteux, sachant desserrer la bride à bon escient et doté d'un bref mais prégnant solo de guitare. Et, là encore, la sauce prend...

Lorsqu'elle nous plonge au cœur d'intimistes moments, la troupe n'a nullement tari d'inspiration, s'éloignant suffisamment de ses sources d'influence pour exister par elle-même. Aussi, l'aficionado du genre succombera sans mal aux refrains ouatés de « Voz de Profeta » ; ballade atmosphérique aux relents latino et fortement chargée en émotions. De troublantes oscillations mélodiques nous étreignent alors, mises en exergue par les caressantes modulations de la maîtresse de cérémonie. Doublé du gracieux toucher d'archet de la violoniste Cristina Quintanilla, ce tendre espace d'expression ne ratera pas sa cible. Une manière particulièrement habile de faire évoluer leur art.

On l'aura compris, un réel potentiel technique et surtout mélodique se dessine à l'aune de cette laconique et proprette livraison. On effeuille donc une œuvre raffinée, séduisante, éminemment émouvante, à la fois dynamique et romantique, que l'on suit sans encombres jusqu'au souffle ultime de la rondelle. On aurait cependant souhaité davantage de diversité atmosphérique et vocale, des exercices de style plus variés assortis de quelques prises de risques. C'est dire que nos six gladiateurs n'ont pas cherché à dépasser les limites du cadre rassurant de leur registre metal, démarche qui a pour corollaire un cruel manque d'originalité. Plus encore, l'incessante sollicitation de leurs sources d'influence serait un frein à la construction de l'identité artistique de leur projet. Mais la jeune formation a encore le temps de parfaire ses gammes et ses arpèges avant de revenir, espérons-le avec un album full length sous le bras...

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