Redemption

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8/20
Nom du groupe Mutum
Nom de l'album Redemption
Type Album
Date de parution 2006
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Redemption
 04:20
2.
 Reflejo
 04:15
3.
 Before the Storm
 00:36
4.
 My Calm
 04:41
5.
 Nightmare
 04:47
6.
 Historial
 04:42
7.
 Wings of Glory
 06:11
8.
 Lumen in Coelo
 02:40
9.
 Antes de Caer
 04:11
10.
 Regreso al Paraiso
 04:43

Durée totale : 41:06

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Mutum


Chronique @ ericb4

31 Mars 2018

Envolées les tenaces incertitudes du début, une nouvelle pièce s'écrit...

Nous ayant laissés sur une note d'espoir à l'instar de leur seconde démo « Sua Nostalgia », le sextet mexicain revient dans les rangs deux ans plus tard, dynamisé, cette fois, par l'envie d'en découdre à l'échelle internationale. Aussi, six années suite à sa création, le combo natif de Monterrey nous octroie-t-il désormais son premier album full length, le bien-nommé « Redemption » ; rutilante production sortie, tout comme son aînée, chez Asenath Records. On découvre dès lors une œuvre épique et riche de ses 41 minutes d'un parcours auditif où s'enchaînent sereinement dix pistes de durées variables. Une pénétrante profondeur de champ acoustique en émane, donnant le sentiment qu'une page est en train de se tourner. Un message fort est ainsi lancé à la concurrence locale, Anabantha et Elfornia en tête.

Le groupe latino-américain continue d'évoluer dans un metal mélodico-symphonique gothique et progressif classique et plutôt accessible, dans la droite lignée de Nightwish et Xandria (premières périodes), la touche hispanisante en prime. Pour ce faire, le line-up du précédent effort est resté inchangé (Anabel Olivo au chant ; Roy et Carlos aux guitares ; Angel Aguilar aux claviers ; Juan Diego Martinez Carrillo à la basse et Juan de Dios Martinez Carrillo à la batterie). Cependant, quelques indices d'évolution du projet imprègnent ce nouveau manifeste, à commencer par les textes des paroles, aujourd'hui non plus exclusivement rédigés en espagnol, mais pour partie en anglais. Mis en exergue par les suaves patines de la frontwoman, dans le sillage d'une certaine Tarja, ils prennent une saveur exquise. D'autre part, l'inédit et opportun recours à des choeurs complète l'offre oratoire de nos acolytes. Indices révélateurs des intentions du combo d'élargir le champ encore épars de son auditorat.

A l'image de son prédécesseur, ce méfait ira puiser l'essentiel de ses sources du côté de Nightwish, avec quelques réjouissantes pièces au programme. Mid tempo progressif et syncopé aux airs d'un Nightwish des premiers émois, l'entraînant « Redemption » en est une belle illustration. Dès les premières mesures, elle envoûte tant par ses couplets savamment orchestrés qu'au regard de ses refrains immersifs à souhait mis en habits de lumière par une déesse au faîte de son art. Dans cette dynamique, on ne saurait éluder ni le charismatique et tempétueux « Wings of Glory », ni l'infiltrant « Nightmare » à la fois pour son fin legato à la lead guitare, dans la lignée d'un Lanvall (Edenbridge), et l'efficacité de sa ligne mélodique. Et comment résister à l'appel de la sirène sur le magnétique et sulfureux « Regreso al Paraiso » ? On appréciera notamment les effets de contrastes rythmiques et les couplets finement ciselés d'un manifest susceptible de figurer dans les charts.

Parfois, et plus que le groupe ne l'a consenti jusqu'alors, la cadence s'accélère et, le plus souvent, l'accroche auditive ne tarde pas moins à opérer. Dans cette énergie, on retiendra l'orientalisant et très ''xandrien'' « Reflejo » à la fois pour son tapping martelant, ses saisissants gimmicks guitaristiques, ses rampes synthétiques judicieusement incrustées, et surtout pour son sillon mélodique d'une précision d'orfèvre. On ne résistera pas davantage aux vibes enivrantes des tubesques « My Calm » et « Historial », titres enfiévrés aux riffs acérés et aux grisants accords latino, ayant pour corollaire les caressantes inflexions d'une sirène aux faux airs de Lisa Middelhauve (ex-Xandria).

Signe que nos six gladiateurs n'ont nullement réitéré leurs fondamentaux à l'identique, ils nous octroient cette fois une version revisitée de l'une des pièces maîtresses de leur précédente offrande. Ainsi, le mid tempo progressif « Antes de Caer », véritable hit en puissance que leur envierait Anabantha, a troqué ses riffs épais et son intarissable dynamique rythmique pour une prégnante ballade progressive aux airs d'un slow qui emballe. Au gré des variations d'une instrumentation tout en légèreté, de savoureux arpèges au maître instrument à touches se conjuguent aux gracieuses volutes de la déesse. Et la sauce prend, une fois encore...

Mais là où l'évolution du message musical se fait réellement sentir concerne d'une part l'élargissement de la palette vocale, le collectif sollicitant plus volontiers les choeurs aujourd'hui qu'hier. Ce que démontre le laconique mais vibrant « Before the Storm », où une massive et virevoltante chorale nous aspire en sein pour ne plus nous lâcher. D'autre part, le combo a misé quelques espoirs de séduction à l'aune d'une ballade instrumentale, exercice de style encore peu couru par ses pairs et qui n'est pas sans générer la petite larme au coin de l'oeil. Ainsi, un délicat picking à la guitare acoustique nous invite à pénétrer dans l'espace ouaté de « Lumen in Coelo », subtil instrumental a-rythmique qu'on ne quittera qu'à regrets. Lorsqu'un romantique violon vient s'unir aux prégnants harmoniques du guitariste, l'émotion est au rendez-vous de nos attentes.

A l'aune de cette nouvelle galette, l'encourageant potentiel technique et mélodique pressenti sur leur précédent méfait se confirme. Aussi parcourt-on un message musical aux compositions empreintes de maturité, éminemment chatoyant, pétri d'élégance, à l'énergie aisément communicative. Ce faisant, nos six mousquetaires ont veillé à diversifier leurs atmosphères, leurs joutes oratoires et, plus encore, leurs exercices de style. Cette fois, le combo sud-américain a élargi le champ des possibles, s'affranchissant partiellement des limites imposées par leur registre metal. Et ce, même si l'originalité qui faisait déjà défaut sur leur démo est encore aux abonnés absents et que l'identité artistique du projet est toujours en friche. Toutefois, bien peu d'ombres au tableau contrarient notre plaisir à suivre nos compères dans leurs pérégrinations. C'est dire que nos acolytes peuvent désormais et légitimement caresser l'espoir de faire partie des valeurs montantes du metal symphonique gothique à chant féminin. Bref, une formation à suivre de près...

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