Oscillant adroitement entre deathmetal mélodique et purement technique,
Arsis s’est rapidement fait un nom au sein de la scène extrême, non seulement grâce à la qualité de ses réalisations depuis son premier effort
A Celebration of Guilt, mais aussi grâce à l’incroyable personnalité du jeu de guitare de son leader James Malone, inventif, inspiré et diablement virtuose. Aujourd’hui, la tâche d’un successeur suivant l’imparable
We Are the Nightmare est ardue, tant la complexité et l'apparente facilité de mise en place de ce dernier restent bluffantes.
Si
Arsis continue l’aventure au sein de l’écurie allemande Nuclearblast, comptant son précieux soutien, le groupe connait en revanche plusieurs changements de line up. Nat Carter et Nicholas Cordel débarquent ainsi en tant que bassiste et second guitariste, tandis que Mike Van Dyne réintègre son poste derrière les fûts après une courte absence. Ces turbulences n’affectent toutefois en rien la qualité d’
Arsis, ni la détermination de son leader James Malone qui, à l’image de Trey Azagthoth ou Chuck Schuldiner (
Morbid Angel, Death), dirige son vaisseau de main de maître.
Bénéficiant d’une illustration et d’un concept immédiatement identifiables, ainsi que du renouvellement de l’ingénieur du son Zeuss, le nouvel album
Starve for the Devil reprend fidèlement les marques de ses prédécesseurs. En effet, si le titre même de son premier morceau, le direct Forced to Rock, laissait craindre un adoucissement du deathmetal d’
Arsis ou une orientation plus commerciale, le groupe montre rapidement combien il souhaite avant tout conserver son agressivité et sa créativité. Ce premier titre contient en effet toutes les caractéristiques et éléments explosifs d’
Arsis, qui affole en permanence le deathster par la compléxité et la richesse de ses phrases musicales, la virtuosité des soli de James Malone (à l’empreinte Schuldiner délectable), et bien sûr par sa faculté à retomber sur ses pattes grâce à des refrains et harmonies imparables.
La force d’
Arsis réside en outre dans les très nombreuses influences digérées par son leader, depuis les pointes heavy/thrash d’un
Never Neverland (
Annihilator) jusqu’aux mélodies agressives d’un
Slaughter of the Soul (
At The Gates), en ajoutant la patte feutrée d’un Individual Thought Patterns (Death), et ceci tout en conservant un feeling et une façon d’aborder les riffs très personnels. Sur les vocaux rageurs de James Malone (certes un brin monocorde), le quatuor enchaine ainsi les titres avec une aisance remarquable, ponctuant chacun d’eux de phrases acoustiques ou de soli de folie, à l’image des leads impensables de From
Soulless to Shattered ou
Beyond Forlorn, des pointes mélodiques imparables de The ten
Swords ou
Closer To
Cold, ou encore du refrain entêtant de Sick Perfection.
Si
We Are the Nightmare représentait, à l’image de son titre, un cauchemar pour les guitaristes en herbe,
Starve for the Devil maintient ce niveau technique affolant et cette étonnante fluidité des morceaux malgré leur complexité. Difficile ainsi de mettre ce dernier effort d’
Arsis en avant ou en retrait de ses prédécesseurs, tant il s’impose comme synthèse idéale du death très ardu de
United in Regret et du côté plus accrocheur de ses deux autres prédécesseurs, tout en ayant sa propre coloration. En revanche, acteur pourtant indispensable de la scène deathmetal mélodique et technique, le groupe emmené par James Malone manque encore de charisme mais aussi de ce "je ne sais quoi", qui lui permettrait de s’imposer définitivement au coeur de la scène extrême actuelle, certainement trop technique pour les uns ou trop mélodique pour les autres... Mais purée, dans tous les cas, quelle richesse et quelle interprétation !
Fabien.
Fabien.
Pour Illogicist bien vu, d'ailleurs je possède déjà leur deux albums (le premier est quand même un peu trop "pointu" et synthétique), The Insight Eye est effectivement un disque solide dans une veine assez proche, mais il lui manque un poil de feeling et un poil de groove (le fameux côté thrashy) pour être aussi convaincant que Arsis.
Et puis pour le reste, bah rien à rajouter, faut prendre un peu de hauteur et rester philosophe...c'est un peu dommage pour Arsis c'est vrai, même si à mon avis, le fait d'être chez Nuclear Blast leur assure quand même une exposition bien méritée (ah c'est vrai que d'être chez NB ça donne direct de l'urticaire à certains...)
Fabien.
Pour l'album il est vraiment à la croisé des chemins, et il est certain que les puristes d'un genre ne s'y retrouve pas. Surtout que le morceau ouvrant l'album, même s'il est ultra fun, n'est pas des plus convaincants.
Un bon album cependant qui s'écoute bien... Juste un peu plus de "rage" dans le jeu, un peu moins de technique et de mélodies iraient vers un death plus radical et ferait grand bien à l'album. Mais ça reste un album plaisant à l'écoute.
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