Le moins que l'on puisse dire, concernant
Spell Eater premier album des américains d'Huntress, c'est qu'il n'aura pas fait vraiment l'unanimité. Certains, obnubilés par les formes avantageuse de la chanteuse de ce groupe Jill
Janus, se seront laissé séduire pour des raisons que d'aucuns troueront bassement imbéciles. D'autres excédés par la voix écorchée et rugueuse de la jeune, dont ils mirent même en doute les capacités à chanter juste sans le recourt de quelques subterfuges de techniciens sonores avisés, le dénigrèrent.
Mais quand est-il de ce
Starbound Beast, nouvel opus de ce groupe?
Après un préambule instrumental, Enter the Exosphere, nous menant directement sur les terres énigmatiques, bercées d'occultisme et de paganisme, de cette formation,
Blood Sisters viendra prolonger de bonnes premières impressions. Le Heavy
Metal, certes classiques mais terriblement efficace, de ce quintette continue donc de faire son œuvre. Le travail de Jill
Janus, s'égarant toujours encore quelquefois en des lieux multiples et antinomiques (Thrash, Death Mélodique, Black...) continue, lui aussi, de donner aux travaux de ce groupe un léger tempérament que quiconque n'appartenant pas à l'une ou l'autre catégorie décrite dans le premier paragraphe de ce texte devrait sinon loué tout au moins gouter.
Ce manifeste serait donc le parfait successeur de
Spell Eater?
En quelques sortes. Mais pas vraiment en réalité car s'il en reprend certaines des spécificités les plus appréciables, il ne constitue en rien un statu quo puisque nos cinq étatsuniens auront eu l'excellente idée de ne pas reproduire à l'identique leur premier pas. Toutefois l'évolution salutaire est souhaitable si et seulement si elle ne dénature pas totalement l'âme d'un collectif. Or ici, la question reste en suspens. Moins immédiatement vif, moins cru, moins primaire, moins directement hargneux, ce disque propose une vision plus mature et posé de l'expression artistique d'Huntress. Jill chante désormais, le plus souvent, en des intonations moins âpres (
Oracle, Spectra
Spectral, Alpha Tauri...). Les similitudes avec des groupes tels que
Mercyful Fate ou
King Diamond y sont aussi moins flagrante. Et les ambiances ésotériques sont, quant à elles, plus effacées, voire carrément absentes. Il va donc sans dire que ces changements ne contenteront pas nécessairement tous le monde. En tous les cas pas ceux qui, comme votre humble serviteurs, auront grandement aimés toutes ses caractéristiques qui donnaient tout son charme à l'album précédent.
Starbound Beast est-il un mauvais album pour autant?
Pas nécessairement. Le véloce
Zenith, ou encore la reprise de
Judas Priest,
Running Wild (dont le riff introductif ressemble à s'y méprendre à celui du Wicker Man d'Iron Maiden (
Brave New World (2000)) parviendrait même à ressusciter quelques infimes espoirs.
Cependant, plus généralement, en se délestant de certains des éléments fondamentaux de sa musique, Huntress, fort de ce
Starbound Beast, perd sa marque d'exception sombrant dans l'océan peu enviable de ces groupes ordinaires. Un océan duquel il devient de plus en plus difficile de différencier une formation d'une autre et ce malgré les qualités évidentes de chacune d'entre-elles. Dommage.
Ceci dit, je connais suffisamment mon appétit pour la simplicité immédiate (presque primaire) pour douter d'un tel revirement. Mais sait-on jamais...
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